Le concept de burnout rend compte d'un phénomène très spécifique. Il désigne l'épuisement dû à l'ardeur au travail qui serait le lot de professionnels qui ont, le plus souvent, la responsabilité de personnes et qui poursuivent incessamment des objectifs difficiles à atteindre.

Les situations à risque sont celles où il existe un déséquilibre entre les tâches et les moyens mis à la disposition des professionnels pour les réaliser (surcharge) ou encore où il y a une ambiguïté et/ou un conflit de rôles. Dans ces situations, la personne peut être insatisfaite ou douter de la valeur de son travail parce qu'elle compare le résultat avec une norme idéale (ex : la guérison complète, répondre à tous les besoins) ou parce que ses réalisations ne correspondent pas à son identité professionnelle (ex : consacrer plus de temps à du travail bureaucratique qu'à la relation d'aide comme telle ou encore jouer un rôle de gestionnaire des ressources alors qu'on conçoit sa profession comme une relation d'aide).

Certaines personnes sont plus à risque de vivre le burnout : la personne animée d'un grand idéal de performance et de réussite, celle qui lie beaucoup l'estime de soi à ses réalisations professionnelles, celle qui n'a pas d'autre source de satisfaction que le travail ou celle qui fuit les autres sphères de sa vie en se réfugiant dans le travail.

 

Voici les principaux signes avant-coureurs et/ou manifestations de l'épuisement professionnel selon les travaux du Dr. Arlene MacBride (1993) tels que rapportés par Dr. Yves Lamontage :

  • Perte graduelle de satisfaction au travail : le sujet n'a pas le goût d'aller travailler et se rend compte de la perte de plaisir au travail.

  • Apparition de plusieurs problèmes de santé mineurs : maux de tête, de dos, d'estomac, rhumes à répétition, troubles intestinaux, perturbations du sommeil.

  • Rejaillissement des problèmes sur le milieu de travail : le sujet réagit de façon inappropriée face à ses collègues ou à des situations de travail. Il devient de plus en plus irascible et se coupe de tout contact social.

  • La détérioration du rendement et de la productivité : elle s'accompagne d'une dépression et d'une apathie accrues. L'aboutissement final de l'épuisement se caractérise par une apathie totale et l'incapacité de mobiliser les ressources intérieures pour répondre aux exigences extérieures.

Plusieurs spécialistes ne voient pas l'utilité de donner un statut de diagnostic médical au burn-out puisque la personne en burn-out rencontre le plus souvent les critères soit du trouble d'adaptation avec humeur dépressive et/ou anxieuse soit de la dépression. La question de la pertinence d'introduire le burn-out comme diagnostic est très loin de faire l'unanimité.

Au Québec, ce n'est pas un diagnostic qui est accepté. Les médecins ne peuvent l'utiliser. Mentionnons toutefois que le fait de ne pas reconnaître le burn-out comme un diagnostic n'enlève rien à la valeur de ce concept pour décrire une réalité dans certains contextes de travail.

Dans le langage populaire, l'emploi du terme burn-out semble s'être généralisé à tout état d'épuisement ou de dépression. Plusieurs clients nous expriment préférer donner le nom de burn-out à leur état, y associant moins de connotations négatives qu'à la dépression.

Vous pouvez trouver de l'information complémentaire dans les réponses aux questions d'Andrée, de Planète et de Minette.

 

 

Source :

Lamontagne, Yves Dr., La mi-carrière, problèmes et solutions, Guy Saint-jean Éditeur, 1995.

Scarfone, Dominique, Travail, chômage et santé mentale dans Lalonde et Grunberg, Psychiatrie clinique, approche bio-psycho-sociale, Gaëtan Morin Éditeur, 1988

 

 

 

 

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