Que de fois, tu as essayé de me rejoindre dans la vie. Tu étais là, et je ne te voyais pas. Tu venais à moi et je te repoussais. Tu passais près de moi, et je ne te reconnaissais pas.
Malgré tout, tu restais là, toujours prêt à m’aider.
Et pourtant, je savais que tu es « Source de Vie ».
« Flamme qui embrase les coeurs ».
« Ami qui accueille et partage ».
Mais ta présence ne me parvenait pas à travers l’autre. Oui, tu voulais m’aider à sortir de ma léthargie et de mon égoïsme, pour prendre conscience de la vie et me faire entrer en contact avec l’autre.
Tu voulais me faire découvrir tout ce qui est beau et grand dans l’oeuvre de la création.
Que tout ce qui est beau m’interpelle, et ce qui m’interpelle le plus fort, c’est l’humain ! Tu m’invitais à Aimer et à aller au devant de l’autre …
Je ne pouvais pas ! ...
Je ne voyais que noirceur, que dégoût dans ma vie. J’aurais voulu crier de toutes les fibres de mon être :
« Qu’est-ce donc vivre pour moi ? Je ne fais qu’exister, subir la vie. Quand ma vie aura-t-elle un sens ? ... ».
Je me sentais une épave à la dérive …
Or un jour, je t’ai rencontré sur ma route. C’était un matin d’octobre, il faisait froid et sombre. Tu es passé très lentement …
Nos yeux se sont rencontrés … Ton regard m’a saisi … Tu as parlé, je t’ai écouté attentivement.
Ta parole me faisait chaud au cœur et envahissait à la fois tout mon être …Il y eut un temps fort de silence. Des gens allaient et revenaient. Ils avaient l’air si heureux d’une joie qui ne se décrit pas, mais qui se vit intensément, après avoir eu frappé à ta porte …
À mon tour, j’ai réussi à te parler, je ne sais comment. Ton accueil si sympathique m’apportait espérance et confiance à la fois dans l’Amour. Il y avait si longtemps que j’attendais cette occasion.
Tu ne m’as pas rejeté … Tu m’as accepté tel que j’étais … Tu me connais si bien avec tout « mon paquet ». Tu m’as redit avec tout ton coeur combien tu m’aimais et tu as ajouté aussi que tu avais besoin de moi; …
Je ne pouvais pas le croire …
Mais tu avais une façon si simple et si chaude de me parler que je ne pouvais pas douter un seul instant de tes paroles. Tu m’avais dit tout bas :
« Va, fais-moi confiance, je suis toujours là pour t’aider, garde toujours ton coeur à l’écoute et tes bras pour servir …
À partir de ce moment, il s’est passé quelque chose de merveilleux en moi, que je ne puis définir. Je ne me sentis plus seul. Mon coeur s’ouvrait à l’Amour et je commençai à comprendre petit à petit un tas de choses.
Je compris que :
Le petit enfant si beau dans son berceau se tisse à même les souffrances d’une mère.
Qu’il est des printemps qui naissent des craquements des débâcles.
Que les étés succèdent pleins de vie, dans des décors merveilleux, d’une nature qui nous enchante de saison en saison.
On ne dit pas : « Je t’aime sans pleurer quelques fois »…
Que les pauvres se serrent la ceinture alors que les riches se gavent.
La paix d’un pays se paie souvent par du prix des guerres. On le sait, on le vit, on le sent, on le voit, la vie jaillit de mille et une ruptures.
Si le grain ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul, s’il meurt, il porte beaucoup de fruits.
AIMER est un grand mot qui implique aussi souffrance et que pour vivre pleinement, il faut accepter de mourir …
Or, depuis ce temps, le soleil est apparu dans ma vie. Les nuages gris sont disparus petit à petit pour faire place aux nuances pastelles.
Tout ce qui m’entoure, m’émerveille et me donne le goût de vivre et de faire vivre car être chrétienne c’est croire au Christ Ressuscité et croire au Christ Ressuscité, c’est avoir le temps d’AIMER …
Rien ne me laisse indifférent à partir du petit bébé dans son berceau qui sourit en tendant ses bras, l’adolescent qui aspire à se réaliser pleinement à travers sa vie d’étudiant, sans oublier le malade et le vieillard au déclin de la vie.
Tout m’apporte Ton MESSAGE :
Les autres que je coudoie à coeur de jour sont mes frères et à travers eux, c’est toi que je vois, c’est toi qui me souris, c’est toi qui me regarde vivre, c’est toi qui m’appelles à un dépassement continuel, c’est toi qui m’invites à partager, c’est toi qui m’accueilles, c’est toi qui me demande un service, un sourire, un bonjour amical, un mot d’encouragement, une poignée de main fraternelle, une présence calme, joyeuse et sereine à dispenser à toute heure du jour, auprès de tous ceux et celles que tu mets sur ma route, car j’ai compris que ma mission si petite soit-elle était :
D’AIMER et de SERVIR tous mes frères, dans la joie et la fraternité. |