Ils
avaient le souvenir de ce qui avait été
vécu au Golgotha. Et
l'avenir s'avérait plutôt sombre pour
ces pêcheurs de Galilée.
C'est
le présent qu'il fallait renouveler,
le
présent d'une mise en route vers la
rencontre de Quelqu'un.
«
Je vais pêcher », dit Pierre, le
rassembleur.
«
Nous y allons, nous aussi, avec toi »,
répondirent les compagnons.
Pour
vaincre les douleurs de l'absence, le
chemin le plus sûr est
celui de l'expérience et du métier :
des
liens que rien ne peut dénouer. Et
voilà de nouveau l'équipe apostolique
refermée, la fraternité retrouvée
au bord du fleuve.
La
pêche sera bonne.
Mais
rien de fructueux ne se passe quand le
« Maître » n'est pas là.
Juste au lever du jour, Jésus parut sur
le rivage, mais
les disciples ne savaient pas que c'était
Jésus. C'est
si difficile de le reconnaître, hier
comme aujourd'hui.
Une
voix traverse les premières lueurs de
l'aube baignée
des
vents du large.
«
Les enfants, avez-vous du poisson ? »
Question
vitale et existentielle qui définit le
pain quotidien
des
aspirations et des désirs de l'homme.
«
Jetez
vos filets » pour que reviennent les
temps d'abondance. Mais
il faut pour cela le regard du
veilleur rivé sur les moindres signes
de la Présence
pour
que la rencontre advienne.
Ô
miracle ! « Les filets se rompent,
tellement la mer regorge de
poisson. »
Les
signes s'accomplissent quand la foi est
intense
et
l'espoir invincible.
Le
disciple que Jésus aimait dit alors à
Pierre :
«
C'est le Seigneur ! »
Parole
qui a fait lever au pays de Galilée la
lumière
qui
ne s'éteindra jamais plus. Jean,
ce témoin privilégié, a reconnu le Maître.
«Oui,
c'est le Seigneur ! »
Ô
Épiphanie d'un Visage ! L'éclat
inattendu de ce Ressuscité qu'il
accueille au intime de son être.
L'Inconnu reconnu à travers les signes
pour que demeurent la joie et la paix du
coeur.
Passent
les siècles, le Seigneur vient encore
à notre rencontre.
Et
pour qu'une aurore spirituelle se lève,
il faut trouver pour soi ses « petits
matins de Galilée », ses lieux et ses
heures propices où
l'on peut ouvrir toutes grandes les
vannes de la contemplation.
Car,
c'est dès le petit jour que sa présence
mystérieuse nous
rejoint sur nos rives, à
l'heure où dans la matutinale clarté,
debout sous le soleil,
notre
âme s'ouvre à l'infini; que
notre prière s'accorde à la
respiration de la mer :
Louange,
Gratuité, Ténacité.
Les
trois vertus de la mer.
Trois riches
avenues où se prépare, la
joie de la rencontre.
Sur
toutes nos plages, préparons le feu de
braise
pour
le repas matinal.
Pour
les compagnons, pour nous, Jésus sera là,
nous
pourrons épancher notre coeur.
Source
de ce texte :
Tiré
du livre "Pour enchanter nos jours"
Editions Médiaspaul 2003
Auteure : Denise Lever
Texte
inspiré de Jean 21, 3-15
Je tiens à remercier
Madame Denise Lever de m'autoriser à
publier quelques-uns de ces textes. |