La musique lénifie les âmes, les coeurs
Et ralentit les brusques rafales de la vie
Uniques instants d’une paisible splendeur
Qui ne demandent qu’à être cueillis
Son rythme change souvent
Comme les flots de la mer emportés par le vent
Ou semblable au soleil couchant
Qui doucement fait place à la lune d’argent
La musique a toujours été pour moi
Une merveilleuse et fidèle amie
Qui m’a accompagnée dans la joie
Ou la peine, tout au long de ma vie
Elle apaise la colère qui surgit
Elle amplifie le plaisir que j’ai de chanter
Elle me fait oublier mes ennuis
Et me rappelle aussi mon passé
Je me revois assise dans ce petit bistrot
Où un jeune musicien, à l’allure rebelle
Interprète de Ravel, la Valse et le Boléro
Des sonates et des opéras de Händel
Des mèches blondes comme le blé
Tombent sur son visage, avec obsession
Et malgré sa vue embrouillée
Il continue de jouer avec précision
Puis, avec prestance
Sur les touches de son piano, brusquement
Il accélère la cadence…
Avant de s’envoler comme le vent
Sidérée, je le regarde partir…
Dans l’obscurité de cette brève soirée
Où il a réussi à me séduire
Cet inconnu au visage dissimulé
On se demande tous où il est passé
Une jeune femme étant venue lui parler…
Sur le clavier, une rose a été déposée
Nous restons là figés, à la regarder
Puis la foule applaudit, émerveillée
Consciente de l’ampleur de sa musique…
Cet artiste nous a conquis, presque ensorcelés
Comme un magicien dans un monde féerique
Nicole Dussault
28 mai 2003
Tout droits réservés