Parfois,
le temps s’obscurcit et tout devient gris
Je
sens ma stabilité bousculée
Par
le vent de la guerre, de la paix qui s’enfuit
Et
j’ai alors besoin de m’isoler
Je
laisse le silence m’habiter
Nécessaire
à mon équilibre ébranlé
Afin
que doucement, sans se presser
L’espoir
revive et que je puisse encore rêver
Rêver
à un monde meilleur à venir
Où
les gens, au lieu de se regarder
Avec
mépris, accrocheraient un sourire
À
leur visage, créant ainsi une oasis ensoleillée
Je
crois qu’on a tous besoin d’un sourire
Afin
que peine et tristesse soient effacées
Pour
que la joie puisse de nouveau fleurir
Dans
le cœur du monde affligé
Semblable
aux ailes d’un ange
Qui
effleurent notre joue avec douceur
Le
sourire est comme une frange
D’un
fin tissu qui caresse notre coeur
J’ai
le goût de vous raconter ce qu’un sourire
peut apporter…
J’ai
rencontré une jeune femme tellement meurtrie
Par
tant de souffrances endurées
Qu’un
seul sourire d’un être cher a suffi
À
lui insuffler le courage qu’elle avait évincé
C’est
certain qu’elle a encore de l’appréhension
Qu’elle
souffre dans sa chair, dans tout son être
Car
en elle, règne toujours une tension
Mais
on voit dans ses yeux, l’espoir renaître
Je
connais aussi un homme cloué sur un fauteuil
Qui
pour la vie, est handicapé
Mais,
quand il me lance à la volée, un clin d’œil
Je
reste pantoise et fascinée
Il
m’arrive si souvent d’être angoissée
Par
le présent ou par un avenir incertain
Que
par son seul sourire, je reste bouleversée
Et
je me promets d’apprécier mon corps sain
J’ai
connu un enfant, au regard effaré
Vivant
dans une famille désunie
Dont
la mère lui parlait sans aménité
Et
le père, du foyer, s’était enfui
Un
jour, alors que j’ai croisé son regard
J’y
ai vu tant de tristesse, tant de peur, presque
palpables
Que
malgré le fait d’être chez moi, en retard
Je
l’ai serré contre moi et il m’a offert un
sourire incroyable
Alors,
si vous y croyez, n’hésitez pas à sourire
Car
c’est gratuit et tellement agréable
De
recevoir un sourire ou de l’offrir
Il
est pour l’âme, un baume indéniable
Nicole
Dussault
15
août 2004
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