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Comme vous le savez tous, je fais de la fibromyalgie. Depuis longtemps, je désire faire cette section. Ces articles ont été cueillis un peu partout. Des personnes m'ont également fait part de leurs trouvailles. Alors si cela peut vous aider, ce sera pour moi un plaisir d'avoir fait cette rubrique que j'ai promis depuis si longtemps. Mais quand on est bien, l'on promet bien des choses, et on oublie soi-même que pour une personne qui fait de la fibromyalgie, les journées se suivent mais ne se ressemblent pas. Et, soit que parfois l'on se demande ce qu'on a, ou... pire... l'on met les nouveaux bobos sur le compte de la fibromyalgie avec qui on a appris à "dealer", et on ne consulte pas, ce qui parfois peut s'avérer presque un danger.

Je m'explique pour cette dernière phrase, je parle de mon expérience bien sûr, mais aussi celle d'autres femmes qui m'ont raconté leur vécu. Donc pour moi, en 2006 et 2007, ça ne va pas trop fort; j'ai des douleurs, des essoufflements à la marche, des gonflements à l'abdomen qui m'incommode vraiment au point d'avoir de la difficulté à me pencher, je prends beaucoup de poids, et finalement de l'enflure aux chevilles et aux paupières. Mon médecin sait que je fais de la fibromyalgie, je lui parle un peu de ces derniers symptômes, mais sans plus. J'ai appris à vivre avec comme ont dit. Tout à coup, je n'ai plus aucune paire de souliers que je peux porter, je cherche une vielle paire de chaussures pour retourner la voir. À ce moment, elle me donne en effet un diurétique, le reste est normal, pouls et tension, et je ne lui parle pas de mon épisode à l'urgence un an plus tôt, où mon pouls était à 144, et que l'urgentiste m'avait bien avisé d'en parler à mon médecin, car à ce moment il ne voulait pas me laisser partir. Tout va bien par la suite quand je vais voir mon médecin, alors je laisse tomber. Je suis tellement habituée d'avoir des épisodes de mal-être.

Mais un matin, vraiment là, je ne vais pas bien, j'ai hâte que mon médecin revienne de vacances, il ne lui reste que deux semaines. Par contre, je dis à mon conjoint lorsqu'il se lève, que je dois voir un médecin, ça ne va pas, que c'est mon coeur peut-être. Je fais une crise de tachycardie. Malgré mon anxiété dû au fait qu'il y a hérédité dans ma famille de ce côté-là, je suis certaine que je me fais des illusions, et que l'on va me dire que c'est du stress. À ma grande surprise, lorsque je rencontre la doctoresse le soir, elle m'envoie en urgence le lendemain matin à 8 h 00 à l'hôpital consulter un cardiologue et passer des examens, sauf que l'on m'hospitalise. Je suis bien embêtée car pour ne pas que mon conjoint s'énerve outre mesure, j'étais partie seule en lui laissant un mot sur la table. J'étais certaine que je serais de retour dès les prises de sang et l'électrocardiogramme passé.

Je dois le prévenir, car c'est moi qui ai la voiture, et on me défend de sortir pour aller le chercher, pire, je ne peux pas aller à la toilette à pied, on vient me chercher en chaise roulante. Et puis voilà que l'on vient m'apprendre que je dois être opéré en urgence, le temps de passer des examens plus précis.

Je dois dire que je suis restée assez surprise pour ne pas dire estomaquée, et je me mets à pleurer. Et c'est là que l'on découvre qu'il n'est pas rare, qu'une personne fibromyalgique fasse de l'insuffisance mitrale et ventriculaire. Quand on regarde de près... la fibromyalgie est la maladie des muscles, et le coeur est un muscle.

ATTENTION : Je ne vous dis pas cela pour vous inquiéter outre mesure, cela ne veut pas dire que vous aurez ce même problème, mais, ne faites pas la même bêtise que moi de ne pas consulter. Le pourquoi, je tiens à faire cette section, car on apprends à vivre avec cette maladie, on est habitué que les douleurs se déplacent et quelquefois certaines deviennent insupportables pendant un an, avant de changer d'endroit. Alors on prends notre mal en patience comme on dit.

Dans mon cas, pour ce qui est de mon problème de coeur, cela s'est produit lorsque j'étais en Belgique, et tout va vite avec le système médical là-bas, fort heureusement parce que le cardiologue m'a dit : " Si vous aviez attendu que votre médecin de famille soit revenu de vacances, vous étiez entre 4 planches".

Je souhaite simplement que mon témoignage, dans la section suivante, pourra vous aider un peu, que vous vous sentirez moins seule à vivre cela. Que mon simple témoignage vous encourage à parvenir à accepter cette situation, même si, comme moi, vous en arriver à perdre votre travail. On se sent pendant un bon moment, quelques années même, "une femme finie", dévalorisée. Où est la femme d'avant ? À cette époque, j'ai dû me battre, aidée de mon médecin de famille, mais j'ai tout perdu en plein mois de janvier. Une dame m'a recueilli et m'a offert un toit. Heureusement aujourd'hui, la fibromyalgie est reconnue par Santé et Solidarité Québec.

D'autres témoignages de d'autres personnes que j'ai reçus suivront dans cette rubrique.