Cet épuisement n’est soulagé par rien et on ne peut identifier la cause de cette fatigue spectaculaire.
Il
y a 20 ou 30 ans, il était fréquent qu’on nie carrément l’existence du
syndrome de fatigue chronique. Encore aujourd’hui, les gens qui en
souffrent se sentent incompris. Plusieurs croient que ça se passe dans
leur tête. Il s’agit pourtant d’un problème de santé bien réel, avec des
critères diagnostics reconnus. Le syndrome de fatigue chronique n’est pas une maladie psychologique. C’est une maladie neurologique à la base, neuro-infectieuse, si on peut dire, car il y a un processus infectieux qui est fréquemment le déclencheur de la maladie, mais ce n’est pas une maladie psychologique.
LE SYNDROME DE FATIGUE CHRONIQUE : Qu’est-ce que c’est ? Est reconnue par l’Office Mondial de la Santé depuis 1996 comme maladie neurologique grave. Elle est inscrite aux États-Unis sur la liste des « maladies infectieuses nouvelles, récurrentes et résistantes aux médicaments », avec, entre autres, le paludisme et la tuberculose. L’encéphalomyélite myalgique, appelée couramment syndrome de fatigue chronique, se caractérise entre autres par une fatigue persistante et inexpliquée qui dure malgré les efforts de la personne atteinte. Considérée comme une maladie neurologique, elle apparaît souvent de façon soudaine, entraînant une détérioration rapide et importante de la santé, entraînant la réduction voire l’abandon de toutes les activités. L’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique (EM/SFC) comporte aussi des symptômes qui ont des répercussions importantes sur les activités professionnelles et personnelles : notamment de douleurs musculaires et articulaires, et un malaise généralisé. Tous ces symptômes surviennent sans que le médecin puisse les relier à une maladie quelconque. Parfois, un événement peut sembler y être relié : une infection virale, une immunisation, une anesthésie, un traumatisme physique, l’exposition à des polluants environnementaux, etc. Contrairement à ce qu’on pensait encore il y a quelques années, tous les groupes d’âge (même les enfants), et toutes les ethnies peuvent être touchés par cette maladie et non seulement les personnes d’origine caucasienne. Cependant, les femmes en sont de 2 à 4 fois plus atteintes que les hommes. Bien qu’on trouve des références au syndrome de fatigue chronique jusque dans les années 1750, ce n’est qu’en 1988 qu’il a formellement été reconnu en tant que maladie. Plus de 1 000 noms ont déjà décrit cet état (certains sont encore couramment utilisés), dont la neurasthénie, le syndrome post viral ou encore le syndrome des yuppies (« Young Urban Professionals »), puisqu’il frappe surtout à la jeune trentaine. Causes : La plupart des personnes touchées par le syndrome de fatigue chronique menaient une vie saine et active avant d’être frappées par la maladie. L’hypothèse d’une cause virale est de plus en plus considérée, car on peut souvent identifier une infection comme élément déclencheur. Il pourrait y avoir un dysfonctionnement du système immunitaire dans les cellules chargées de combattre les infections. Évolution : Le syndrome de fatigue chronique évolue de manière fort variable. Ses manifestations les plus aiguës durent en général 2 ans et peuvent revenir de manière cyclique. Les symptômes ont tendance à diminuer avec le temps. Peu de gens guérissent complètement, mais progressivement, la majorité d’entre eux retrouvent une bonne partie de leurs capacités. Diagnostic : Souvent, la personne atteinte d’une fatigue extrême et chronique doit se soumettre à de nombreux tests médicaux. Cela est attribuable au fait que plusieurs maladies entraînent une baisse importante d’énergie. Mentionnons, à titre d’exemples, la fibromyalgie, l’hypotension, la mononucléose infectieuse chronique, l’hypothyroïdie et le syndrome de l’intestin irritable. On ne doit pas non plus la confondre avec la dépression. Contrairement à la personne déprimée qui ne trouve plaisir à rien, le « fatigué chronique » apprécie les bonheurs de la vie, mais s’épuise rapidement, ce qui entraîne des frustrations et un sentiment d’emprisonnement. Selon le Consensus canadien sur l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique, le diagnostic du syndrome de fatigue chronique exige que les symptômes de fatigue chronique, de fatigue après l’effort, de troubles du sommeil et de douleurs significatives soient présents. Le patient doit aussi présenter au moins 2 symptômes neurologiques ou cognitifs, et au moins un symptôme de type endocrinien, immunitaire ou du système nerveux autonome. Chez les enfants, les symptômes peuvent varier beaucoup d’un jour à l’autre, mais sont aussi importants que chez les adultes. Chez eux, le diagnostic peut être posé si les symptômes caractéristiques durent depuis plus de 3 mois. Symptômes du syndrome de fatigue chronique :
Personnes à risque : Les femmes sont 2 à 4 fois plus nombreuses à en souffrir que les hommes. Ce syndrome est plus fréquent chez les gens de 40 ans à 50 ans, mais peut toucher n’importe quel groupe d’âge. Facteurs de risque : Si les médecins peuvent parfois relever des événements ayant pu participer au déclenchement de la maladie (infection virale, stress physique ou psychologique, etc.), l’incertitude qui l’entoure empêche de présenter des facteurs de risque précis. Prévention du syndrome de fatigue chronique : Peut-on prévenir ? Malheureusement, tant que les causes de cette maladie chronique demeurent inconnues, il n’y a pas moyen de la prévenir. Selon l’Association française du syndrome de fatigue chronique et de fibromyalgie, de nombreuses personnes ignorent qu’elles sont souffrantes et ne font donc rien pour se soigner. En restant attentif à son état général de santé, on peut cependant accélérer le diagnostic et profiter plus rapidement d’une prise en charge thérapeutique. Mesures pour prévenir ou atténuer les périodes de fatigue :
Traitements médicaux du syndrome de fatigue chronique : La cause de ce syndrome étant loin d’être claire, il n’existe pas de traitement spécifique au syndrome de fatigue chronique dont l’efficacité a été clairement démontrée. En pratique, les traitements visent à soulager les symptômes, à donner le maximum d’autonomie au malade et à maximiser ses capacités. Selon le Consensus canadien sur l’encéphalomyélite myalgique/syndrome de fatigue chronique, ils doivent idéalement respecter le rythme de la personne ainsi que ses limites. Voici un aperçu des recommandations comprises dans ce rapport. Approches d’autothérapie : L’objectif d’une stratégie d’autothérapie est d’aider la personne atteinte à conserver son énergie, minimiser ses symptômes et améliorer ses habiletés d’adaptation et ses capacités à accomplir ses activités quotidiennes. Apprendre à connaître la maladie et les façons de la combattre : Il est important de connaître la maladie et savoir à quoi on peut s’attendre afin d’élaborer des stratégies d’autothérapie. La personne atteinte doit apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs et s’arrêter avant d’avoir dépassé ses limites. Il est avantageux de connaître les techniques de relaxation et de réduction du stress, de conservation d’énergie (voir Approches complémentaires) et d’éviter les facteurs aggravants connus. Développer sa capacité d’adaptation :
Sources :
http://www.abcfsfm.euro.st/ Association québécoise de l’encéphalomyélite myalgique
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