Publié aux Éditions MultiMondes, cet ouvrage d'envergure offre aux patients fibromyalgiques une synthèse exhaustive des informations les plus récentes pour comprendre et surmonter les conséquences handicapantes de cette maladie dont sont victimes des centaines de milliers de Canadiens.

Eux-mêmes atteints de cette maladie chronique, Marcel Guité et Agathe Drouin Bégin expliquent dans un langage clair le phénomène complexe des troubles multisymptomatiques caractérisant la fibromyalgie.

Intégrant dans 20 chapitres les éléments les plus importants, ce livre incomparable propose des moyens efficaces qui aideront les personnes affligées par des crises consécutives de douleurs musculaires et de fatigue à surmonter les effets nuisibles de la fibromyalgie – à retrouver la santé – et la joie de vivre.

Vous pouvez vous procurer ce livre sur Internet. Voici le lien :
http://www.numilog.com/fiche_livre.asp?id_livre=35148

Le terme fibromyalgie est composé de trois préfixes latins : fibro = fibre (du tissu musculaire conjonctif : fascia, faisceau); myo = muscle; algie = douleur.

Ce syndrome se distingue en premier lieu par des douleurs musculaires persistantes, une fatigue imprévisible et des troubles du sommeil – trois symptômes chroniques pouvant entraîner l’invalidité permanente.

Pour connaître une définition plus éclairée sur ce syndrome dont l’origine est inconnue, des groupes de scientifiques intéressés à son étiologie ont récemment exprimé trois hypothèses les plus probables qui suivent :

1. La fibromyalgie est un désordre fonctionnel des muscles squelettiques. Des études sur les biopsies de leur tissu, ainsi que la douleur et la faiblesse musculaires, supportent cette hypothèse.

2. Elle est constituée d'un désordre organique. Cette théorie s’appuie sur le fait que la douleur musculaire peut être intense dans une région, puis disparaître subitement et réapparaître dans une autre région.

3. Selon une perception « intégrée », la fibromyalgie est un désordre biochimique dans lequel la douleur musculaire interagit avec d’innombrables agents biologiques et organiques, le tout relié au stress et à certaines dysfonctions des systèmes neuroendocrinien et immunitaire.

Douleur musculaire chronique

La douleur chronique des muscles du squelette est un phénomène complexe touchant tous les patients atteints du syndrome de la fibromyalgie. Jusqu’à ce jour, les chercheurs n’ont pas encore réussi à définir clairement cette forme de douleur.

De récentes études indiquent que ce type de douleur musculo-squelettique figure parmi les désordres physiques les plus souffrants des maladies chroniques. Les coûts en perte de travail, en soins de santé, en médicaments et en prestations d’invalidité se chiffrent par centaines de millions de dollars au Canada.

La douleur musculaire chronique brise manifestement la vie des patients. Il suffit d'assister à une réunion regroupant des fibromyalgiques pour constater l'humeur triste reflétant leur grande souffrance. Et pour cause – ils sont conscients qu’ils devront, hors de tout doute, supporter cette affliction leur vie durant.

La majorité d’entre eux, dont les douleurs persistantes les obligeaient à s’absenter de leur travail, ont malheureusement fini par perdre leur emploi et, dans plusieurs cas, leur conjoint. Autant de raisons pour lesquelles un grand nombre de fibromyalgiques perdent à la longue le courage, l’estime de soi voire le goût de vivre.

Les mots manquent pour exprimer clairement cette forme de douleur persistante. Nous cherchons les mots pour exprimer vraiment ce que nous ressentons. Lorsqu’elle est vive, nous avons parfois envie de crier ou de pleurer. De façon assez caractéristique, les uns ont l’impression que ce sont les os qui font mal, alors que d’autres parlent d’une sensation de brûlure pour décrire la même douleur.

Douleur chronique

Touchant à peu près 40 % des personnes atteintes de fibromyalgie, la douleur myofasciale chronique se distingue par des points déclencheurs (points gâchettes) siégeant dans les muscles squelettiques du corps. Contrairement aux points sensibles distinguant la fibromyalgie, les points déclencheurs (PD) sont répartis inégalement dans l’ensemble des régions musculaires.

Comparable à un mal de dent, l’intensité douloureuse des points déclencheurs peut varier d’irritante à exaspérante. Il ne fait aucun doute que les personnes qui souffrent régulièrement du syndrome de la douleur myofasciale vivent une existence hypertendue, indique la Société d'Arthrite canadienne. On sait que la douleur et l'angoisse stimulent l'hyperactivité nerveuse. Or, ces patients reçoivent dans les muscles des décharges d'influx nerveux anormalement fréquentes qui propagent des contractions douloureuses anormales.

Rarement isolée, l’irradiation douloureuse des PD peut provoquer la dysfonction simple d’un muscle en une multiplicité d’autres PD qui entraîneront le déséquilibre musculaire des autres régions adjacentes.

Prenons par exemple l’effet combiné des nerfs et des PD du muscle sternocléidomastoïdien. Les points déclencheurs de la partie sternale de ce muscle peuvent irradier la douleur à l’arrière et au-dessus de la tête et des yeux. Les PD du muscle montant le long du cou diffusent parfois la douleur dans la joue et la mâchoire, au-dessus des sourcils, et profondément à l’intérieur de l’œil et de l’oreille.

Ce même phénomène douloureux peut se manifester également dans les régions musculaires du cou, de l’épaule, de la poitrine, des bras et des mains, du bassin et aux jambes et aux pieds.

Fatigue chronique

On qualifie la fatigue chronique associée à la fibromyalgie comme une fatigue générale de l’organisme sans cause apparente. Ce symptôme primaire, qui touche tous les patients FMS, est un problème médical difficile à cerner. Le traitement est compliqué parce que l’origine est incertaine et la thérapie non spécifique.

Il y aurait six millions d'Américains et au-delà d’un million de Canadiens frappés de cette forme de fatigue persistante étroitement liée à la fibromyalgie. Succédant à la douleur, elle occupe le deuxième rang des motifs de consultation en pratique médicale.

La fatigue chronique exclut toutes les causes de fatigue dites normales, telle une surcharge de travail ou un exercice prolongé. Si elle dure plus de six mois, une pathologie physique et psychique s'installe, se prolonge et ne s’améliore pas. À ce stade, le système immunitaire s'épuise, l'organisme récupère plus difficilement, puis à son tour, le système nerveux se dérègle.

La fatigue chronique associée à la fibromyalgie s’apparente intimement au syndrome de fatigue chronique (FC), aussi appelé encéphalomyélite myalgique. Environ 75% des patients atteints de FC éprouvent les mêmes symptômes qu’en fibromyalgie. En 1991, the National Institute of Health a jugé que le syndrome de la fibromyalgie est synonyme de syndrome de fatigue chronique. Dans bien des cas, on accepte en médecine que ces deux syndromes fassent partie de la même famille.

On conseille aux patients fibromyalgiques de toujours rester attentif aux premiers signes de fatigue afin de mieux connaître ses limites et ses capacités. Si un manque d’énergie les empêche d’accomplir une occupation, il faut alors trouver un autre moyen d’y parvenir et de suivre des horaires souples tout au long de la journée.

Troubles du sommeil

Il n’existe pas de définition spécifique pour ce type d’insomnie chronique accompagnant la fibromyalgie. Des spécialistes le qualifie comme un sommeil non réparateur entrecoupé de périodes anormales de réveils.

Quel que soit les circonstances ou l’âge, bien dormir régulièrement est l’une des plus grandes nécessités de la vie. Pour fonctionner efficacement, le cerveau et les processus métaboliques ont besoin quotidiennement du repos vital que procure le sommeil dit normal.

Des spécialistes estiment que le cycle du sommeil lent et profond fortifie le système immunitaire. Il libère les cellules de leurs déchets et les répare ou les remplace; la mémoire est emmagasinée, les hormones sont sécrétées, le métabolisme est stimulé, les tensions et le stress diminuent.

Pour l'ensemble des personnes fibromyalgiques, toutefois, l’incapacité de bien dormir est une faveur rarement accordée. Durant les phases lentes et profondes du sommeil, les fréquences des ondes rapides alpha (du cycle de veille) débordent anormalement sur les fréquences beaucoup plus lentes des ondes delta du cycle de sommeil profond.

Procurant un état anormal de sommeil léger interrompu de stades d'éveil, ce dérèglement prive l’organisme de sommeil vital pour reposer et réparer tous ses systèmes organiques. S’ensuit inévitablement un épuisement de l’organisme qui peut se poursuivre durant le jour.

Des chercheurs croient que les anomalies neurochimiques et biochimiques du sommeil observées chez les personnes atteintes de fibromyalgie seraient responsables des douleurs musculaires et de fatigue chronique associées à cette maladie.

Les symptômes concomitants à la fibromyalgie

En plus des trois symptômes primaires, soit la douleur musculaire, la fatigue chronique et les troubles du sommeil, une multitude d’autres manifestations, appelées symptômes concomitants, accompagnent la fibromyalgie.

Combinés au trois symptômes primaires, ces symptômes secondaires entraînent à la longue diverses dysfonctions de l’organisme.

Les plus importants symptômes concomitants liés à la fibromyalgie sont expliqués en ordre alphabétique au Chapitre 11 :

• Allergies
• Syndrome du canal carpien
• Constipation
• Cystite
• Dépression
• Engourdissement
• Intestin irritable
• Mal de gorge
• Maladie de Raynaud (perte de sensation au bout des doigts)
• Maux de tête
• Perte de cognition (perte de mémoire et de concentration)
• Reflux gastro-œsophagien
• Syndrome prémenstruel
• Syndrome de Sjôgren (sécheresse des yeux, de la gorge, de la bouche, des lèvres)
• Thyroïdite
• Vessie irritable

Anomalies biochimiques et physiologiques

En regroupant leurs observations, des chercheurs de divers pays ont identifié chez les sujets fibromyalgiques une variété de désordres biochimiques et physiologiques qui sont maintenant reconnus comme un prototype unique de troubles physiopathologiques se manifestant chez l’être humain.

Signifiant « douleur des fibres musculaires », l’appellation fibromyalgie porte à confusion selon certains spécialistes en étiologie puisque les patients porteurs de cette maladie souffrent également de divers autres problèmes de santé attribuables à une dysfonction du système immunitaire.

Les désordres biologiques et physiologiques qui suivent sont expliqués au Chapitre 4, Anomalies biochimiques et physiologiques :

• Dysfonction du système nerveux central
• Excédent en substance P
• Déficience en tryptophane, en sérotonine, en mélatonine, en cortisol, en magnésium
• Troubles du métabolisme
• Insuffisance vitaminique
• Déficience en divers acides aminés
• Baisse de circulation sanguine au cerveau
• Irrégularités dans la phase profonde du sommeil

Diagnostic de la fibromyalgie

Un changement proéminent dans le diagnostic de la fibromyalgie eut lieu en 1990 quand l’American College of Rhumatology publia les premiers critères de classification.

Le Collège des médecins du Québec adoptera en 1996 les mêmes critères de classification. Très spécifiques, ils permettent d'identifier les sujets atteints de fibromyalgie en se basant sur un modèle standard d'anomalies pathologiques sans avoir recours à des tests sanguins ni examens radiologiques.

Par conséquence, tout sujet fibromyalgique peut se prévaloir d'un diagnostic lorsque les symptômes sont concordants avec les lignes directrices suivantes :

1. Le patient doit éprouver des douleurs diffuses depuis au moins six mois. Ces douleurs se situent aussi bien du côté droit que du côté gauche du corps.

2. En plus des douleurs diffuses, le patient doit présenter une sensibilité marquée lors de la palpitation digitale des 18 points douloureux, c'est-à-dire des points de contrôle déterminés à la palpitation de neuf sites anatomiques bilatéraux spécifiques.

Certains médecins ont recours à des tests préliminaires de dépistage en laboratoire. Ils comprennent surtout :

• une analyse complète de sang avec différentiel;
• un tableau chimique de la thyroïde : T3 total, T4 total et TSH;
• un taux de sédimentation érythrocyte (globules rouges).

Causes probables de la fibromyalgie

Depuis un quart de siècle, bon nombre de chercheurs ont avancé une multitude de théories sur l’origine de la fibromyalgie. Pour les spécialistes favorisant la thèse virale, ils pensent qu’une variété de virus pourraient déclencher ce syndrome : l’herpès, la mononucléose et le zona n’en sont que quelques exemples.

Beaucoup de questions sur la fibromyalgie restent sans réponse. Bien qu’on connaisse la présence de plusieurs désordres biochimiques et physiologiques, les causes réelles de la douleur musculaire irradiante et de l’existence des points sensibles et des points déclencheurs n’ont pas été élucidés.

À la suite de diverses études menées chez des sujets fibromyalgiques, des spécialistes se penchent de plus en plus vers des désordres de nature immunochimique et environnementale.

Les hypothèses les plus plausibles sont analysées au chapitre 12 :

• Dysfonction du système immunitaire
• Anomalies musculaires
• Anomalies du débit sanguin au cerveau
• Déséquilibre biochimique : déficience en tryptophane, en sérotonine, en mélatonine, en cortisol et en magnésium, ainsi qu’un excédent substantiel en substance P intensifiant la douleur.
• Interféron alpha et le seuil de la douleur
• Origine virale ou bactérienne
• Stress physique et émotionnel
• Sensibilité aux produits chimiques

Répercussions psychologiques de la fibromyalgie

La combinaison de la douleur musculaire, la fatigue chronique, les troubles du sommeil et un palmarès d’autres symptômes accompagnant la fibromyalgie, font en sorte que les périodes de rémission ou d’accalmie sont de courtes durées pour les personnes qui en sont atteints.

Certains symptômes accompagnant la fibromyalgie, particulièrement les troubles de l’intestin irritable, les douleurs menstruelles, les maux de tête, la perte de mémoire et de concentration, pour n’en souligner que quelques-uns, reflètent des cicatrices socialement honteuses qui condamnent indûment beaucoup de patients. Dans ce contexte, ils en viennent à croire qu'il est « socialement incorrect » de manifester ou d'extérioriser leurs troubles de santé.

L'instabilité des symptômes chroniques est un ensemble de déceptions qui désorganise la gestion du temps. Bons jours ou mauvais jours, les patients ne savent pas quand et comment l'un ou l’autre des symptômes surviendra. Cette énigme entraîne un profond climat d'incertitude et rend impossible la planification des activités familiales et sociales.

Des souffrances quasi-constantes prédominent leur vie quotidienne. Les qualificatifs manquent pour décrire ce genre d’affliction imprévisible qui contraint les patients à s'ajuster constamment soit aux courtes périodes d’accalmie, sont aux longues périodes de crises.

Puisque l’origine de la fibromyalgie n’est pas connue, la menace omniprésente de souffrir de cette maladie leur vie durant est fort préoccupante.

Traitement médical

Puisque l’étiologie de cette maladie demeure inconnue, sa méconnaissance par les spécialistes de la santé a restreint significativement l'information pertinente relative à ses traitements médicaux. Par ailleurs, les médecins sont habituellement hésitants à prescrire un médicament pour soulager une condition multisymptomatique dont ils ignorent l'origine.

En ce qui concerne la fibromyalgie, le traitement médical s'applique surtout à la cause de ses symptômes plutôt qu’à ses effets pathologiques. Ainsi, les patients doivent expérimenter un assortiment d'antidépresseurs, d'analgésiques, d'hypnosédatifs ou de relaxants musculaires avant de trouver une combinaison efficace pouvant, dans un même temps, soulager les symptômes chroniques de la douleur musculaire et de la fatigue, et améliorer les troubles du sommeil.

Cependant, aucun spécialiste ne peut calculer avec précision les effets nocifs d’une combinaison d'innombrables substances chimiques contenues dans ces médicaments qui sont souvent prescrits pour traiter la fibromyalgie dans un traitement nécessitant plusieurs variétés de médicaments comme en fibromyalgie.

En considérant la complexité des nombreux autres symptômes coexistants avec la fibromyalgie, il est alors normal que les patients appréhendent des effets indésirables ou dommageables pouvant résulter de l'interaction de leurs médicaments.

En outre, les personnes atteintes de fibromyalgie et du syndrome de la douleur myofasciale ont tendance à réagir de façon irrégulière aux effets combinés des médicaments. Les réactions indésirables se présentent souvent par des cauchemars ou des hallucinations, une sécheresse de la bouche et de la gorge, de l’urticaire, ainsi que des malaises liés au syndrome du côlon irritable, dont les ballonnements, les colites, la constipation, la diarrhée.

Philosophie de traitement

Beaucoup de sujets fibromyalgiques ont révélé leur déception à l’égard de leur médecin. Ils se sentent souvent intimidés par leur attitude impassible ou pressante. Ils savent par expérience qu’il est impossible de résumer en 15 ou 20 minutes la nature des divers symptômes dont ils souffrent.

Or, au cours d’une consultation, ils doivent négliger des symptômes importants. Par exemple, ils garderont sous silence des troubles comme un mal de tête persistant, une digestion pénible ou un état dépressif – tous des signes importants que le médecin devrait connaître.

Environ 80% des plaintes adressées au Collège canadien des médecins et chirurgiens traitent des problèmes de communication. Un médecin qui semble indifférent aux attentes de son malade provoque souvent chez ce dernier une frustration qui ne fait qu’aggraver ses symptômes.

Quoique les médecins ne peuvent que soulager les symptômes, une combinaison d'approches thérapeutiques peut s’avérer aussi importante que la médication. Il importe de convaincre le patient de garder un bon moral, de prendre une part active dans la gestion de son état de santé et de réorganiser son hygiène de vie.

Pour sa part, le patient aura avantage à affronter la réalité et savoir qu’il ne peut échapper aux douleurs, fatigue et autres symptômes chroniques. Il devra surtout reconnaître que la fibromyalgie ne se traite pas uniquement à l’aide de médicaments.

Il doit aussi se rappeler que la maladie chronique affecte directement tout son entourage. Ne pouvant partager ses souffrances, ces personnes souffrent néanmoins de chagrin et de souci.

Aspect juridique

Le Dr Denis Phaneuf, microbiologiste bien connu dans la recherche sur la fibromyalgie et le syndrome de la fatigue chronique, a constaté que 70% des patients fibromyalgiques étaient inaptes au travail, et que 50% éprouvaient des problèmes dans l’exécution de leurs tâches quotidiennes.

En théorie, l’assureur rembourse en cas d’invalidité totale des prestations mensuelles fixes pendant une certaine période, pourvu que l’invalidité soit compatible avec la définition et les limites du contrat.

En réalité, un grand nombre de travailleurs qui ont versé durant de nombreuses années des primes d’assurance santé apprennent à leurs dépens que les sociétés d’assurance exercent beaucoup de réticence à l’égard des prestations d’invalidité quand la maladie les rend inaptes au travail.

La première étape à franchir pour l’obtention d’une indemnisation d’invalidité est une consultation au Régime de rentes du Québec. Cet organisme est un régime obligatoire d’assurance public. Il a pour but d’offrir une protection financière de base aux travailleurs pour des cas d’invalidité ou de retraite.

En première instance, la majorité des applications initiales pour obtenir une compensation d’invalidité sont routinièrement rejetées par la RRQ. Par conséquent, les requérants invalides doivent donc avoir recours à la Commission des affaires sociales (CAS) pour faire valoir leur droit.

Les tribunaux ont tendance à accorder une importance particulière à l’opinion des médecins de famille qui ont soigné de façon régulière et qui ont inscrit régulièrement au dossier de leur patient les symptômes invalidants durant une période prolongée selon les facteurs retenus lors du diagnostic.

En dehors du point de vue des experts légaux, la décision finale concernant l’admissibilité à une forme d’indemnisation est rendue par le tribunal d’appel de la CAS dans presque tous les cas.

Stress et fibromyalgie

Depuis les découvertes de Hans Selye sur le stress de 1950 à 1972, une multiplicité de nouveaux agents stresseurs se sont ajoutés aux pressions toujours croissantes d'une société surindustrialisée, notamment en Amérique du Nord, au Japon et en Europe occidentale. La haute technologie engendre des changements tellement rapides qu’elle désorganise la vie de toutes les couches de la population.

La vague croissante de la fibromyalgie suit en parallèle le phénomène de stress que nous impose les technologies effervescentes. Un article publié dans le Le Soleil de Québec, rapporte qu'une augmentation de 550% de cas de fibromyalgie avait été répertoriée depuis les deux dernières années.

Le fait que les principaux symptômes de la fibromyalgie s'aggravent par des agents stresseurs indique qu'il y a une relation étroite entre cette maladie et le stress. De récentes études affirment qu’un grand nombre de fibromyalgiques avaient préalablement été exposés à des situations prolongées de stress professionnel, social ou familial.

Par ailleurs, des études montrent que le seuil de tolérance au stress se situe à un niveau nettement plus bas chez les fibromyalgiques que chez les individus bien portants. Par exemple, le bruit, la lumière et les odeurs fortes, la pollution et les changements climatiques sont, entre autres, des sources de stress très irritantes chez ces personnes.

Si les tensions et les contraintes associées aux situations prolongées de stress physique et émotionnel se poursuivent au-dessus du seuil optimal, les défenses du système immunitaire risquent de s'effondrer. Dans ce cas, il s'ensuit généralement un épuisement hormonal qui se traduit par des troubles psychiques (détresse, dépression, burnout) ou physiologiques (maladies auto-immunes comme la fibromyalgie ou le lupus, entre autres).

Comment survivre à la fibromyalgie

Les conséquences nuisibles de la fibromyalgie ne sont pas seulement physiques – elles touchent également tous les aspects de la vie du patient. Il lui appartient donc de s’initier personnellement dans le processus du rétablissement de sa santé.

Devant cette réalité, il importe d’adopter une formule individuelle qui le guidera par l’entremise d’objectifs bien définis. En utilisant des moyens à sa portée, la réalisation des quatre objectifs qui suivent seront déterminants pour mener à bien le rétablissement de sa santé :

1. Se prendre en main

La décision de se prendre en main pour recouvrer sa santé et améliorer sa qualité de vie est l’objectif initial qui lui permettra de réaliser les trois autres objectifs. Il devra reprendre son identité et la confiance en soi – connaître et apprécier ses aptitudes – et se sentir maître de son propre destin.

2. Se libérer des facteurs stressants

Les individus qui perçoivent les changements de la vie moderne comme un défi peuvent mieux s’y adapter en maîtrisant le stress à leur avantage.

3. Surmonter la douleur, la fatigue et les troubles du sommeil

Quel que soit la cause de ces symptômes, il faut apprendre à les supporter et ne pas se contenter d’attendre les périodes de rémission. Sur le plan thérapeutique, il est certain que l’entraide familiale jouera un rôle capital dans la tolérance de ces symptômes.

4. Développer l’équilibre physique et psychique

Il faut d’abord cesser de « performer » pour plaire aux autres – savoir qu’ils nous estimeront si l'on se montre cordial, enthousiaste et optimiste. Au lieu de se préoccuper de ce que les autres pensent de soi, songer plutôt à être simplement soi-même. Apprendre à vivre avec ses peines et ses joies et apprécier pleinement le moment présent est une excellente façon d’atteindre l’équilibre physique et psychique.

Soutien et entraide

Isolée par un enchaînement de malaises qui se succèdent, la victime fibromyalgique a plus que jamais besoin de sympathie, d’affection, de compréhension et d’encouragement. Si elle est réceptive aux autres, ses besoins fondamentaux lui seront conférés par ses proches – son conjoint, sa famille, ses amis.

Il est vital pour la personne atteinte de fibromyalgie de communiquer autant ses souffrances que ses besoins. L’opportunité d’expliquer l’expérience qu’elle éprouve à une personne intime allégera grandement le fardeau de la maladie.

Néanmoins, il est illusoire de cacher à ses proches les effets d’une maladie invalidante comme la fibromyalgie. De bien des manières, ils vont être importunés par cette maladie dont les nombreux effets sont imprévisibles. L’approche idéale à adopter est d’essayer de fonctionner ensemble afin de comprendre et d’accepter cette nouvelle situation — et d’affronter conjointement les incertitudes et les défis nouveaux que la maladie entraîne.

Suite au diagnostic cependant, il arrive que des membres de la famille épuisent leur sympathie en constatant que la chronicité des douleurs musculaires, la fatigue et autres malaises associés à la maladie persistent durant de longues périodes. Tout en étant présents, ils peuvent devenir insensibles aux souffrances du patient.

Comme toute autre maladie chronique, la fibromyalgie peut en effet provoquer la rupture du couple si le patient laisse sa maladie dominer leur relation. Inversement, une solide fondation du couple basée sur le soutien réciproque permet généralement à ces deux personnes de mieux affronter la maladie de l’un ou de l’autre.

Exercices et thérapies de détente

Les patients fibromyalgiques réagissent mal à l’exercice physique qui, généralement, intensifie la douleur musculaire. À ce sujet, rappelons qu’en 1992, la Déclaration de Copenhague a intégré l’intolérance à l’exercice parmi la liste des symptômes de la fibromyalgie.

En contrepartie cependant, l’inactivité physique est maintenant qualifiée de facteur à risque au même titre que le tabagisme, le taux élevé de mauvais cholestérol et l’hypertension artérielle. De plus, la sédentarité augmente de 50% le risque d’un accident cardiaque.

Pour éviter le déconditionnement physique, les spécialistes suggèrent aux patients fibromyalgiques de pratiquer la marche et, selon leur état de santé, de faire des exercices légers d’assouplissement musculaire.

Pour ces raisons, et sans risque d’aggraver la douleur musculaire, les exercices d’étirement – à faire et à ne pas faire – et autres thérapies de détente que nous proposons au chapitre 18 sont faciles à pratiquer pour la majorité des personnes atteintes de fibromyalgie.

Selon la capacité de chaque patient, il s’agit de choisir les thérapies qui répondent le mieux à ses besoins physiques.

1. Respiration profonde
2. Relaxation
3. La marche
4. Bienfaits des exercices souples
5. Relaxation musculaire progressive
6. Exercices d’étirement musculaire à faire et à ne pas faire (illustrés)
7. Aquathérapie
8. Massage
9. Méditation
10. Taï-Chi

Médecines alternatives

Aussi appelées médecines douces ou médecines parallèles, les médecines alternatives comprennent l’ensemble des méthodes de traitement des maladies se situant en dehors des soins de la médecine traditionnelle.

Les praticiens offrent à leur clientèle ce que la médecine traditionnelle est incapable de traiter. Consacrant en moyenne 45 minutes par intervention, ils considèrent que les qualités les plus importantes sont : la compétence, la capacité d’écoute et d’empathie, et l’aptitude à manifester la compassion.

L’opposition des médecins à l’égard des médecines alternatives s’appuie sur le principe que le premier élément indispensable au traitement des maladies est un diagnostic précis exigeant des connaissances médicales approfondies. Mais dans la course aux meilleurs traitements pour soulager leurs souffrances, un nombre croissant de patients remettent en cause les capacités de la médecine traditionnelle.

Lorsqu’il s’agit de maladies dont la cause n’est pas connue, les médecines alternatives peuvent effectivement soulager une variété de symptômes que la médecine traditionnelle n’arrive pas à soigner convenablement par des traitements basés que sur des médicaments. C’est le cas, par exemple, des douleurs musculaires chroniques et de la fatigue chronique associées à la fibromyalgie.

Les huit principales thérapies alternatives susceptibles de soulager certains troubles de santé sont élaborées au Chapitre 19 :

• Acupuncture
• Hypnothérapie
• Biofeedback (rétroaction biologique)
• Imagerie mentale (visualisation)
• Chiropratique
• Naturopathie
• Homéopathie
• Ostéopathie

Hygiène alimentaire

Avant d’être affligé par la fibromyalgie, la majorité des patients se nourrissaient d’aliments variés sans éprouver de troubles digestifs, d’allergies ou d’intolérances alimentaires. Mais depuis, les troubles du reflux gastro-œsophagien et de l’intestin irritable leur rappellent sans cesse qu’ils doivent respecter un régime alimentaire équilibré.

Tous les jours, l’organisme a besoin d’un apport alimentaire composé de protéines, de produits laitiers, de fruits et légumes frais, de glucides complexes et, surtout, entre 1,5 à 2 litres d’eau.

Bien que les aliments raffinés, en conserves ou congelés sont utiles, leur valeur nutritive est incomplète. Il est conseillé de consommer avec modération les produits pauvres en calories – miel, confitures, sucre, chocolat… Pour restreindre les effets du colon irritable, il est fort conseillé d’augmenter la consommation d'aliments riches en fibres et de réduire les graisses saturées.

Malgré que les besoins alimentaires varient d’une personne à une autre, l’organisme requiert continuellement des éléments nutritifs de chacune des 10 catégories qui suivent pour pourvoir aux dépenses énergétiques du corps, entretenir et remplacer ses tissus et soutenir ses processus physiologiques vitaux. Les dix nutriments essentiels, ainsi que les vitamines et minéraux nécessaires, sont élaborés au chapitre 20.

1.  Bêta-carotène (vitamine A) : carottes, épinards, abricots, melon…
2.  Vitamine C : citrons, oranges, chou, poivrons, agrumes, kiwi…
3.  Acide folique (vitamine B9.) : foie, épinards, brocoli, noix…
4.  Calcium : produits laitiers, sardines, saumon, haricots, amandes…
5.  Fer : combinaison de viande, de poisson et de légumes verts…
6.  Potassium : bananes, légumineuses, prunes, clams, cantaloups…
7.  Zinc : poisson, fruits de mer, viande, jaunes d’œufs, lait…
8.  Glucides : aliments non raffinés : fruits, légumes, légumineuses…
9.  Fibres : crudités, légumes cuits, salades, fruits, son de blé…
10. Protéines : fèves de soya, bœuf, volaille, œufs, fruits de mer

 

 

 

Copyright (Au Jardin de l'amitié) © 2008-2015 Tous droits réservés