Je marchais à
l’épicerie, je n'étais
pas particulièrement
intéressée par mes
achats de nourriture. Je n’avais pas faim. La récente perte de
mon mari de 57 ans
était encore trop
vive. Cette
épicerie renfermait
de si beaux
souvenirs.
Il venait souvent
avec moi et presque
à chaque fois, il
s’éloignait faisant
semblant de chercher
autre chose. Je
savais ce qu’il
planifiait. Tout à
coup, je
l’apercevais
marchant dans
l’allée avec trois
roses jaunes dans
ses mains. Il savait
que j’affectionnais
tout
particulièrement les
roses jaunes.
Subitement, le cœur
rempli de chagrin,
je voulais
rapidement prendre
les quelques items
dont j’avais besoin
et partir. Depuis
qu’il n’était plus
là, même faire
l’épicerie devenait
éprouvant.
Magasiner pour un
prenait du temps… Un
peu plus qu’il n’en
prenait pour deux ! Debout
devant le comptoir
des viandes, je
cherchais le petit
steak parfait et je me
suis souvenu à quel
point il aimait son
steak.
Soudainement, une
femme approcha tout
près de moi. Elle
était blonde, mince
et jolie, et portait
une robe verte. Je
la regardais alors
qu’elle prenait dans
ses mains un gros
paquet de T-bones,
le déposa dans son
panier… hésita et le
remit dans le
comptoir. Elle se
tourna pour partir,
mais décida de
reprendre le paquet
de steak. Elle
s’aperçut alors que
je la regardais, en
souriant elle me dit
:
"Mon mari adore
les T-bones, mais
honnêtement, à ce
prix, je ne suis
plus certaine !"
Ravalant l’émotion,
je rejoignis ses
yeux bleus et lui
dit :
"Mon mari
vient tout juste de
mourir il y a huit
jours. Achetez-lui
les steaks ! Et
chérissez tous les
moments que vous
avez ensemble !"
Elle secoua la tête.
Lisant l’émotion
dans mes yeux, elle
reprit le paquet, le
déposa dans son
panier et partit.
Je me retournai et
poussai mon panier
jusqu’au comptoir
des produits
laitiers. J’étais
là, me demandant quel
format me procurer.
Je me décidai pour le
demi-litre et
ensuite poussai le
panier vers l’allée
de la crème glacée. S’il n’y avait rien
d’autre, je pourrais
toujours me préparer
un cornet de crème
glacée.
Je déposai la crème
glacée dans mon
panier et me
dirigeai vers
l’allée menant aux
caisses. J’ai vu en
premier la robe
verte, puis reconnu
la jolie femme
s’approchant vers
moi. Dans ses bras
elle portait un
paquet. Son visage
affichait un sourire
magnifique. J’aurais
juré avoir aperçu un
halo tout autour de
ses cheveux blonds.
Alors qu’elle
s’approchait de moi, j’ai vu ce qu’elle
tenait dans ses
mains, et mes yeux
ne purent s’empêcher
de se remplir d’eau.
"Ceci
est pour vous, me
dit-elle, en me
remettant trois
belles roses jaunes
dans les bras.
Lorsque vous
passerez à la caisse,
ils sauront qu’elles
ont déjà été payées".
Elle se pencha et
déposa un délicat
baiser sur ma joue,
et me sourit à
nouveau. J’ai voulu
lui expliquer ce
qu’elle venait de
faire, ce que les
roses représentaient.
Incapable de sortir
un mot, je l’ai
regardé s’éloigner
les larmes
brouillant ma
vision…
J’ai contemplé les
magnifiques roses
nichées dans le
papier vert les
trouvant presque
irréelles. Comment
pouvait-elle savoir ?
Soudainement, la
réponse m’apparut
clairement. Je
n’étais pas seule.
"Oh, tu ne m’as pas
oubliée, n’est-ce
pas ?"
J’ai chuchoté,
les larmes aux yeux.
Il était encore ici
avec moi et elle
était son ange.
Tous les jours,
remercies ce que tu
es et ce que tu as !
Quand le matin
j’étreins ma
couverture et
proteste lorsque mon
réveille-matin sonne.
Merci : Je peux
entendre. Plusieurs
sont sourds.
Lorsque je garde mes
yeux fermés afin
d’éviter la lumière
du matin le plus
longtemps possible.
Merci : Je peux voir.
Plusieurs sont
aveugles.
Lorsque je
m’emmitoufle dans
mon lit retardant
ainsi la levée de
mon corps.
Merci : J’ai la
force de me lever. Plusieurs
sont alités.
Lorsque la première
heure de ma journée
est bousculée, bas
perdus, rôties
brûlées, que la
zizanie est dans la
maison et que les
enfants sont trop
bruyants.
Merci : J’ai une
famille. Plusieurs
sont seuls.
Si pour le déjeuner
la table ne
ressemble en rien
aux photos dans les
magazines et que le
menu n’est parfois
pas équilibré.
Merci : Pour la
nourriture que nous
avons. Plusieurs
ont faim.
Lorsque je trouve
que la routine de
mon travail est
souvent monotone.
Merci : J’ai
l’opportunité de
travailler. Plusieurs
n’ont pas de
travail.
Même lorsque je
bougonne et me
plains de mon sort
de temps à autre et
souhaite que mes
moyens ne soient pas
si modestes.
Merci : Je suis en
vie !
Passez ceci et
faites de ce monde
un meilleur endroit.
"Un ami est quelqu’un
à qui on fait appel
lorsque notre âme a
besoin d’être
soulevée…"
"Un ami est quelqu’un
qui remplit notre
vie de beauté, de
joie et de bonté.
L’amitié est un
cadeau du ciel." |