Petits enfants,
jouez dans la prairie,
Chantez, chantez le doux parfum des fleurs;
Profitez bien du printemps de la vie,
Trop tôt hélas ! vous verserez des pleurs.
Dernier amour de
ma vieillesse,
Venez à moi, petits enfants;
Je veux de vous une caresse,
Pour oublier, pour oublier mes cheveux blancs.
Quoique bien
vieux, j'ai le coeur plein de charmes;
Permettez-moi d'assister à vos jeux.
Pour un vieillard outragé, plein de larmes,
Auprès de vous, je me sens plus heureux.
Petits enfants,
vous avez une mère,
Et tous les soirs, près de votre berceau,
Pour elle, au ciel offrez votre prière,
Aimez-là bien jusqu'au jour du tombeau.
En vieillissant,
soyez bons, charitables;
Aux malheureux, prêtez votre secours,
Il est si beau d'assister ses semblables :
Un peu de bien embellit nos vieux jours.
Petits enfants,
quand j'étais à votre âge,
Je possédais la douce paix du coeur :
Que de beaux jours ont passé sans nuage !
Je ne voyais que des jours de bonheur.
En vieillissant,
j'ai connu la tristesse;
Ceux que j'aimais, je les ai vus partir...
Oh ! laissez-moi vous prouver ma tendresse,
C'est en aimant que je voudrais mourir.
Tiré du livre :
"La bonne chanson à l'école"
©1948, écrit par Chs-Émile Gadbois, ptre |