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										Depuis de longues années, on s'offre 
										le Muguet le 1er Mai en se 
										souhaitant d'être heureux. Cette 
										merveilleuse coutume permet de 
										concrétiser ses voeux de bonheur par le 
										don de ces petites clochettes blanches. 
										Une légende dit que celui qui trouve un brin de 
										muguet à 13 clochettes sera favorisé par 
										le destin ... 
										Outre cette commémoration, le mois de mai est 
										également le mois du bonheur, le mois 
										des mariages, des communions, de la fête 
										des mères et du muguet... 
						
						 
										  
										Suite à la commémoration du 1er mai 1886, 
										cette date est devenue un jour férié en Europe. 
										  
										  LES ORIGINES DU 1ER MAI  
																				
 L'origine de la fête du Premier mai se 
										situe dans le grand mouvement de la 
										classe ouvrière des années 1870-1880 
										pour la réduction de la journée de 
										travail.
 
 Alors que le mouvement syndical se 
										développait avec grandes difficultés au 
										Canada et aux États-Unis, l'une des 
										principales revendications ouvrière 
										concernait la réduction des heures de 
										travail. Dans ce temps là, les 
										travailleurs devaient souvent se tuer à 
										l'ouvrage pendant 12, 14 et même 16 
										heures par jour. La bourgeoisie, avec 
										l'aide de ses politiciens et de ses 
										curés, justifiait cette situation en 
										disant qu'"il était mieux de travailler 
										que de rester oisifs..."
 
 À partir de 1872 au Canada, la loi 
										reconnaît l'existence des syndicats. Les 
										travailleurs commencent à s'organiser et 
										à revendiquer leur droits avec beaucoup 
										plus de force qu'auparavant. Les 
										travailleurs forment aussi des ligues et 
										des comités spéciaux pour revendiquer la 
										journée de 8 heures. En 1873, on fonde, 
										à Montréal, la Ligue ouvrière qui 
										organise des manifestations et des 
										pétitions pour réclamer la journée de 8 
										heures.
 
 Dans les années 1880, la lutte 
										s'amplifie. Les travailleurs sont mieux 
										organisés aussi. Un nouveau mouvement, 
										les "Chevaliers du travail", voit le jour 
										aux États-Unis. Les "Chevaliers" 
										s'étendent bientôt au Canada et plus 
										particulièrement au Québec, où ils 
										mettent sur pied une première section, 
										en 1882, à Montréal. Ils atteindrons 
										leur sommet en 1886, avec plus de 
										700,000 membres en Amérique du Nord, et 
										cela, malgré l'opposition farouche du 
										patronat, des pouvoirs politiques et de 
										l'Église catholique.
 
																				
 
  LA GRÈVE DE 1886   
																				En 1886, des militants des "Chevaliers 
										du travail" décidèrent de porter un 
										grand coup pour gagner la revendication 
										de la journée de travail de 8 heures. On 
										décide alors de préparer une grève 
										général au Canada et aux États-Unis, le 
										premier mai, pour montrer à la 
										bourgeoisie, la force et la solidarité 
										de la classe ouvrière. Cette initiative 
										des militants des Chevaliers du travail 
										répondait d'ailleurs aux efforts 
										entrepris dans ce sens par les 
										organisations ouvrières dans le monde, 
										particulièrement la Première 
										Internationale de Marx et Engels qui 
										proposa, à son congrès de 1886, de mener 
										une lutte internationale pour la journée 
										de 8 heures. Karl Marx situait 
										l'importance du mouvement dans "Le 
										Capital" :
 
 
 Le premier fruit de la guerre civile 
										américaine fut l'agitation des huit 
										heures, qui courut, avec les bottes de 
										sept lieues de la locomotive, de 
										l'océan Atlantique à l'océan Pacifique... Le congrès général des ouvriers de 
										Baltimore (16 août 1866) fit la 
										déclaration suivante :
 
																				"Le premier et le plus grand besoin du 
										présent, pour délivrer le travail de ce 
										pays de l'esclavage capitaliste, est la 
										promulgation d'une loi d'après laquelle 
										la journée de travail doit se composer 
										de huit heures. Nous somme décidés de 
										mettre en oeuvre toutes nos forces 
										jusqu'à ce que ce glorieux résultat soit 
										atteint."
 
 
 En même temps (au commencement de 
										septembre 1866), le congrès de 
										l'Association internationale des 
										travailleurs de Genève, sur la 
										proposition du Conseil de Londres, 
										prenait une décision semblable :
 
 
 "Nous déclarons que la limitation de 
										la journée de travail est la condition 
										préalable sans laquelle tous les efforts 
										en vue de l'émancipation doivent échouer. Nous proposons huit heures pour 
										limite légale de la journée de travail."
 
 C'est ainsi que le mouvement de la 
										classe ouvrière, né spontanément des 
										deux côtés de l'Atlantique, des rapports 
										même de la production, sanctionne les paroles de l'inspecteur de fabrique 
										anglais R. J. Saunders :
 
 
 "Il est impossible de faire un pas vers 
										la réforme de la société, avec quelque 
										espoir de réussite, si la journée de 
										travail n'est pas d'abord limitée, si la 
										limitation prescrite n'est pas 
										strictement et obligatoirement 
										observée." [
										Marx, Le Capital, livre 1, tome 1, 
										p.295, Editions sociales ]
 
 C'est dans cette continuité que le 
										mouvement des huit heures atteint son 
										apogée avec les grèves de 1886. C'est 
										aux États-Unis que le mouvement c'est le 
										mieux organisé, et particulièrement dans 
										la ville de Chicago, où les 
										organisations locales des "Chevaliers du 
										travail" sont plus fortes et surtout 
										plus progressistes. Malgré la répression 
										de l'État et le sabotage de la part des 
										dirigeants des Chevaliers, plus de 500 
										000 travailleurs sont impliqués dans la 
										grève du 1er mai. Ce jour là, des 
										milliers de travailleurs, syndiqués et 
										non-syndiqués, de toutes les races et de 
										toutes les langues, sont sortis en 
										grève. À Chicago, la grève fut presque 
										générale. Des milliers de travailleurs 
										manifestèrent dans les rues, affrontant 
										la police à plusieurs reprises, qui tua 
										six travailleurs et en blessa plusieurs 
										autres. Les travailleurs de Chicago, 
										pour protester contre cette tuerie, 
										décidèrent d'organiser une autre 
										manifestation le 3 mai. C'est ce jour là 
										que l'incident célèbre du "Haymarket 
										Square" se produisit. Pendant la 
										manifestation contre la brutalité 
										policière, la violence éclata à nouveau. 
										Un provocateur lança une bombe dans la 
										foule, tuant un sergent de police. La 
										bataille éclata vivement, durant 
										laquelle 7 autres policiers et 4 autres 
										travailleurs furent tués, sans compter 
										d'innombrables blessés. Plus tard, la 
										police arrêta quatre dirigeants des 
										syndicats de Chicago, et quelques mois 
										plus tard, Parson, Spies, Fischer et 
										Engel, furent pendus, assassinés par la 
										justice bourgeoise.
										Voir à ce sujet le livre : Labor's Untold 
										Story.
 
 La fameuse grève du premier mai laissa 
										des traces profondes dans le mouvement 
										ouvrier mondial. Aux États-Unis, malgré 
										le fait que le mouvement ait porté fruit 
										et que les travailleurs avaient gagné, à 
										plusieurs endroits, des réductions dans 
										les heures de travail, la répression de 
										poursuivit. Mais la dernière phrase d'un 
										des martyrs de Chicago : "LAISSEZ LA VOIE 
										DU PEUPLE ÊTRE ENTENDUE !" se 
										concrétiserait à nouveau.
 
 
 
										
										 LE 1ER MAI DEVIENT INTERNATIONAL  
										En 1889, des délégués d'organisations 
										ouvrières du monde entier se rassemblent 
										à Paris. Réunis pour la première fois 
										depuis la mort de l'Association 
										internationale des travailleurs de Karl 
										Marx. Ils créèrent la Deuxième 
										Internationale. Lors du Congrès, les 
										délégués américains parlent de leur 
										lutte pour la journée de huit heures. 
										Les délégués décident alors d'adopter la 
										résolution suivante :
 
 
 "Le Congrès décide d'organiser, à 
										chaque année, une grande manifestation 
										internationale, pour que dans tous les 
										pays et dans toutes les villes du monde, 
										ce jour-là, les masses laborieuses 
										puissent revendiquer, aux autorités 
										publiques, la réduction légale de la 
										journée de travail à huit heures. Etant 
										donné que la Fédération américaine du 
										travail a décidé, à son Congrès de 
										St-Louis, d'organiser ses manifestation 
										le 1er mai, ce jour est accepté pour la 
										manifestation internationale.
 Cité dans "History of May Day" un 
										pamphlet du Parti Communiste américain 
										publié en 1947.
 
 En 1890, la grève du 1er mai est, pour 
										la première fois, organisée partout dans 
										le monde. Aux États-Unis, les 
										travailleurs de la construction 
										débrayent par milliers. Dans toutes les 
										capitales européennes, le même jour, des 
										centaines de milliers de travailleurs 
										défilent derrière les drapeaux rouges 
										que portent les organisations syndicales 
										et socialistes. Le mouvement ouvrier 
										mondiale continuait sa longue marche 
										vers la libération. Engels, enthousiasmé 
										par cette avance écrivait le 1er mai 
										1890 :
 
 
 "Au moment où j'écris ses lignes, le 
										prolétariat d'Europe et d'Amérique passe 
										la revue de ses forces, pour la première 
										fois mobilisées en une seule armée, sous 
										un même drapeau et pour un même but 
										immédiat : la fixation légale de la 
										journée normale de huit heures, 
										proclamée dès 1866 par le congrès de 
										l'Internationale à Genève et de nouveau 
										par le congrès ouvrier de Paris en 1889. 
										Le spectacle de cette journée montrera 
										aux capitalistes et aux propriétaires 
										fonciers de tous les pays que les 
										prolétaires de tous les pays sont 
										effectivement unis.
										Que Marx n'est-il à côté de moi, pour 
										voir cela de ses propres yeux."
 [
										Préface de Freidrich Engels à l'édition 
										allemande du Manifeste Communiste en 
										1890, in Oeuvres Complètes de Marx et 
										Engels, p. 106, Éditions sociales.]
 
 
 Jusqu'à 1900, le 1er mai fut partout 
										célébré dans le monde avec cette ferveur 
										et ce courage révolutionnaire qui 
										marquait les organisations ouvrières de 
										ce temps. À partir de 1900, certains 
										changements interviennent. Le mouvement 
										syndical est devenu très puissant; 
										d'autre part, il a aussi tendance à 
										s'intégrer plus dans les structures du 
										capitalisme. Même certains partis 
										ouvriers, tel le Parti Socialiste 
										allemand, se dirige peu à peu vers un 
										réformisme stérile et démobilisateur. Au 
										Canada, les syndicats commencent à être 
										bien implantés. Des luttes syndicales 
										très dures sont menées, comme la grève 
										des 8 000 travailleurs du CPR à 
										Montréal, pendant laquelle ils doivent 
										mener d'incessants combats avec la 
										police. Pourtant, les dirigeants 
										ouvriers qui auparavant étaient 
										étroitement liés au mouvement socialiste 
										s'en distancient de plus en plus. À ce 
										moment, la fête du premier mai perd 
										quelque peu sa signification. Dans 
										plusieurs pays, le premier mai est une 
										sorte de congé national pour les 
										travailleurs. La bourgeoisie, pour 
										voiler le caractère politique du 1er mai 
										déclara la journée fête nationale et 
										donne congé à tous les travailleurs. La 
										bourgeoisie tente de masquer la 
										contradiction de classe et se sert des 
										organisations syndicales réformiste pour 
										circonscrire la lutte ouvrière dans les 
										limites de la loi capitaliste.
 
 Mais la lutte ouvrière se poursuit, elle 
										est aussi inéluctable que le 
										développement du capitalisme même du 
										côté de la Russie, le pays le plus 
										arriéré de l'Europe, écrasé sous le joug 
										de l'autocratie tsariste, là-bas, le 
										mouvement ouvrier prend de l'ampleur. 
										Les dirigeants du Parti socialiste, 
										Lénine en tête, organisent les 
										travailleurs pour la révolution. En 
										1905, peu avant la grande révolution qui 
										oblige le tsar à reculer, Lénine écrit 
										la proclamation du parti pour la fête du 
										premier mai :
 
 
 "La grande fête des ouvriers du monde 
										entier approche. Le premier mai, ils 
										célèbrent leur éveil à la lumière et au 
										savoir, leur alliance en une seule union 
										fraternelle, pour lutter contre tout 
										oppression, contre tous les abus, contre 
										toute exploitation, pour une 
										organisation socialiste de la société. 
										Tous ceux qui travaillent, qui 
										nourrissent de leur labeur les gens 
										riches et puissants, qui passent leur 
										vie à accomplir un travail au dessus de 
										leurs forces pour un salaire misérable, 
										qui ne jouissent jamais des fruits de 
										leur peine, qui vivent comme des bêtes 
										de somme au milieu du luxe et de l'éclat 
										de notre civilisation, tous se tendent 
										les mains dans la lutte pour la 
										libération et le bonheur des ouvriers. À 
										bas l'inimitié entre les ouvriers de 
										différentes nationalités ou de 
										différentes religions ! Une telle 
										hostilité sert seulement les pillards et 
										les tyrans qui vivent de l'ignorance et 
										de la division du prolétariat. Juifs, 
										chrétiens, Arméniens et Tartares, 
										Polonais et Russes, Finlandais et 
										Suédois, Lettons et Allemand, tous, tous 
										marchent ensemble sous l'emblème commun 
										du socialiste. TOUS LES OUVRIERS SONT 
										FRÈRES, et leur union solide est le seul 
										garant du bien-être et du bonheur de 
										toute l'humanité laborieuse et opprimée. 
										Le premier mai, cette alliance des 
										ouvriers de tous les pays, la 
										social-démocratie internationale passe 
										en revue ses forces et serre les rangs 
										pour une lutte nouvelle, inlassable, 
										inflexible, pour la liberté, l'égalité 
										et la fraternité. [
										Lénine: Premier Mai, in Oeuvres 
										Complètes, tome 8, p.349 ]
 
 
 
										Texte paru dans la revue militante 
										Mobilisation,
										vol. 3, no. 6, avril 1974. 
										
										 
										Nom Latin du Muguet: Convallaria majalis 
										(plante toxique) 
										 Originaire du Japon, le Muguet est la 
										fleur du renouveau, le symbole de la 
										victoire du printemps sur l'hiver. 
										Connu en France dès le Moyen Âge, ce 
										n'est qu'au début du XXème 
										siècle, qu'il devint véritablement la 
										fleur du 1er Mai. 
										La culture du Muguet s'est implantée 
										dans la vallée de la Loire entre les 
										deux guerres. Aujourd'hui, 85 % de la 
										production nationale est issue de la 
										région nantaise. 
										Le muguet - convallaria maialis - ou lis 
										des vallées, tient son origine latine de 
										convallis (vallée), de leiron (lis) et 
										de maialis (de mai). 
										Le nom français dérive de muge ou musc 
										du latin muscus, à cause probablement de 
										son parfum. 
										Le muguet est une plante herbacée de 10 
										à 30 cm de haut, avec deux feuilles 
										seulement, vertes et allongées. Les 
										fleurs blanches, en forme de clochette, 
										sont portées par une hampe unique 
										d'avril à juin. Des baies rouges, 
										arrondies, contenant 2 à 6 graines, 
										remplacent les fleurs de juillet à 
										octobre. La plante, vivace, se multiplie 
										par son rhizome rameux traçant dans tous 
										les sous bois de France excepté en 
										Méditerranée. 
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