Lettre d'une grand-maman

 

 

Chère fille,

Le jour où tu trouveras que je suis devenue vieille, essaie d'avoir un peu de patience et essaie de me comprendre.

Si je me salis en mangeant, si j'ai de la difficulté à m'habiller, souviens-toi des heures que j'ai passées à t'apprendre toutes sortes de nouvelles choses quand tu étais petite.

Si je répète souvent les mêmes choses, ne m'interromps pas.  Quand tu étais jeune, tu voulais que je te lise la même histoire soir après soir jusqu'à ce que tu t'endormes.

Si je ne me lave pas aussi souvent sous la douche, ne me réprimande pas. Souviens-toi des raisons que je devais inventer pour te faire prendre un bain quand tu étais petite.

Je t'ai appris tant de choses : bien manger, t'habiller, te présenter, affronter les problèmes.  S'il m'arrive de manquer ou de ne pouvoir suivre les conversations, laisse-moi le temps nécessaire pour me souvenir.

Si je n'y parviens pas, ne deviens pas nerveuse ou arrogante.  Le plus important pour moi c'est d'être avec toi et de pouvoir te parler.

Quand mes pauvres jambes ne me permettront plus de me déplacer, tends-moi les bras comme je tenais tes petites mains pour t'apprendre tes premiers pas.

Essaie de comprendre qu'à mon âge, on ne vit plus vraiment, on survit tout simplement.  Malgré mes erreurs, j'ai toujours voulu le meilleur pour toi.  Aide-moi à marcher, aide-moi à terminer ma vie avec amour et patience.  Ma seule façon de te remercier c'est de t'offrir un sourire et beaucoup d'amour.

Je t'aime ma fille !

Source :
Lettre de grand-maman Jeanette à sa fille
Journal de Montréal, samedi 29 mars 2008
"Le courrier de Louise Deschâtelets"




 

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