"
C'est Toi, Seigneur, qui as souffert la mort
pour que je vive ! "
Tel peut être notre cri, en ce jour où nous
faisons mémoire du procès de Jésus, de son
chemin de croix et de sa mort. La liturgie du
Triduum pascal, dans sa pédagogie, nous invite à
prendre le chemin du Christ, à " passer " avec
Lui. Les yeux fixés sur Lui, entrons dans ce
grand combat de la mort pour la Vie, celle du
Ressuscité.
Ce mystère vécu par Jésus il y a deux mille ans,
c'est aujourd'hui encore qu'il se déroule devant
nos yeux, au travers des souffrants de la faim,
de la guerre, de la maladie…
Entre ciel et terre, la croix...
Vendredi du douloureux souvenir où un homme
marche vers la mort. Vendredi saint qui nous
rappelle le poids de haine, de violence et de
torture dont l'histoire humaine est accablée.
Cet homme qui marche vers la mort s'appelle
Jésus. Un homme unique assumant avec courage son
destin tragique. Un homme pourtant qui nous
ressemble, mieux encore, un homme qui nous
rassemble et nous représente devant Dieu.
LA PASSION
Ce jour est unique car il nous rappelle la mort
d'un homme qui a aimé jusqu‘au bout. Depuis ce
temps, la croix n‘est plus un instrument de
honte, mais un instrument de gloire, un
instrument de salut.
I N R I
Ce jour-là, ils ont dressé une croix. Au milieu
du jour, ils y ont amené un homme du nom de
Jésus. Sans riposte, sans haine, n'ayant pour
ses bourreaux que le regard de Dieu, un regard
d'amour, il donna sa vie pour ses amis.
Vers trois heures, il rendit l'esprit.
Ce dernier souffle annonçait un monde nouveau.
Aujourd'hui, en traçant sur nous le signe de la
croix, nous entrons en communion avec Jésus, lui
qui nous a aimés jusqu'au bout, jusqu'à la mort
sur la croix.
La croix du Christ
L'ont-ils confectionnée exprès, la croix du
Christ au Golgotha ? Qui sait ?
Le bois était rare en Judée et les Romains
étaient des gens économes. Alors ils lui ont
donné une croix qui avait déjà servi pour
d'autres. Une croix d'occasion ! Où le sang du
Christ se mêle à celui d'autres condamnés avant
lui et après lui, car elle servira encore, cette
croix !
Sur le même bois, indistinctement et intimement
mêlés le sang du Juste et le sang des pécheurs,
la souffrance de Dieu et la souffrance des
humains, d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Sur
le Golgotha, ce jour-là, ne fut pas plantée une
croix divine entre deux croix humaines, mais une
croix pleinement humaine que Dieu voulut prendre
pour Lui et faire sienne pour y offrir le
sacrifice de sa vie donnée pour tous.
Les femmes de Golgotha
Nous sommes sur le chemin de Golgotha. Nous
arrivons au pied de la croix. Pendant ce moment
de réflexion imaginons que nous sommes parmi les
femmes de Jérusalem et partageons avec elles la
via dolorosa. Elles n'ont pas fui la brutalité
des Romains, elles suivent Jésus pas à pas le
long de son Calvaire.
Qui sont ces femmes, peu reconnues d'ailleurs,
qui ont servi le Seigneur et ses disciples tout
le long de sa mission. L'évangile en nomme
quelques unes, entre autre la mère de Jésus,
Marie la mère de Jacques et de Jean, la mère des
fils de Zébédée. Salomé est mentionnée dans
l'évangile de Marc. Mais on dit tout simplement
qu'il y en avait plusieurs. Elles l'ont suivi
tout au long de sa mission.
Celles qu'on ne nomme pas qui sont-elles ? Une
d'elle est peut être de celles qui ont nourrit
les disciples, il y a aussi celles qui étaient
déjà des disciples elles-mêmes. L'évangile ne
parle que des disciples de Jésus, pourquoi n'y
aurait-ils pas eu des femmes ? Ce sont celles
aussi qui ont nourrit, loger et même vêtu le
Seigneur et ses disciples. Nous y sommes parmi
elles et nous en reconnaissons quelques-unes : celles qui ont
été pardonné, celles qui ont été guéri et même
celles qui font parti des mœurs du temps où on
employait des pleureuses. Et nous comprenons
qu'elles sont en sorte les représentantes de
toutes les femmes de tous les siècles.
Nous nous retrouvons parmi elles. Parmi les bien
aimées, les mal aimées, les jeunes, les
vieilles, les malades, les guéries, les
militantes, celles qui nourrissent, celles qui
pleurent, les mères, les filles, les tantes. Ses
mères et ses filles qui subissent le viol afin
de satisfaire à un marché de sexe. Pour nous qui
méditons sur la Passion, faisons foi commune
avec toutes ses femmes. Rappelons-nous de ses
femmes courageuses qui suivent le Seigneur dans
ses dernières heures. Ces femmes qui se
tiendront un peu à l'écart sous l'ombre de la
croix. Qui seront fidèles jusqu'à la mort de
leur Seigneur, de Celui en lequel elles ont cru
avec tout leur cœur.
Celui qu'elles verront à nouveau à la
résurrection. Elles ne seront pas vaincu par la
mort, ou par la société méprisante, ou par la
guerre ou par l'oppresseur. Elles ont compris
que c'est le Seigneur qui guéri et qui reprend
en main la justice. Ce même Jésus qui les avait
reconnues à part égale, qui les avait reconnues
comme élément essentiel de son ministère. Et
c'est maintenant à nous de nous tenir au pied de
Jésus et de ré-affermir sa mission. Sa mission
d'égalité, sa mission de pardon, sa mission
d'amour. Au nom de ces femmes demandons le
pardon. En tant que fidèles de la foi en tant
que femmes et hommes de l'église en tant que
chrétiens et chrétiennes.
Prière du Vendredi Saint
Père de tendresse,
Tu as voulu que ton unique fils, ton Jésus,
puisse aller jusqu'au bout de lui-même dans
l'Amour.
Comment as-tu pu supporter une telle souffrance
?
Une telle mort de ton Fils, innocent de tout
crime ?
« C'était nos fautes qu'il portait dans ces
souffrances et ses blessures. » (Isaïe)
Père, ton cœur a dû être déchiré en même temps
que le ciel,
lorsque ton unique Fils rendit l'Esprit à l'humanité
!
Et tu savais que, dans ce déchirement...
Tu redonnais Vie à l'humanité pécheresse.
En ce Vendredi tout a basculé, tout a changé !
Par sa mort, il a donné la Vie.
Dans sa déchéance, Tout est devenu Liberté.
Père, tu as dû te dire :
« Ça m'a coûté si cher, ce salut du monde ! Tout
est accompli !
Il faut maintenant et vite, dire ma Victoire sur
la mort et le péché !
Il faut et vite, faire venir la Lumière de
Pâques ! »
Amen
Prière envoyée par Rose-Marie |