Quand nous sommes déménagés à Deschaillons, la
première année je n'y ai pas demeuré à temps plein puisque je travaillais
encore au CHL à Sainte-Agathe-des-Monts. Les journées de congé par contre,
je venais rejoindre mon conjoint et je me tapais tout près de 3 heures de route
en terminant mon quart de travail à 0h00. Comme la date à laquelle je
termine mon emploi est fixée pour le 28 août, il me faut bien demeurer
quelque part pendant deux mois, je dois libérer mon appartement le
1er juillet comme de raison, date des fins des baux si on ne
renouvelle pas.
Mon beau-frère et sa femme ont la gentillesse
de m'héberger quelques temps puisqu'il était convenu que je demeure chez
ma chum, mais comme elle déménage elle aussi, je voulais lui laisser le
temps de se placer un peu avant d'arriver avec des bagages moi aussi.
Finalement elle peut me recevoir. Nous nous entendons donc
sur la façon de procéder par téléphone, car elle sera au travail et moi je
suis chez moi à Deschaillons-sur-Saint-Laurent. Donc en partant de la maison pour aller
travailler, étant donné que je ne commence à travailler qu'à 16h00,
j'arrête chez elle en passant comme convenu, à l’adresse qu'elle m'a donné
pour laisser quelques affaires. De cette façon, j'en aurai moins à descendre de la voiture
dans la nuit. Elle me demande de ne pas visiter
avant qu'elle soit là, ce que je respecte. Je repars donc et continue ma route après seulement un court
arrêt.
À minuit, je fais 40 minutes de route pour
passer d'abord chez mon beau-frère prendre des choses dans ma chambre que
j'emballe très vite en essayant de faire le moins de bruit possible. Comme
tout s'est décidé à la dernière minute, je n'avais pas préparé mes
bagages.
Je continue ma route, et j'arrive à
Blainville à la nouvelle adresse de ma chum. Je suis toute fière de moi,
ça je peux vous le dire, car mes yeux ne sont pas bons le
soir pour conduire et
j’ai bien de la difficulté à lire les panneaux des rues avant d'avoir le
nez collé dessus. En me stationnant dans
son entrée, je me félicite.
Chue bonne en crime ! Du premier coup j’ai trouvé la rue malgré que j'y
allais pour la première fois. J'avais vu la maison tellement vite en
passant dans la journée, étant pressée pour arriver à l'heure au travail,
que je pensais chercher un peu plus.
Je vois un rideau au 2e étage
bouger, je me dis : « Pauvre elle, dis-moi pas qu'elle m'a attendu ! Il est
1h30 du matin avec tout ça. »
Bon je descends mes bagages, mon sac à
main, en fait c'est que j'en ai pas mal de choses, et je mets le tout sur
la galerie. Évidemment le mausus de
chien n'arrête pas de japper, j'entre le tout en disant à Niska d’arrêter
de japper... que c’est moi. Il devrait me reconnaître pourtant !
De plus je suis au prise avec la porte qui veut
tout le temps se refermer, et je ne veux pas qu'elle claque et fasse du
bruit vu l'heure. Je réussis à tout mettre sur le pas de la porte, la
referme tout doucement pour ne pas réveiller personne... Il y a déjà
assez de Niska qui jappe. Ah misère, tu peux pas te taire ! C'est moi que je te
dis ! grrrrrrrrrrrrrrr
Je regarde devant moi...
Il me semble que
tantôt les marches pour aller au 2e étage n'était pas à cet
endroit... Toujours sur le pas de la porte, je fais le tour de la pièce
des yeux, je ne reconnais rien.
Je baisse la tête...
Je regarde le chien... Il est blanc au lieu d'être noir. Oh boy !!!!!!!!!!!!! Je me sens défaillir
!!!!
J’ouvre la porte et je remets le tout sur la
galerie, referme encore la porte et en remettant les choses dans l’auto je
vois la dame entrouvrir la porte. Bon que je me dis, je suis mieux de
m’excuser. Je lui dit : « N’ayez pas peur, je venais coucher chez ma chum,
je me suis trompée de maison ».
Je fais marche arrière avec l’auto et entre
dans la cour d’à côté. Mais là le fou rire me prends, et pas à peu près.
J’entre dans la maison pliée en deux tellement je ris, ma chum me regarde
tout étonnée et me demande ce qui se passe. C'est alors que je lui raconte
et elle me dit :
«
C’est pas vrai t’as pas fait ça !!! »
«
Ben quoi » que je lui dit, « tu m’avais dit que tu laisserais la porte
débarrée, ta voisine à cette heure, la sienne aurait dû être fermée à
clé ! »
Juillet 1998 |