Un jour, en revenant de l’école pour les vacances de Noël, les enfants découvrirent, bien installé sur le divan du salon, un magnifique lutin avec de grands yeux bruns rieurs et un sourire adorable.

― Oh! qu’il est mignon ! s’écria Maxime. On devrait l’appeler Tintin.

Toute la journée, ils s’amusèrent avec lui, l’habillant, le sortant, faisant semblant de lui donner à manger, le dorlotant sans bon sens ! Ils se disputèrent même pour savoir qui l’emmènerait dans sa chambre pour dormir avec lui.

Le soir venu, quand papa voulut allumer le sapin de Noël, aucune petite lumière ne s’alluma dans l’arbre. Quoi ? On n’avait pourtant pas coupé l’électricité à cause d’une tempête et la prise de courant était bien branchée dans le mur… Que se passait-il donc ?

C’est Samuel qui s’aperçut le premier que chacune des ampoules avait été dévissée. Oh! là là! Qui donc avait pu faire ça ? Uniquement le lutin avait été laissé tout seul au salon pendant les repas, durant la journée. Tous les regards se tournèrent vers lui.

Installé dans un coin,
Le lutin Tintin
Que l’on croyait si fin
Avait un sourire bien malin…

Hum… Le jour suivant, alors qu’ils désiraient aller glisser dans la côte au bout de la rue, les enfants découvrirent une série de nœuds dans leurs foulards et toutes leurs mitaines étaient retournées à l’envers. Ah ? Qui donc s’était amusé à faire ça ?

De retour en fin d’après-midi, ils accoururent dans l’armoire, avec la permission de maman de se prendre des Smarties en guise de collation. Après tout, c’était les vacances de Noël et les bonbons étaient permis, pourquoi ne pas en profiter ?

C’est le petit Charles, en ouvrant sa boîte qui afficha le premier un air surpris.

― Regarde, maman c’est rempli de fèves et non de Smarties. Pouah ! Ça ne goûte pas bon !

Les autres firent de même et jetèrent leur boîte à la poubelle, en se demandant qui était le coupable. Tous se tournèrent vers le lutin avec un regard rempli de soupçons.

Installé dans un coin,
Le lutin Tintin
Que l’on croyait si fin
Avait un sourire bien malin…

Cette fois, un peu fâchée, maman décida d’enfermer Tintin dans la salle de lavage pour la nuit. Ainsi, il ne pourrait pas faire de mauvais coups dans la maison. Hélas ! C’est le lendemain, quand elle vint pour s’habiller et enfiler un chandail propre qu’Anne s’aperçut que tout le linge qu’elle avait lancé, la veille, dans le panier de linge sale était revenu bien plié dans ses tiroirs sans jamais avoir été lavé. Pouah ! Ça puait sans bon sens ! Quand tous les enfants se plaignirent de la même chose, c’est papa, cette fois, qui se fâcha.

Installé dans un coin,
Le lutin Tintin
Que l’on croyait si fin
Avait un sourire bien malin…

― Tu vas aller passer la journée dehors, mon coquin de lutin ! lui dit papa. J’en ai assez de tes mauvais coups !

Il s’empara du lutin en le secouant, mais Simon protesta bien haut :

― Non, non, papa, ne fais pas ça ! Tintin nous joue des tours juste pour rire, il n’est vraiment pas vilain. Et demain, c’est Noël, on ne peut pas l’obliger à passer la nuit dehors, il aura trop froid. Et que va dire le père Noël quand il apportera nos cadeaux, cette nuit, en l’apercevant sur le perron, en train de pleurer dans la neige ?

― C’est bon, dit le papa, je vais le remettre sur le divan, là où on l’a trouvé. On verra bien ce qui va arriver. Le coquin est mieux de se montrer sage, cette fois, sinon nous allons devoir nous en débarrasser.

Les enfants s’endormirent, le cœur inquiet, car par la fenêtre de leur chambre, ils pouvaient apercevoir devant la maison leur bonhomme de neige habillé avec les vêtements de leur papa…

Installé dans un coin,
Le lutin Tintin
Que l’on croyait si fin
Avait un sourire bien malin…

Le lendemain matin, ils descendirent à la première heure à la recherche de leurs cadeaux au pied de l’arbre de Noël. Il y en avait des tonnes, mais le lutin avait disparu.

Tous s’empressèrent d’ouvrir leurs étrennes quand soudain, derrière l’arbre de Noël, ils découvrirent Tintin assis bien sagement sur le dessus d’une énorme boîte ornée d’un gros ruban. Accrochée dans son cou, il portait une lettre adressée à tous les membres de la famille.

Les enfants se dépêchèrent de l’ouvrir et ils purent lire ce que voici :

Parce que j’ai été vilain,
Le père Noël m’envoie au loin
Jusqu’à l’an prochain.

N’ayez pas trop de chagrin,
Je reviendrai, c’est certain.

Parce que je vous aime bien,
Je vous laisse ce petit rien.

Prenez-en bien soin,
Il s’appelle Fin-Fin.

Tout énervés, les enfants trouvèrent dans la boîte un adorable toutou bien vivant qui n’arrêtait pas de branler la queue. Pendant qu’ils le caressaient, le lutin Tintin disparut sous l’arbre de Noël en leur envoyant la main.

Micheline Duff
Conte de Noël 2015 pour les petits
 

Source : Micheline Duff
Contes de Noël pour les petits au coeur d'ange

J'ai reçu l'aimable autorisation de Madame Duff de publier ses contes


 

 

 

 

 

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