Déprimée, la mère décida un soir d'écrire au père Noël pour lui en parler et lui demander conseil.
« Qu'allons-nous offrir à nos enfants, père NoëI, avez-vous une idée ?
Elle espérait qu'il puisse lui donner une solution ou lui dise comment faire... En effet, il répondit aussitôt : » Cessez de vous énerver avec ce problème-là, ma chère dame. Je vais m'occuper moi-même des étrennes de vos enfants. Je vous promets
également de venir les porter moi-même chez vous, le jour de Noël. »
Madame Côté n'en parla à personne, surtout pas aux enfants, convaincue que le
père Noël, pour correspondre à leur liste de cadeaux, leur donnerait sans doute un vieil
ordinateur dont il ne se servait plus. L'ancien appareil serait probablement encore capable de se transformer en jouet numérique pour ses enfants, chacun à tour de rôle.
Après tout, c'était mieux que rien...
Enfin Noël arriva. Quand les enfants se levèrent, tôt le matin, pour voir si, durant la nuit, le vieux bonhomme avait laissé des boîtes pour eux au pied du sapin, ils furent déçus : il n'y trouvèrent rien, absolument rien ! Oh non ! Cela ne se pouvait pas, car ils s'étaient montrés très sages dernièrement. Comment le père Noël aurait-il pu les oublier ? Ils lui avaient pourtant préparé un biscuit au chocolat et une verre de lait qui se trouvait encore là, intouchés.
Le plus jeune se mit à pleurer et les deux autres à taper du pied en se lamentant. Ce n'était pas juste, chacun d'eux méritait au moins un cadeau de Noël ! Quant à leur mère, elle ne savait pas trop quoi leur répondre, inquiète elle aussi à cause de la promesse secrète du père Noël qui lui avait offert de venir lui-même à la maison.
Une demi-heure s'écoula à peine quand soudain on frappa à la porte. C'était lui ! C'était le père Noël avec sa barbe blanche et sa tuque rouge ! Les trois petits Côté se précipitèrent pour I'accueillir, mais ils ne mirent pas de temps à agrandir tristement les
yeux en découvrant que la poche du vieux bonhomme ne pesait pas lourd.
- Bonjour père Noël ! Avez-vous apporté nos cadeaux ? Pourquoi n'y a-t-il presque rien dans votre sac ? Nous sommes pourtant trois enfants, ici !
- Eh oui, je le sais ! répondit-il, mais j'ai pensé que ce cadeau numérique plairait
à toute la famille : votre maman, votre papa qui dit aller un peu mieux, et vous trois, mes enfants.
Il s'empressa alors de boire son lait d'une seul trait et il sortit ensuite de la poche
une unique boîte, pourtant assez grosse, enveloppée de papier rouge qu'il remit alors dans les bras de la maman.
- Amusez-vous bien avec cette surprise numérique et... au revoir. Ho! Ho! Ho!
Il s'en retourna aussitôt en s'excusant de devoir partir si vite. Il n'avait pas le
temps de rester plus longtemps, de trop nombreux cadeaux à aller porter ailleurs
l'attendaient dans son traîneau.
À la vitesse de l'éclair, les enfants déchirèrent l'emballage et s'empressèrent de
soulever le couvercle la boîte. Avec des cris de joie, ils découvrirent le plus mignon des
petits chiots. Il sautillait et branlait joyeusement sa queue en essayant de sortir du
contenant. Recouvert entièrement de poils beiges, le bébé-chien possédait de longues
oreilles et des yeux brillants, ronds comme des billes. À son cou, il portait une petite carte portant un message que leur lut aussitôt la maman :
Bonjour! Je m'appelle Numérico et j'aimerais bien faire partie de votre famille. Allez-vous m'aimer ? Je serai sage et gentil, c'est promis !
- Oh oui! s'écrièrent-ils tous ensemble. On va t'adorer !
En effet, auprès de Numérico, les enfants oublièrent les jeux numériques auxquels
ils rêvaient, ces tablettes qu'ils devaient utiliser seuls et en silence, alors qu'avec leur
chien, ils purent inventer des jeux aussi passionnants et même meilleurs que ceux des
IPod et des IPad. De plus, ils se mirent à le dresser et à aller jouer dehors avec lui pour
dépenser plein d'énergie. Ils en vinrent surtout à l'aimer, aussi fort que les amis qui
appellent sur le IPhone, mais, cette fois, avec une présence, non pas numérique. mais
réelle, avec de vraies caresses.
Voyant cela, madame Côté se sentit fort contente et écrivit une belle lettre de remerciement au père Noël. Elle lui dit que Numérico valait bien mieux que tous les appareils numériques du monde.