Si j'ai inventé ce conte pour mes enfants, c'est que je ne voulais jamais avoir à leur expliquer pourquoi le père Noël ne donnait pas autant aux pauvres qu'aux riches. 

Après tout, les pauvres ne sont pas plus tannants que les riches, et je ne voulais pas non plus qu'ils croient que le Père Noël existe seulement pour les cadeaux.

Je fais encore croire aux enfants que le Père Noël existe, non pas le gros bonhomme en rouge... ce personnage ne fait que représenter l'image du vrai Père Noël. Parce que le vrai père Noël c'est dans notre coeur qu'il existe.

Franchement c'est ça que j'aime de Noël.

Je leur ai toujours fait choisir leurs cadeaux bien que j'achetais en cachette. Mais ils savaient que les cadeaux venaient de papa et maman, de grand-papa ou grand-maman, d'un oncle ou d'une tante. Le Père Noël lui, il y mettait de l'amour et de la tendresse dans ces cadeaux, afin que toute l'année durant on se rappelle combien il est bon de partager et d'aimer.

Et c'est pourquoi il y a des enfants qui ont plus de cadeaux que d'autres et que certains même, n'en ont pas. Mais cela ne veut pas dire qu'ils n'ont pas eux aussi l'amour dans leur coeur.

Je leur ai dit qu'il y avait autant d'amour du Père Noël dans un petit cadeau que dans un gros et que c'est pour cela qu'il faut apprécier même le plus petit et insignifiant cadeau, parce que ceux qui les donnent, les donnent avec amour et donnent ce qu'ils peuvent offrir, et pas nécessairement ce qu'ils aimeraient offrir.

Maintenant que mes enfants sont plus grands, ils disent que le Père Noël existe dans nos coeurs, tout comme le petit Jésus, pourquoi pas ? et ma foi, si ma petite histoire pouvait se transmettre un jour à mes petits et arrières petits-enfants... bien j'aurai laissé de moi un des plus beaux contes de Noël.

Et du ciel, quand je ne serai plus ici, je pourrai sourire avec les étoiles. Mais avant je veux profiter des belles choses qui restent encore en ce bas monde.

Alors voilà, le Père Noël passait quand ils étaient très petits et il restait pour la distribution des présents. Un moment donné, j'ai dû trouver un subterfuge pour pallier à son absence. Comme je leur avais toujours dit qu'il venait pour mettre plein d'amour dans les cadeaux sous l'arbre, afin qu'ils soient encore plus beaux, c'était donc plus facile pour moi de trouver une issue. 

Les enfants, eux, continuaient à lui laisser un biscuit dans une assiette et un verre de lait.

J'ai donc écrit une lettre avec une écriture calligraphiée, en utilisant un beau papier et une plume à l'encre rouge. C'était assez difficile à réaliser je dois avouer, mais ça en valait tellement la peine. 

Ensuite, avec un bout de ruban en velours rouge et dentelé or sur les côtés, j'ai confectionné un anneau. En faisant fondre de la cire de chandelle sur un papier ciré, avant qu'elle ne durcisse, j'imprimais dans la cire chaude un bouton à relief, ce qui donnait l'effet d'un sceau. Lorsque la cire était bien refroidie, je collais le sceau sur le ruban. Et cette empreinte authentifiait le Pôle Nord.

Le soir avant d'aller à la messe, je m'arrangeais pour sortir la dernière, j'émiettais un bout du biscuit pour donner l'illusion que le Père Noël était passé et je ne laissais que les miettes et le verre de lait vide. Je déposais près des miettes de biscuit, cette lettre que le Père Noël avait laissée pour dire qu'il était passé en notre absence et qu'il n'avait pas eu le temps de nous attendre cette année pour la distribution des cadeaux. Il lui restait trop de maisons à visiter pour distribuer l'amour dans les cadeaux...

Et les enfants étaient ravis... et on a toujours conservé cette petite lettre venue d'un endroit merveilleux... le coeur d'une maman...

 Dans le spécial de Noël, vous trouverez des textes d'occasion pour nous rappeler que Noël est une fête de partage et de tendresse, et pas seulement de magasinage, de stress et de morosité.

Si chacun de nous prenait exemple dans ces textes-là, eh bien ! oui, cette année le Père Noël existerait dans nos coeurs.

Et neige ou pas, Noël sera merveilleux... 

Et... ne serait-ce pas contagieux ? Je le souhaite...

Isabelle Roy

Décembre 2002

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Merci Isabelle pour cette belle leçon de vie