Une tablette de chocolat

 




 
 
 





 
Pendant la période Roosevelt, les temps étaient difficiles. Le président promettait des jours meilleurs, mais les Beasley n'en
avaient pas encore vécus dans leur petit village du Panhandle du Texas.

Donc, quand Bill Beasley a eu la nouvelle que son fils était malade en Californie et qu'il allait probablement mourir, il ne savait pas comment il pourrait trouver assez d'argent pour que lui et sa femme puissent faire le voyage. Bill avait travaillé comme camionneur pendant toute sa vie sans jamais réussir à faire des économies.

Marchant sur son orgueil, il a téléphoné à quelques parents proches pour leur demander de l'aide, mais leur situation financière n'était pas meilleure.

C'est donc très embarrassé et découragé que Bill Beasley a marché les deux kilomètres qui séparaient sa maison de la station d'essence. Il a dit au propriétaire :

" Mon fils est très malade et je n'ai pas d'argent. Pouvez-vous me faire confiance et me permettre de téléphoner en Californie ? "

" Téléphonez et prenez le temps nécessaire ", fut la réponse.

Comme il signalait, il a été interrompu par quelqu'un qui demandait : " N'êtes-vous pas Bill Beasley ? "

C'était un étranger, sautant de la cabine d'un camion portant les plaques d'immatriculation de l'extérieur de l'État. Bill ne reconnaissait pas le jeune homme et il s'est contenté de le regarder fixement d'un air interrogateur en disant :

" Oui, c'est moi ".

" Votre fils était l'un de mes meilleurs copains quand nous étions jeunes. Quand j'ai quitté pour le collège, j'ai complètement perdu sa trace ".

Il s'est arrêté un instant, puis a ajouté : " Je vous ai entendu dire qu'il est malade ? ".

" Très malade, à ce que nous savons. Je vais téléphoner et essayer de prendre une entente afin que ma femme puisse se rendre à son chevet ".

En guise de politesse, il a ajouté :

" Joyeux Noël. Je regrette que votre père ne soit plus de ce monde ".

Le vieux Beasley est entré dans la station d'essence et a téléphoné à un cousin sur la Côte Ouest, pour l'informer que lui ou sa femme espérait bien être là le plus tôt possible.

La tristesse se lisait dans le regard du vieil homme, pendant qu'il disait au propriétaire qu'il paierait l'appel dès qu'il le pourrait.

" L'appel est payé. Ce camionneur, celui qui était ami avec votre fils, m'a laissé un vingt dollars et m'a dit de vous donner la monnaie quand le compte de téléphone arriverait. Il a aussi laissé cette enveloppe pour vous ".

Le vieil homme a ouvert l'enveloppe maladroitement et en a sorti deux feuilles de papier. Sur l'une, il était écrit :

" Vous avez été le premier camionneur avec qui j'ai voyagé, le premier en qui mon père avait assez confiance pour me laisser partir en votre compagnie alors que j'avais à peine cinq ans. Je me souviens que vous m'avez acheté une tablette de chocolat."

L'autre feuille, beaucoup plus petite, était un chèque joint à un message :

" Inscrivez le montant dont vous aurez besoin pour vous et votre femme afin de faire le voyage... et donnez une tablette de chocolat à votre fils, mon copain."

" Joyeux Noël ! "







 

 

 

 

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