C'est faux ! La guérison d'une dépression n'est jamais "liée à la volonté". Elle peut guérir "spontanément" si les circonstances qui l'ont déclenchée se corrigent ou simplement s'estompent avec le temps, mais la volonté n'y est pour rien. Il existe des pans essentiels de notre Moi qui sont indépendants de notre volonté.
Voyez la sexualité, on ne bande pas à volonté mais par un phénomène régi par l'érotisme, le désir ou l'amour. Et ce qui est érotique pour moi ne l'est peut être pas pour vous. La volonté viendra plus tard.
La Culpabilité
Vient ensuite compléter le tableau. Je suis faible, je n'arrive pas à m'en sortir par la volonté et je culpabilise. Logique ! Comme en mathématique, à partir d'un postulat même faux on peut construire un univers parfaitement cohérent et logique. C'est pas pour ça qu'il est vrai.
L'isolement
Que le sentiment d'isolement soit purement psychique (personne ne me comprend) ou qu’il soit aggravé par un isolement physique (pas de famille, d'ami, de conjoint, etc..) il fait très souvent partie de la dépression.
Par honte, par culpabilité le sujet dépressif n'a pas la capacité à aller vers les autres et refuse généralement les contacts (repli sur soi-même) et le traitement. Rompre l'isolement, c'est faire le premier pas.
L'incompréhension
L'entourage ne comprend pas, même avec la meilleure volonté (et encore !) du monde. Il peut également apparaitre un phénomène inconscient de rejet parmi les proches. C'est pas facile pour eux non plus. Peut-être se culpabilisent-ils eux aussi !!!
S'il ne l'a pas connu, personne ne peut imaginer ce trou sombre aux parois lisses dans lequel le dépressif est plongé.
"Fais un effort, reprends-toi, il y des bien plus malheureux que toi, etc...". Les conseils fusent, accroissent la culpabilité et la lumière diminue encore et encore et encore...
Politique et Médecine sont les deux mamelles des fins de repas plus ou moins avinées.
Maladie globale
Quand on a une hépatite on peut supposer que les reins vont bien et inversement. Dans la dépression rien ne va ! La digestion, la libido, l'appétit, le sommeil, la mémoire, le cœur, la thyroïde, etc... Tout déconne.
Bien sûr les troubles sont fonctionnels (pas
imaginaires mais fonctionnels c'est-à-dire mauvais fonctionnement
bien réel comme un moteur en bon état qui cafouille parce mal
réglé...) et la somatisation est une des grandes expressions de
Le suicide
À noter que s'il est réussi, c'est l'handicap majeur pour le thérapeute. Dans la dépression, l'apparition de pensées ou d'envies suicidaires sont fréquentes, habituelles et normales.
La folie ne vous guette pas ! Probablement, dans la même situation mon sentiment serait le même. À un instant précis, le suicide semble être LA solution idéale, voire la seule solution possible. Le problème est que le suicide est la solution "sans futur" c'est à dire définitive, sans possibilité de retour et prise à un instant précis pour une situation généralement provisoire.
Du fait de la maladie, alors que la moindre décision est un calvaire, celle de mourir peut envahir l'esprit. Je sais, c'est facile pour moi, tranquillement à mon bureau, d'écrire que ce n'est pas la bonne solution. La souffrance des autres reste lointaine et théorique. Pourtant, ce n'est pas LA SOLUTION.
Ce n'est pas non plus de la lâcheté ni du courage. Ce serait plutôt un leurre, un piège, un mythe, un artefact, bref un quelque chose directement produit par la maladie. Comme la grippe donne la fièvre, la dépression engendre le risque suicidaire. En traitant l'un, on corrige l'autre.
Voir également : Suicide (dans la colonne de gauche)
LES POSSIBILITÉS DE TRAITEMENT
Les médicaments
Les drogues, les pilules du bonheur, etc... Voir faiblesse : prendre un traitement c'est reconnaitre être un faible... On se trompe de cible.
La dépression crée un handicap majeur à gérer
une crise (comme Psychothérapie Au début était le verbe et depuis les emmerdements. Une psychothérapie de soutien est toujours nécessaire. L'écoute, l'empathie et le verbe. Un divorce, un décès peuvent déclencher une dépression. Il faut la traiter. Ne "psychiatrisons" pas tous les problèmes mais à l'inverse, ne les négligeons pas. Les psychiatres Comment peut-on être psy ? Faute avouée.... je suis de mauvaise foi mais j'ai connu suffisamment d'expériences "douteuses" pour ne pas être objectif. Voir à ce sujet : Dépression et Psychiatres Voir également : Dépression : Ras le Bol Dépression et douleur, même combat Voir également : Dépression : Je suis Con
Les 12 commandements de la prise en charge
La prise en charge d'un patient déprimé répond à des objectifs et à des règles précises qui en font une vraie démarche psychothérapeutique médicalisée. Cette démarche repose sur un certain nombre de principes que deux psychiatres, L. Waintraub et F. Rouillon, ont regroupé au sein d'une charte de la relation au déprimé dont voici le résumé.
Source :
D'après La Charte du patient déprimé, élaborée par Lionel Waintraub et Frédéric Rouillon. "Les troubles dépressifs". Editions John Libbey EUROTEXT, 1997
Voir aussi ce lien sur le site : Je suis déprimé mais je me soigne
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