La
dépression,
ce n'est
pas
léger.
Ça vous
cloue au
sol.
C'est
une
souffrance
implacable
qui ne
vous
lâche
pas, qui
vous
mord le
coeur,
qui vous
serre,
c'est un
étau et
vous ne
pouvez
plus
rien
faire.
Pas
fatigue,
mais
épuisement,
le
moindre
geste
demande
un
effort
incroyable.
TÉMOIGNAGES
Je me
souviens
de la
façon
dont je
ressentais
les
choses :
J'étais
mal dans
ma peau,
mal à
l'aise,
tout
était
difficile,
je
n'arrivais
pas à
apprécier
les
petits
moments
de
bonheur
de la
vie. Je
n'éprouvais
souvent
pas
grand-chose
en fait
de joie.
Tout ce
qui
aurait
dû être
un
plaisir
devenait
une
corvée...
Ça
venait
par
périodes...
Je
pensais
que
j'avais
une
personnalité
comme
ça. Je
me
sentais
en
miettes
à
l'intérieur
de moi.
Les
angoisses,
les
palpitations,
l'essoufflement.
J'étais
épuisée.
Il n'y a
plus de
goût. On
a
conscience
de ce
qui se
passe,
on est
quand
même
dans la
réalité
mais on
est en
retrait,
on n'est
plus
connecté.
Ça fait
tellement
de bien
quand
j'arrive
à
dormir.
Je n'ai
le goût
à rien,
je
tourne
en rond,
je ne
fais
rien. Je
n'ai pas
mon
allant
habituel;
je suis
plutôt
de
nature
dynamique,
gai,
taquine.
L'appétit
non
plus,
c'est
pas
extraordinaire.
En même
temps,
j'avais
une
panne
affective,
une
anesthésie
des
sentiments.
Je ne
supportais
presque
plus
personne.
Un rien
m'amenait
la larme
à l'oeil.
Je me
fatiguais
vite. Je
perdais
le
sommeil.
J'avais
l'impression
de faire
les
choses
par
obligation,
par
devoir.
Perte de
libido,
au point
de
cesser
tout
rapports
sexuels,
et
surtout,
ne pas
les
provoquer.
Laisser
aller
dans le
costume,
plus
envie de
faire la
coquette.
Après la
première
consultation,
tu as
l'impression
que
quelqu'un
va
t'aider
à porter
ton
fardeau,
que tu
n'es
plus
seule.
Un
conseil
:
N'essayez
pas de
tout
porter
tout
seul,
vous
aller y
laisser
votre
peau.
INTELLIGENCE,
AFFECTIVITÉ
ET
INSTINCTS
Le
cerveau
est la
commande
centrale
qui
exerce
son
influence
sur le
corps
entier.
Son
fonctionnement,
très
complexe,
permet
l'adaptation
à chaque
situation
en
prenant
compte
les
informations
multiples
qu'il
reçoit à
tout
instant,
que ces
informations
soient
d'origine
externe
ou
interne.
En
résumé,
le
cerveau
est un
relais
entre ce
qui lui
parvient
(informations,
reconnaissance,
compréhension)
et les
leviers
qu'il
actionne
pour
bien
répondre
(motricité,
modifications
du
fonctionnement
du coeur,
de la
respiration,
des
hormones,
etc.).
Il
harmonise
les
réponses
en
fonctions
des
messages
reçus.
Il faut
retenir
que le
cerveau
est le
chef
d'orchestre
qui
dirige
tous les
instruments
contenus
dans
l'organisme
humain.
On peut
ainsi
comprendre
pourquoi,
au cours
de la
dépression,
tout
l'organisme
est
concerné
et que
les
troubles
physiques
les plus
divers
sont
susceptibles
d'accompagner
la
tristesse.
En fait,
au cours
de la
dépression,
le
fonctionnement
cérébral
est
comme
globalement
déréglé
de façon
plus ou
moins
intense.
Ce
dérèglement
peut
avoir
des
retentissements
sur tout
l'organisme
:
digestion,
tension
artérielle,
sécrétion
des
hormones,
transpiration,
douleurs
dans
divers
organes,
etc.
Ainsi
les
signes
de la
dépression
ne sont
pas
seulement
psychiques
mais
aussi
physiques;
ils
peuvent
concerner
toutes
les
fonctions
vitales
comme le
sommeil,
l'appétit
et la
sexualité.
Les
capacités
intellectuelles
peuvent
être
altérées
pendant
les
dépressions.
L'intelligence
n'est
pas
détruite
mais
engourdie,
comme
anesthésiée,
ralentie,
mais
elle
demeure
en
réalité
intacte.
Le
déprimé
retrouve
ses
performances
intellectuelles
après la
guérison.
Pour
beaucoup,
la
dépression
serait
une
maladie
de
l'humeur.
Celle-ci
présenterait
une
dérive
anormale
vers le
pôle de
la
tristesse
qui
submergerait
le
sujet.
Alors,
tout se
colore
au
travers
d'un
voile
plus ou
moins
opaque
de
tristesse
et
entraîne
des
pensées
pessimistes,
des
évaluations
de
catastrophe,
des
visions
péjoratives
de soi.
Dans
cette
perspective,
le
trouble
de
l'humeur
détermine
l'altération
des
fonctions
intellectuelles
et,
notamment,
du
jugement.
Les
fonctions
instinctives,
comme
les
fonctions
intellectuelles
et
affectives,
subissent
des
altérations
plus ou
moins
intenses,
lorsque
le sujet
se
déprime.
Souvent,
la
dépression
modifie
le
sommeil,
l'appétit
et la
sexualité.
Il
convient
de
toujours
envisager
l'homme
dans sa
totalité
et de
savoir
que les
différentes
fonctions
psychiques
qui le
composent
sont
forcément
entrelacées,
véritablement
solidaires.
L'homme
est tout
à la
fois
pensée,
affectivité
et
désir.
Le
naufrage
de la
dépression
bouleverse
toutes
ces
facettes
du
psychisme
et
retentit
sur le
physique.
QU'EST-CE
QUE LA
DÉPRESSION
?
La
dépression
est une
maladie,
bien
plus
grave
que tous
les
états
d'âme
plus ou
moins
pénibles
que nous
ressentons
inévitablement.
C'est
une
énorme
tristesse,
sans
commune
mesure
avec le
cafard
passager.
Elle
paralyse
le goût
de
vivre,
les
possibilités
d'agir
et de
penser.
Elle
détermine
un
bouleversement
profond
de la
vie
psychologique,
du
comportement
et peut
retentir
sur le
physique.
C'est
une
rupture
qui
tranche
avec
l'habituel,
un état
pathologique,
une
maladie
véritable.
Dans la
dépression,
l'ampleur
de la
tristesse
éprouvée
semble
engendrer
le
naufrage
de la
personnalité:
les
ressources
apparaissent
taries
et les
aptitudes
détruites.
C'est
une
maladie
globale
qui
atteint
toute la
vie
psychique,
perturbe
le
comportement,
le
sommeil
et
l'appétit
de façon
importante
et
durable.
On ne se
reconnaît
plus et
les
autres
ne nous
reconnaisse
plus.
La
dépression
peut
survenir
sans
cause
apparente.
Cependant,
un
incident
qui
survient
peut
avoir
une
répercussion
émotionnelle
parce
que,
inconsciemment,
il
rappelle
autre
chose
sans que
le
malade
l'identifie
réellement.
Mais
vous
devez
comprendre
que
cette
résonance
affective
préjudiciable
d'un
fait
banal se
situe
dans
l'inconscient.
Il
blesse
en
quelque
sorte la
personne
à son
insu et
engendre
la
dépression.
TRISTESSE,
PIVOT DE
LA
DÉPRESSION
La
dépression
est une
maladie
de
l'humeur.
Dans
celle-ci,
la
tristesse
revêt
une
ampleur
dévastatrice.
Elle
retentit
sur
toute
l'existence
de
sujet;
elle est
véritablement
anéantissante.
Elle
semble
permanente,
peu
sensible
à
l'environnement
et aux
événements
extérieurs,
ce qui
la
distingue
de la
tristesse
normale.
La
dépression,
en ce
sens,
est un
changement
radical
dans le
comportement
du
sujet,
ses
possibilités
d'adaptation,
sa
manière
de
ressentir.
« Je ne
me
reconnais
plus »
disent-ils.
On se
sent
anéanti,
sans
énergie,
ni
envie,
on ne
comprend
pas ce
revirement
d'autant
plus
qu'on a
objectivement
des
raisons
de
bonheur.
LA
NÉVROSE
Dans la
névrose,
la
personnalité
souffre
mais
elle
n'est
pas
fondamentalement
altérée
dans son
fonctionnement
intellectuel
et
l'affectivité
demeure
adaptée.
La
perception
de la
réalité
extérieure
est
conservée.
Le
névrotique
se sait
malade
et
demande
le
recours
médical.
Deux
traits
fondamentaux
caractérisent
la
névrose
:
- une
personnalité
immature,
c'est-à-dire
fragile,
infantile,
peu
résistante
face aux
contraintes
et aux
frustrations;
- et une
grande
composante
anxieuse.
LA
DÉPRESSION
NÉVROTIQUE
Toutes
les
névroses,
par
contre,
semblent
favoriser
la
dépression.
Car les
personnalités
de base
sont
toujours
fragiles,
immatures,
particulièrement
sensibles
aux
frustrations
et aux
stress.
Quand la
dépression
se
greffe
sur la
névrose,
le
tableau
se
modifie
: la
tristesse
pathologique
et ses
conséquences
infiltrent
les
signes
névrotiques
et
changent
l'allure
de la
maladie.
On
retrouve
la
notion
de
modification
du
comportement,
de
cassure
dans le
mode de
vie qui
définissent
la
dépression.
La
perception
de la
réalité
extérieure
demeure
toujours
intacte
et le
sujet a
conscience
de ses
troubles
et de
leur
aggravation:
on parle
de «
dépression
névrotique
» pour
bien
signifier
qu'il
s'agit
d'une
dépression
greffée
sur une
névrose
qui l'a
favorisée.
Souvent,
celle-ci
survient
à
l'occasion
d'une
frustration,
d'une
contrariété,
d'un
désagrément,
même
mineurs.
LES
VISAGES
DE LA
DÉPRESSION
« La
dépression
nerveuse
n'est
pas une
maladie
comme
les
autres,
mais
comme
les
autres,
c'est
une
maladie
».
La
dépression
nerveuse
atteint
les
sphères
affective,
intellectuelle
et
somatique.
Généralement
les
symptômes
affectifs
sont
dominants,
mais ce
n'est
pas une
règle
absolue.
Apparaît
aussi
des
difficultés
de
concentration,
un
manque
d'envie,
tout est
pénible,
rien ne
nous
distrait.
La
tristesse
du
déprimé
est
pathologique
car elle
peut
s'installer
sans
cause,
car elle
peut
être
sans
proportion
avec
l'événement
causal
et,
surtout,
parce
qu'elle
persiste
après la
disparition
de la
cause.
La façon
de
ressentir
du
déprimé
n'oscillent
plus,
comme il
est
normal,
entre la
plaisir
et le
déplaisir,
ou entre
l'agréable
et le
désagréable;
ils se
figent
durablement
dans le
négatif,
le
pénible,
le
douloureux.
L'humeur
dépressive
est peu
sensible
aux
événements
environnants,
contrairement
à
l'humeur
normale
qui
oscille
sans
cesse
avec les
circonstances.
Parallèlement
le
déprimé,
concentré
sur sa
souffrance
morale,
ne
s'intéresse
plus à
rien. Il
n'a plus
ni
motivations,
ni
plaisirs.
Cette
indifférence
englobe
les
proches,
pour qui
le
déprimé
ne
ressent
plus
l'affection
passée.
Cette «
anesthésie
affective
» est
toujours
vécue
avec une
immense
culpabilité.
À la
tristesse
douloureuse
s'ajoute
de façon
constante
une
perte de
l'élan
vital
qui se
traduit
par un
ralentissement
des
activités
motrices
et
intellectuelles.
L'initiative
paraît
abolie.
Toute
activité
s'effectue
avec
effort
et
lenteur.
Le
déprimé
se sent
accablé
de
fatigue.
Désintérêt
apparent
et
fatigue
se
conjuguent
pour
freiner
les
opérations
psychiques
et
motrices,
voire
les
rendre
impossibles.
« On
pourrait
dire que
c'est
l'appétit
qui leur
fait
défaut,
non le
goût des
choses
».
La
compréhension
semble
obscurcie.
Les
souvenirs
sont
imprécis
et leur
évocation
laborieuse.
La
concentration
ou
l'attention
provoquée
est
pénible
et
fugace.
Tous les
déprimés
souffrent
en
proportion
variables
d'un
ralentissement
psychomoteur.
Cependant,
certains
apparaissent
plutôt
agités.
Tous les
déprimés
se
plaignent
de
fatigue,
de
difficultés
de
concentration,
de
troubles
de la
mémoire,
du
sentiment
d'avoir
perdu
leurs
facultés
intellectuelles.
ANXIÉTÉ
OU
ANGOISSE
L'anxiété
peut
s'accompagner
de
manifestations
physiques
(on
parle
alors
d'angoisse),
telles
que
striction
de la
gorge,
serrement
du
thorax,
palpitations,
assèchement
de la
bouche,
tension
musculaire,
douleurs
de
l'estomac,
nausées,
sensation
de
ballonnement,
de
spasmes
coliques.
Fréquemment
sont
aussi
les
douleurs
au
niveau
du
coeur,
les
difficultés
à
respirer,
les
tremblements,
l'impression
générale
de
fébrilité,
les
crampes.
L'angoisse
et
l'anxiété,
dans la
dépression,
sont
d'intensité
variable
d'un
sujet à
l'autre.
Elles
fluctuent
aussi
beaucoup
au cours
de la
dépression,
et même
au cours
de la
journée.
TROUBLES
DU
CARACTÈRE
Ils sont
fréquents
et
apparaissent
souvent
précocement.
La
bouderie,
l'irritabilité,
voire
les
colères,
le
refus,
la
violence,
étonnent
l'entourage
qui ne
connaissait
pas le
sujet
sous cet
aspect.
Les
troubles
du
caractère
génèrent
intolérance
et
malentendus
puisqu'ils
peuvent
précéder,
voire
masquer,
les
autres
signes
de la
dépression.
Certains
déprimés,
au
contraire,
apparaissent
anormalement
passifs,
malléables,
impassibles.
Cette
urbanité
indifférente
est une
façon de
tenir
l'autre
à
distance
de sa
souffrance;
elle est
aussi un
effet de
l'accablement
dépressif.
Quelquefois
l'effacement
est
recherché
par le
déprimé,
convaincu
qu'il ne
mérite
pas
qu'autrui
s'intéresse
à lui.
Certains,
gravement
déprimés,
arboreront
une
gaieté
feinte
tout en
ruminant
de noirs
projets.
LE
SOMMEIL
Le
sommeil
est
constamment
affecté.
L'insomnie
est la
règle,
elle
peut
prendre
plusieurs
aspects.
- Le
réveil
au
petit
matin,
«
réveil
précoce
»
vers
3 ou
4
heures
avec
appréhension
de
la
journée
à
venir
est
tout
à
fait
typique
de
la
dépression.
-
Parfois
l'insomnie
associe
difficultés
d'endormissement,
réveils
précoces,
voire
réveils
dans
la
nuit,
réduisant
encore
le
temps
de
sommeil.
-
Dans
l'ensemble
les
déprimés
ont
un
mauvais
sommeil,
perçu
comme
non
réparateur.
Même
ceux
qui
dorment
trop
(car
il y
a
des
déprimés
qui
ont
une
hypersomnie)
ne
se
sentent
pas
reposés
au
réveil.
LES
TROUBLES
DIGESTIFS
Les
troubles
digestifs
sont
dominés
par la
perte
d'appétit
presque
constante.
Il y a
dégoût
pour la
nourriture.
Généralement,
il y a
constipation,
langue
chargée,
mauvaise
haleine,
difficulté
de
digestion.
LES
TROUBLES
DE LA
SEXUALITÉ
Les
troubles
de la
sexualité
sont
constants,
d'intensités
diverses;
ils
s'expriment
par un
désintérêt
:
frigidité
chez la
femme,
majorant
sa
culpabilité.
LES
AUTRES
TROUBLES
SOMATIQUES
Les
autres
troubles
somatiques,
sans
support
organique,
qualifiés
de
«fonctionnel»,
sont
variés.
Douleurs
dans la
nuque et
la
colonne
vertébrale,
maux de
tête,
vision
floue,
mouches
devant
les
yeux,
bourdonnements
d'oreille,
sont
fréquents.
De même
s'observe
volontiers
une
frilosité
avec
refroidissement
des
extrémités.
DÉPRESSIONS
MODÉRÉES
ET
LÉGÈRES
L'état
dépressif
est une
rupture
avec la
normale,
il
réalise
un
changement
dans la
vie du
sujet
qui ne
peut
plus
éprouver
de
plaisir.
DÉPRESSIONS
MODÉRÉES
Elle
n'ont
évidemment
pas le
caractère
spectaculaire
décrit
dans les
formes
graves.
Bien que
les
signes
infiltrent
toute
l'existence
du
sujet,
ils
peuvent
rester
longtemps
tapis
dans le
quotidien.
Le sujet
perçoit
plus ou
moins
son
malaise,
mais
comment
en
reconnaître
la
nature ?
Tout
naturellement,
on
évoque
un
événement
causal,
une
conjoncture
pour
expliquer
ce mal
étrange.
Généralement,
on
trouve
une
raison,
parfois
artificielle,
souvent
trompeuse;
sinon,
on
cherche
une
maladie
physique.
Tristesse,
fatigue,
angoisse,
difficultés
intellectuelles,
manque
d'entrain,
bouderie,
mauvais
sommeil
se
retrouvent
en
partie,
ou en
totalité,
à des
degrés
divers,
dans les
dépressions
modérées.
Tous ces
symptômes
n'apparaissent
pas en
même
temps,
certains
sont
difficiles
à mettre
en
évidence.
LES
SYMPTÔMES
ET LES
SIGNES
La
tristesse
: « Je
pleure
sans
raison
». « Un
rien me
met la
larme à
l'oeil
».
La
fatigue
: La
fatigue
est
constante.
Elle a
comme
caractéristique
d'être
plus
marquée
le
matin,
au
réveil
que le
soir. Le
lever
est
terrible.
L'angoisse
: « La
sonnerie
du
téléphone
me fait
sursauter
». « Je
me sens
comme de
l'électricité
dans le
corps ».
« Je
rumine
».
Les
difficultés
de
concentration
: Le
déprimé
n'arrive
plus à
fixer
son
attention.
Il a
perdu sa
curiosité,
l'envie
comme la
possibilité
de se
distraire.
On peut
encore
constater
le
renoncement
aux
activités
favorites.
La
mauvaise
humeur
: Le
déprimé
ne
supporte
plus le
bruit,
les
conversations
le
fatiguent,
l'irritent,
il
apparaît
boudeur,
sans
cesse
perdu
dans ses
pensées.
Il évite
les
autres.
On ne le
reconnaît
plus et
cependant
on pense
rarement
au fait
pathologique
: la
dépression.
« Le
bruit me
rend fou
». « Je
m'agace
pour un
rien ».
« Je
suis
devenu
coléreux
».
Le
sommeil
: Le
sommeil
est
changé,
lui
aussi.
Même
dans les
cas
d'hypersomnie,
ce n'est
jamais
un repos
véritable.
L'appétit
:
L'appétit
est
souvent
réduit,
le
plaisir
de
manger a
disparu.
Le
grignotage,
est
perçu
comme
une
compensation
malheureuse.
Spasmes,
coliques,
nausées,
constipation,
mais
aussi
maux de
tête,
vertiges,
palpitations,
etc.
illustrent
l'état
de
malaise
général.
La
sexualité
: La
sexualité
est en
sommeil
: PAS DE
DÉSIRS.
Mais de
légère
ou
modérée,
elle
peut
s'aggraver
et
s'inscrire
dans un
drame
plus
douloureux.
Voilà
pourquoi
tout
changement
durable
dans la
manière
de
percevoir
la vie
ou dans
la façon
de se
ressentir
doit
faire
poser la
question
d'une
dépression.
« On
n'est
pas
compris
».
« On ne
se
comprend
pas
soi-même
».
« Il
faut
l'avoir
vécue
pour
comprendre
».
« Plus
jamais
ça ».
SYNDROMES
ANXIO-DÉPRESSIFS
ET
RÉACTIONS
DÉPRESSIVES
LES
SYNDROMES
ANXIO-DÉPRESSIFS
On y
retrouve
fréquemment
des
troubles
antérieurs
de la
personnalité,
avec une
humeur
changeante
et une
grande
instabilité
émotionnelle.
Il
s'agit
de
personnes
fragiles,
aux
réactions
excessives,
tolérant
mal tout
sentiment
d'abandon
ou de
rejet.
Le
syndrome
anxio-dépressif
s'installe
en
plusieurs
semaines,
en règle
générale;
on ne
retrouve
pas
toujours
de
véritable
cause.
Les
signes
de
dépression
tournent
autour
des
sentiments
de
solitude,
d'incompréhension
et
d'inutilité.
Le sujet
a
conscience
de son
caractère
compliqué
et
imprévisible,
et, en
même
temps,
il
reproche
à
l'entourage
son
manque
de
compréhension
et de
sollicitude.
Il n'y a
pas de
culpabilité
mais
culpabilisation
d'autrui.
Ils se
plaignent
du
manque «
d'effort
» de
l'entourage,
de son
aide
défaillante,
de son
insensibilité
vis-à-vis
d'un «
état si
pénible
».
La
fatigue
peut-être
extrême.
La
sexualité
est
constamment
affectée.
Le
sommeil
est
perturbé.
Dans ce
contexte,
les
gestes
suicidaires
sont
fréquents
et
répétés.
ACTIONS
DÉPRESSIVES
Elles
surviennent
à la
suite
d'un
événement
traumatisant
: deuil,
séparation,
déception,
frustration.
La
détresse
est
aiguë,
les
pleurs
abondants.
En même
temps le
sujet
apparaît
indifférent
à tout
ce qui
ne
concerne
pas sa
perte.
Contrairement
aux
dépressions
majeures,
il n'y a
pas de
culpabilité;
le sujet
est
sensible
aux
propos
réconfortants
et aux
marques
d'attention
de
l'entourage.
Cela
peut se
prolonger
des
mois.
Tout le
monde
peut
faire
une
réaction
dépressive,
cela
dépend
notamment
de la
gravité
du
facteur
déclenchant
et de sa
valeur
symbolique
pour
chaque
sujet.
Cependant
les
personnalités
fragiles,
plus
vulnérables
aux
sentiments
d'abandon
ou de
frustration,
sont
plus
susceptibles
de
développer
cette
pathologie.
« On ne
me
comprend
pas ».
« Mon
médecin
ne me
prend
pas au
sérieux
».
« Je
fais
tout
pour
eux, ils
sont
ingrats
».
« Ils
comprendront
quand je
ne serai
plus là
».
« Mon
mari et
mes
enfants
seraient
mieux
sans moi
».
«
Aidez-moi,
je vous
en
supplie
».
DÉPRESSIONS
MASQUÉES
Ce terme
désigne
les
syndromes
dépressifs
qui sont
larvés
et
cachés
derrière
des
signes
trompeurs
et
imprécis.
Le
patient
ne se
plaint
pas de
dépression
mais de
divers
troubles
physiques
qui
égarent
longtemps
le
diagnostic.
La
disparition
des
symptômes,
sous
l'effet
d'un
traitement
anti-dépresseur,
est un
argument
en
faveur
de la
dépression,
mais il
n'est
pas
formel
car les
médicaments
antidépresseurs
ont
d'autres
propriétés
thérapeutiques.
La
dépression
peut
être
masquée
derrière
un
symptôme
isolé
mais peu
spécifique
à la
dépression.
Ainsi le
sujet se
plaint
de
fatigue,
ou de
troubles
du
sommeil
ou
encore
de
difficultés
sexuelles.
Il ne se
dit et
ne se
sent pas
triste.
Le
diagnostic
de
dépression
le
surprendra.
Les
céphalées,
les
douleurs
lombaires,
les
troubles
digestifs,
les
palpitations,
les
douleurs
génito-urinaires,
les
crampes
et
sensations
de
fourmillements,
peuvent
être
pendant
longtemps
le seul
symptôme
apparent.
Ils
entraînent
une
longue
et
pénible
errance
de
spécialiste
en
spécialiste.
Le
soulagement
de ces
pénibles
symptômes
par des
antidépresseurs
et une
psychothérapie
est
souvent
spectaculaire.
La
dépression
peut se
cacher
longtemps
derrière
des
troubles
de
caractère
:
bouderie,
impatience,
irritabilité,
émotivité
excessive,
agressivité.
La
consultation
est
tardive
et
intervient
quand le
sujet
est
confronté
à une
complication
de sa
dépression,
telle
que
alcoolisme,
problème
conjugal
ou
difficultés
professionnelles.
L'EXISTENCE
DE
DÉPRESSIONS
MASQUÉES
DÉMONTRE
QU'IL
N'EST
PAS
NÉCESSAIRE
DE SE
SENTIR
TRISTE
POUR
ÊTRE
DÉPRIMÉ.
CIRCONSTANCES
DE
SURVENUE
DE LA
DÉPRESSION
Le sujet
cherche
toujours
une
cause à
sa
dépression.
« Je ne
comprends
pas, moi
qui
traversé
tant
d'épreuves
».
D'ordinaire,
l'événement
ou
l'incident
fait
vivre
des
sentiments
d'abandon
ou de
rejet à
une
personnalité
fragile.
Il peut
aussi
réactualiser
des
souvenirs
anciens
pénibles.
Le
naufrage
dépressif
résulte
de la
valeur
symbolique
de
l'événement
intervenant
chez une
personnalité
prédisposée.
En règle
générale,
l'événement
invoqué
est
relatif
à un
manquement
d'un
proche
engendrant
insécurité,
sentiment
d'injustice
ou
surtout
d'abandon.
Ce type
de
dépression
s'observe
chez les
sujets
porteurs
de
personnalités
immatures
névrotiques.
Un
événement
apparemment
heureux
peut
aussi
provoquer
une
rupture
dépressive.
Ainsi le
sujet
perfectionniste,
doutant
de lui
et des
choses,
scrupuleux,
vérifiant
sans
cesse
pour
éviter
toute
erreur,
s'épuisant
dans sa
méticulosité,
peut-il
se
réjouir
d'une
promotion?
À peine
celle-ci
est-elle
intervenue
qu'il se
trouve
débordé,
plus
anxieux
que
jamais,
convaincu
de ne
pouvoir
faire
face à
ses
nouvelles
fonctions.
Un
événement
heureux
a donc
provoqué
une
dépression.
DÉPRESSION
D'ÉPUISEMENT
Elle
atteint
le plus
souvent
les
sujets
réputés
« forts
». Le
surmenage
est
d'autant
plus
dangereux
qu'il
s'accompagne
d'une
certaine
euphorie
pendant
un
temps.
Insensiblement,
le sujet
réduit
son
sommeil,
s'étonne
et se
réjouit
de
pouvoir
travailler
autant.
Mais en
même
temps
que
disparaît
la
sensation
de
fatigue
surviennent
des
signes
qui
devraient
alarmer
:
susceptibilité,
irritabilité,
troubles
de la
concentration
et de la
mémoire.
Le sujet
se prend
à douter
de lui.
Puis
apparaîtront
angoisse,
tristesse,
troubles
du
sommeil,
épuisement
mental
et
physique.
La
dépression
d'épuisement
est
fréquente.
Elle se
rencontre
aussi
bien
chez la
mère de
famille
qui,
après
une
journée
de
travail,
doit
assumer
les
charges
de la
maison
et de la
famille.
Souvent,
les
proches
pensent
que nous
exagérons.
FACTEURS
PRÉDISPOSANT
Certains
traumatismes
lointains,
comme la
perte
d'un
parent,
la
mésentente
parentale,
la
séparation
d'avec
le
milieu
familial,
une
carence
affective
dans
l'enfance,
semblent
rendre
définitivement
vulnérables
certains
sujets.
Ils ne
se
déprimeront
pas
inéluctablement
mais
plus
facilement,
à
l'occasion
des
vicissitudes
de la
vie.
LA
DÉPRESSION
EST
RÉELLEMENT
TRÈS
FRÉQUENTE
Une
personne
sur dix
aura une
dépression
au cours
de sa
vie.
Chacun
de nous
a eu, a
ou aura
un ou
plusieurs
déprimés
dans son
entourage.
LES
CAUSES
DE LA
DÉPRESSION
L'affirmation
suivante
peut
paraître
paradoxale
: les
causes
de la
dépression
sont
variées
mais
inconnues.
Les
travaux
de
recherches
concernent
de
nombreux
secteurs
: les
déprimés,
leur
famille,
leur
milieu,
les
événements
anciens
ou
récents
qui ont
émaillé
leur
vie. De
nombreuses
causes
sont
aussi
suspectées
:
HÉRÉDITAIRES
- en
rapport
avec le
patrimoine
génétique
hérité
des
parents
: cela
est
particulièrement
évident
dans
certaines
familles
maniaco-dépressives.
EXISTENTIELLES
:
L'observation
des
faits
traumatiques
précédent
la
dépression
est
connue
depuis
longtemps.
Un
stress
ou
agression
psychologique
précède
souvent
la
dépression,
qui est
une
conséquence
apparemment
logique.
Les
enquêtes
ont
démontrés
le bien
fondé de
cette
hypothèse.
Mais il
faut
tenir
compte
aussi
des
événements
passés
qui
fragilisent.
FONCTIONNELLES
: Le
cerveau
peut
être
comparé
à un
ordinateur
qui
reçoit
les
informations,
et les
traite
avec
objectivité
en
fonction
des
connaissances
acquises.
Pour une
raison
mal
déterminées,
il se
met à
mal
fonctionner
: il
privilégie
les
mauvaises
nouvelles.
Alors,
le
sujet,
submergé
d'informations
désagréables,
s'attriste.
C'est le
processus
sous-entendant
le
fonctionnement
intellectuel
:
attention,
réception
des
informations,
compréhension,
synthèse,
jugement,
mémoire.
Chaque
dépression
peut
avoir
plusieurs
causes.
Elle
peut se
retrouver
dans une
famille
ayant
une
lourde
hérédité
dépressive;
d'autres
présentent
une
rupture
dépressive
à la
suite
d'un
événement
néfaste
ou d'une
situation
de
contrainte;
cela
peut
être la
perte
d'un
conjoint.
En fait,
un
individu
est plus
ou moins
capable
de
réagir à
un
traumatisme
dépendamment
du
moment
où il
survient.
Bien que
la
dépression
apparaisse
grave,
la
personnalité
peut-être
considérée
comme
normale,
après sa
guérison.
LE
TRAITEMENT
: UN
COMBAT
Le
traitement
de la
dépression
est un
combat
qui se
mène à
deux, le
malade
et son
médecin,
aidé de
l'entourage.
Le
médecin
propose
une
stratégie
à
laquelle
le
patient
doit
adhérer,
et au
fil du
temps,
les deux
protagonistes
auront à
régler
des
problèmes
tactiques.
Une
dépression
doit
guérir,
c'est-à-dire
que le
sujet
doit
avoir le
sentiment
d'être
revenu à
l'état
antérieur
à sa
maladie.
Quelquefois,
des
mesures
d'urgence
peuvent
s'imposer,
telle
une
hospitalisation.
Quelquefois
le
malade,
et plus
souvent
les
bien-portants,
ne
comprennent
pas la
nécessité
du
traitement,
considérant
que «
tout est
dans la
tête ».
Faut-il
rappeler
que « la
tête »
représente
environ
1/60ième
du poids
du corps
? Sans
engager
de
grandes
joutes
sur les
origines
de la
dépression,
on a vu
que le
cerveau
est
impliqué
lui
aussi.
Comme
tout
organe,
il
connaît
ses «
ratés »
ou
dysfonctionnements.
À ce
titre,
il
nécessite
des
agents
médicamenteux.
Bien
sûr, la
dépression
peut
guérir
spontanément,
mais on
ne sait
pas
après
combien
de mois,
voire
d'années,
de
souffrance,
sans
compter
les
conséquences
désastreuses
sur la
vie
familiale,
professionnelle
et
sociale.
Il faut
donc une
intervention
extérieure
qui,
agissant
sur le
cerveau,
peut
relever
l'humeur
dépressive.
Action
essentielle
mais non
suffisante
: le
traitement
psychologique
est
présent
à toutes
les
phases
du
combat.
LE
MALADE
Le plus
souvent,
le
malade
s'annonce
incapable
de tout
effort.
Cependant,
il est
quelque
peu
soulagé
de
découvrir
que la
souffrance
qu'il
porte
depuis
des mois
a un nom
:
dépression.
Avec
l'aide
de son
médecin,
il se
sent
pris en
charge
et prêt
à tenter
ce qui
est une
aventure
pour
lui. En
effet,
pendant
plusieurs
mois, il
va
falloir
prendre
des
médicaments,
il va
falloir
voir le
médecin.
L'ENTOURAGE
La
qualité
de
l'entourage
pèse de
façon
déterminante
sur
l'évolution.
Malheureusement,
l'hospitalisation
peut
être
rendue
nécessaire
du fait
de
l'hostilité
ou de
l'intolérance
de
l'entourage.
Avec
l'accord
du
patient
seulement,
le
conjoint
peut
participer
aux
consultations.
Mais si
il
demande
un
entretien
confidentiel,
le
médecin
l'évitera,
tout
doit
pouvoir
être dit
devant
le
déprimé.
VIVRE
AVEC UN
DÉPRIMÉ
: 20
RÈGLES
D'OR
Ne pas
nier
l'évidence
: il est
malade;
Savoir
qu'il va
guérir;
Ne pas
s'énerver
de sa
lenteur;
Comprendre
que son
irritabilité
est liée
à son
état;
N'être
pas
soupçonneux
parce
qu'il
est
mieux
(ou
moins
mal) le
soir;
Ce qui
est bon
pour
vous ne
l'est
pas
nécessairement
pour
lui;
Le
stimuler
n'est
pas le
bousculer;
Accepter
de ne
plus
recevoir
d'amis
pendant
un
temps;
Ce n'est
pas
parce
qu'il
parle du
suicide
qu'il ne
le fera
pas;
Être
présent
mais pas
pesant;
Un
déprimé
ne
s'oppose
jamais à
sa
guérison;
Ne pas
lui
faire de
chantage
affectif,
toujours
mal
ressenti;
Lui
rappeler
que « ça
» va
guérir;
Participer
au
traitement
sans
faire
d'autoritarisme;
C'est
dur pour
vous
mais
tellement
plus
pour
lui;
Ne pas
se
croire
coupable
de son
état;
Savoir
interroger
le
médecin
après
accord
du
déprimé;
Vous
réserver
un peu
de temps
pour
vous,
car
c'est «
dur à
supporter
»;
Limiter
les
erreurs:
c'est
vous
laisser
guider
par le
bon sens
et
l'affection;
Garder
confiance.
LE
MAL DE
VIVRE
-
Avez-vous
de la
difficulté
à
respirer
par le
nez de
façon
chronique
?
-
Avez-vous
vécu un
sentiment
d'abandon
à cause
d'un
séjour à
l'hôpital
dans
votre
enfance
?
-
Avez-vous
vécu un
sentiment
d'impuissance
devant
la
souffrance
d'un
être qui
vous
était
cher,
comme
votre
mère,
père,
frère ou
soeur ?
-
Avez-vous
déjà
fait une
pneumonie
?
-
Avez-vous
grandi
dans un
climat
de
critique,
d'accumulation
ou de
violence
?
Le mal
de vivre
est en
étroite
relation
avec les
carences
affectives
et les
traumatismes
vécus à
l'état
foetal
ainsi
que dans
l'enfance.
Donnez-vous
le droit
de vivre
et
d'être
heureuse
même si
votre
mère a
connue
la
souffrance.
Posez
votre
propre
regard
sur
vous,
arrêtez
de vous
regarder
selon le
regard
ou les
remarques
des
autres.
Apprenez
à être
fier de
ce que
vous
êtes.
Il peut
être
nécessaire
de vivre
une
nouvelle
naissance.
Demander
l'aide
de
thérapeutes. |