Dans nos moments d’irritabilité
― bienheureux ceux qui n’en n'ont jamais
― les évènements mineurs prennent une importance et une dimension qu’ils n’auraient pas si nous étions dans de meilleures dispositions.
Deux attitudes sont alors à prévoir, selon les caractères :
- Ou nous nous sentons malheureux et coupables d’être de mauvaise humeur et tournons nos griffes contre nous.
- Ou nous rendons les autres responsables de nos difficultés et cette fois, nos griffes se retournent contre eux.
Rien ne sert de chercher à oublier ce qui nous trouble : ces émotions ressurgiront ailleurs et autrement. Il suffirait peut-être de quelques minutes de répit et de silence pour aller voir ce qui se passe en nous et trouver ensuite un ciel plus clément.
Souvent il ne faut pas davantage pour nous bouleverser, qu’un élément banal en
apparence : un rêve qui nous a laissé un malaise indéfinissable, une indisposition physique, une parole qui nous a blessé ou a réveillé de vieilles peines, un souvenir, un regret, l’absence de soleil même.
Il s’agit là, bien sûr, de tristesse passagère et non de mélancolie profonde et durable qu’il faut soigner.
Tous nous passons de la joie à la
tristesse et de la tristesse à la joie plusieurs fois par jour,
mais d’une façon plus ou moins marquée.
Parfois, ce sont de simples «
nuances dans le gris » imperceptibles pour les autres qui sont
déjà trop préoccupés par leurs problèmes personnels.
Si ces humeurs n’ont pas de racines
importantes, elles ne dureront pas. Par ailleurs, plus on a de
temps inoccupé devant soi, plus on est porté à s’ennuyer ou à
s’analyser dans les moindres replis de l’âme et du corps.
C’est bon d’avoir de belles passions
ou un intérêt marqué pour tout ce qu’il y a de beau et de bon
dans la vie : la musique et les arts en général, la lecture,
l’amitié, les rencontres, les conversations intelligentes. Et
surtout, les occasions de rire qu’il est nécessaire de se
ménager.
Si la mélancolie est à fleur de
peau, elle cédera. Et quand on sait pourquoi on est triste,
déprimé ou de mauvaise humeur, il n’y a plus à s’étonner, on est
déjà à moitié guéri. L’autre moitié tient à la condition humaine
dont la caractéristique principale est de n’être pas parfaite et
de laisser de l’espace pour de l’amélioration.
Au moins, on a le sentiment d’être
pour quelque chose dans notre changement. Ce qui ne nous est
jamais donné tout cuit...
Référence : Thérèse Hart
Tiré du livre :
Pensée de mon jardin