Voici une bonne attitude à cultiver : celle qui consiste à lâcher prise chaque fois que la résistance à tout ce qui vous arrive est inutile.

Je reconnais qu'il est parfois difficile de faire la différence, dans la vie quotidienne, entre ce que je peux changer et ce que je ne peux pas changer.

C'est du reste la première étape de la démarche que je vous propose, démarche qui consiste, devant tout événement de la vie qui s'impose à vous et que vous souhaiteriez changer, de vous demander si vous êtes en mesure de le faire, autrement dit si vous êtes capable d'aller contre ou si, au contraire, vous ne devez pas plutôt vivre avec.

Chaque fois que vous n'y pouvez rien changer, chaque fois que vous devez vivre avec, l'attitude juste consiste précisément à lâcher prise : à ne pas offrir une résistance, non seulement inutile, mais qui est toujours dans ce cas source de tensions.

Lâcher prise, lorsque vous n'y pouvez rien, c'est aller avec ce qui est.

Il suffit de s'observer pour découvrir jusqu'à quel point chacun de nous dit « non » à la vie :

Je dis non à la tempête; non au lundi matin; non à me lever le matin; non à faire telle démarche; non à la refaire le lendemain; non à la crevaison d'un pneu; non à la lettre que je viens de recevoir concernant ma déclaration de revenus; non à l’hiver; non à telle ou telle personne, parfois même à toutes les autres; et surtout, non à moi-même, non à ce que je suis...

Dans tous ces exemples de la petite vie de tous les jours, il s'agit souvent d'événements, de circonstances ou de conditions auxquels je ne peux rien.

Autrement dit, je ne peux pas empêcher que la vie m'arrive.

Ce que je dois corriger, c'est mon attitude. Le fait de dire non à ce que je ne peux pas changer ne m'apporte strictement rien. Il faut comprendre que dire non ne constitue pas en soi une intervention, mais une résistance à ce qui est. C'est d'ailleurs précisément la résistance à ce qui est qui augmente la souffrance. En revanche, dire oui à ce qui est me permet de passer par-dessus la difficulté plus rapidement; ce qui revient à ne pas entretenir de tensions et d'émotions négatives, source de fatigue; et me permet, par ailleurs, d'intervenir sur tout ce que je peux changer plus vite et mieux.

Il suffit d'examiner de près notre comportement dans la vie de tous les jours pour constater qu'il y a, bel et bien, de notre part un refus de la vie. Entendons-nous bien : je ne peux pas dire non à tous les événements qui se présentent et prétendre que je dis oui à la vie... Nous entretenons en général une grande illusion sur notre attitude face à la vie. En somme, la vie, c'est un enchaînement ininterrompu de petits événements, où se glissent parfois des événements plus importants. C'est donc par rapport aux petites choses surtout que l'on peut juger de notre capacité d'accepter la vie ou non. C'est dans les petites choses qu'il faut devenir grand.

Lâcher prise, c'est aller avec ce qui est.

Il faut avoir assez de force pour ne pas craindre d'être emporté par le courant. Dire non entretient d'ailleurs une illusion à ce sujet, puisque je crois intervenir et m'affirmer par cette négation. Il faut donc beaucoup de lucidité et de courage pour vivre sans cette illusion. Mais c'est, comme tout le reste, une question d'entraînement. L'œil s'habitue à regarder un peu plus chaque jour la lumière en face.

Dire oui, c'est accepter le monde : les événements, les circonstances, les conditions de la vie. Tout ce que je ne peux pas changer.

C'est aussi accepter les autres, auxquels je ne peux rien changer non plus. Il est même sage de ne pas s'engager dans une démarche visant à changer les autres. Pour chacun d'entre nous, le changement et la transformation ne s'opèrent qu'au fil de l'expérience de la vie et par le travail sur soi. C'est chacun pour soi. À commencer... par soi-même.

Voilà un cas où il est particulièrement évident qu'il faut dire oui à ce qui est : accepter les autres comme ils sont.


Trouvé sur le blog : La petite douceur

 



   

 

 

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