Un jour un enfant vit un arbre sur le bord de la route
où il s’était aventuré.
Cet arbre semblait le regarder, et l’enfant stupéfait,
le regardait aussi.
Puis, tout
à coup, comme l’enfant s’apprêtait à continuer son
chemin, l’arbre se mit à lui parler doucement :
«
Ne pars pas,
»
lui dit-il.
«
J’ai quelque chose à te raconter. »
L’enfant croyant à une hallucination, se remit en
marche. Mais l’arbre l’interpella de nouveau.
« Non, non
reste !
»
L’enfant se retourna et, intrigué, demanda à l’arbre :
« C’est bien
ta voix que j’entends ? »
« Oui, oui,
»
dit
l’arbre.
« Tu vois
cette pierre à mes racines ? Assieds–toi quelques
instant et écoute-moi.
»
L’enfant écouta l’arbre et s’exécuta.
«
C’est bien
comme cela, très bien,
»
reprit l’arbre.
«
Tu sais, petit,
en venant à moi comme tu le fais présentement, c’est
vers la vie que tu vas. Ici, tu la rencontreras. Ah ! Je
vois, tu n’y comprends rien. Allez, ne t’en fais pas, tu
comprendras tout bientôt.
Oui, petit, en venant vers moi, tu iras vers le sommet
de ton esprit. N’est ce pas ce que tu recherches ? Tu es
bien jeune encore, mais sais-tu qu’en te voyant passer
près de moi, j’ai saisi ta pensée que même à ton âge, tu
cherches quelque chose de grand, de noble et sublime.
Alors, avec sagesse et amour, en me regardant bien, tu
comprendras qu’en levant les yeux vers le ciel, le
sommet t’apparaîtra, tu verras le faîte de mon être.
Tout comme moi, toi aussi tu es un faîte, ou si tu le
veux un sommet, que l’on appelle Esprit.
J’aime ce mot;
il est bien, il est noble, gracieux même. Ce sommet en
moi, cette pointe qui s’élève vers le ciel, fière et
décidée, c’est le point qui communique directement avec
le ciel, avec Dieu qui t’a créé. Tu peux, si tu le veux,
en faire autant. Comme je te l’ai dit, ce point
merveilleux est aussi là, sur le dessus de la tête et il
te lie toi aussi avec ton créateur. Ainsi ta pensée sera
liée à Dieu, grand Maître incontesté de la Beauté, de la
Lumière et du Sublime.
Dès l’instant où ta pensée Le rejoindra, tu pourras te
fondre en Lui. Tu te baigneras dans la beauté qui
t’apparaîtra dans la pureté qui envahira ton âme, dans
le calme et la paix d’une vie enfin retrouvée, d’une vie
tant recherchée sur la terre mais si difficile à
rejoindre à cause du voile qui recouvre les hommes et
les empêche de voir vraiment leur véritable patrie, leur
véritable pays, là où tout est musique et harmonie.
Si l’homme, étant petit, allait dans ce pays, il verrait
que sa parole, que son chant et que sa musique ne sont
que vacarme. Ce vacarme l’enlise, l’enivre et l’endort
pour le recouvrir d’un voile qui l’empêche de voir, de
comprendre et surtout d’aimer sagement. Si tu es
l’enfant de ce Créateur, de ce grand Maître de la
Beauté, de la Lumière et du Sublime, comme je le crois,
agis !
C’est pour cela que je t’ai arrêté lorsque tu as passé,
près moi. En faisant ce que je te dis, petit, c’est
comme si tu disais à ton papa et à ta maman de la
terre :
"Papa, maman, donnez-moi la main, conduisez-moi car je
suis petit, si fragile devant la vie."
En te voyant penser et agir ainsi, le Ciel t’écoutera et
t’aidera. Voilà enfin sur la terre un enfant véritable,
dira-t-il. Ton Père Céleste et ta Mère Céleste te
garderont en leur sein sous l’aile de l’Amour, de la
Sagesse et de la Vérité
Ils te guideront partout sans jamais lâcher ta main. Ils
te soutiendront, simplement parce que tu as obéi à la
loi du lien céleste qui t’unit avec le Ciel.
Tout autour de toi, ils placeront des anges, des
archanges, des divinités qui t’apporteront ce qu’aucun
humain ne peut t’apporter; sache-le bien, mon enfant car
c’est très important pour ton évolution.
Si tu veux garder ta pureté, ta beauté, ta force, tes
connaissances, c’est le lien avec le Ciel qu’il te faut
et rien d’autre. Ainsi, la vraie vie coulera en toi. Tu
deviendras de plus en plus beau parce que cette nouvelle
vie en toi sera abondante de fraîcheur, de jeunesse.
Les maladies, les peines, la mort, n’habiteront plus ton
être car tu auras quitté la partie de ceux qui
s’attardent à ce que la terre leur offre. En réalité,
cette partie n’existe pas, elle n’est qu’illusion.
Les Êtres du Ciel feront de toi un véritable Enfant de
Dieu qui parcourra la terre dans la Joie, répandant son
sourire et sa bonne humeur à tous sans jamais se lasser.
Tu passeras sur la terre afin de laisser partout sur ton
passage les innombrables bienfaits que te procurera ta
liaison avec le Ciel. Tu verras comment on vit ici-bas,
tu comprendras les hommes et tu les aideras, petit.
C’est ce que je voulais te dire, mon enfant. Excuse-moi
de t’avoir un peu surpris et d’avoir insisté pour te
parler, mais il le fallait. Ton âme espérait cette
Vérité. Rappelle-toi qu’elle est, maintenant plus que
jamais, sa nourriture. Elle est aussi la nourriture de
tes amis de la Terre. Donne-leur cette richesse que tu
as maintenant en toi. Sois-en fier et digne, car c’est
un noble héritage, tu sais. Protège-le en toi, par un
amour sage envers tes amis de la Terre et tu seras pour
eux un véritable grand frère du Ciel.
Merci de m’avoir écouté si gentiment. Tu seras un être
brave, petit enfant. OM, oui voilà ton nom. Comme je
suis un arbre, tu penses que je n’ai pas de nom, n’est
ce pas ? Et bien, tu te trompes. Pourquoi toi tu aurais
un nom et moi non ?
»
L’enfant s’adressa à L’arbre :
«
Si tu as un
nom, dis-le-moi. Ainsi, lorsque je penserai à toi ou si
je repasse par ici, je saurai à qui m’adresser. »
«
Petit, Om,
appelle-moi Raam, veux-tu ? Aie sans cesse dans ta
pensée ce nom : OmRaam, et je serai avec toi pour
l’éternité, sans jamais te quitter. Va petit Om,
continue ton chemin et fais ce que Raam te dit. Repasse
me voir une autre fois. Puisque nous nous connaissons,
tout sera plus facile. Pars, maintenant. Va vers cette
grande aventure. Et souviens-toi que dorénavant tu es
porteur de la Nouvelle Vie. »
L’enfant se leva et reprit son chemin, transformé et
porteur de la Nouvelle Vie.
Auteur : Denis Laporte
« Un
Grain de Sagesse » Édition Le Dauphin Blanc |