Il existe de par le monde
quantité de personnes qui ne
sont pas heureuses. Voilà un
premier constat indéniable. On
connaît, d'une part, des gens
qui se noient dans un verre
d'eau et sont incapables de
saisir les chances de bonheur
qui se présentent.
Que peut-on faire pour venir à
leur secours ? Elles choisissent
de coucher dehors, alors qu'on
leur offre un abri pour la nuit.
Il semblerait que certaines gens
se complaisent dans une
situation de misère.
D'autres font tout leur possible
pour sortir de leur misère et
cependant n'y parviennent pas.
Dieu voit la misère de son
peuple. Mais ce même Dieu nous
redit : « Aide-toi et le ciel
t'aidera. »
J'ai déjà par ailleurs entendu
dire à plusieurs reprises que
nous avons droit au bonheur. Je
vous avoue en toute candeur que
cela me fait sourciller. Je me
demande toujours sur quel
principe cela s'appuierait pour
que, effectivement nous ayons
droit au bonheur.
À
mon humble avis, le bonheur est
une situation qui fait que je me
sens bien avec moi-même et avec
autrui.
J'ai aussi lu quelque part : «
Si tu ne trouves pas le bonheur
en toi, ne le cherche pas
ailleurs. »
On
ne programme pas son bonheur des
jours et des semaines à l'avance
: la plupart du temps, il arrive
à l'imprévu et nous apporte une
joie que nous serions mal venus
de refuser.
Deux ouvriers sont en train de
construire un cathédrale. L'un
passe son temps à rechigner et
nourrit une sainte horreur pour
ce qu'il fait.
L'autre est aux anges : « Quelle
chance nous avons de participer
à la construction d'une
cathédrale qui va défier les
siècles. N'est-ce pas
merveilleux ? »
Dans chacune de nos vies, ce
n'est pas ce qui peut nous
arriver qui revêt de
l'importance, mais uniquement ce
que nous faisons avec ce qui
nous arrive. Quelqu'un m'a dit
un jour : « Je remercie le
Seigneur pour tout ce qui m'est
arrivé de malencontreux dans la
vie, car sans cela je ne serais
pas la personne heureuse que je
suis aujourd'hui. »
L'attitude positive que nous
prenons devant ce qui nous
arrive ouvre déjà notre coeur et
le prépare ainsi à recevoir
quelques brindilles de bonheur,
de cette joie ineffable que la
vie nous apporte et nous invite
à déguster. Inutile de vouloir
se sentir heureux 24 heures par
jour. Cessons de rêver en
couleur, et essayons de trouver
dans chacun des évènements
heureux ou malheureux une
excellente occasion pour aller
de l'avant.
Chamfort disait un jour : « Le
bonheur est un peu comme les
montres : les moins compliqués
sont celles qui se dérangent le
moins. » Ou cette autre citation
: « Le vrai bonheur coûte peu;
s'il coûte cher, c'est qu'il
n'est pas de bonne espèce. »
(Chateaubriand)
Ne
cherchons pas à être heureux à
tout prix. Tâchons plutôt de
donner à notre vie son plein
sens, et il est certain qu'à
cette condition nous ferons
souvent l'expérience du bonheur.
Moins on s'inquiète pour être
heureux, plus on a la chance de
rencontrer le bonheur. Ce n'est
qu'après un orage qu'on peut
contempler un arc-en-ciel.
Inutile de courir après le
bonheur : il vient toujours en
sens inverse. La meilleure
personne que je connaisse est
celle qui a la capacité de faire
face à toutes les situations et
d'en tirer le maximum de profit.
Marcel Provost, capucin
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Revue " Le Messager de
Saint-Antoine
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