L’amour est une
chose fragile, ondoyante et diverse,
délicieusement mystérieuse aussi et
heureusement pleine de caprices. Le
mot à des allures de velours doux
mais la réalité qu’il exprime, si
idyllique soit-elle dans l’âme des
midinettes qui en rêvent, reste un
piège auquel bien peu de gens
échappent.
L’amour est tantôt grave, tantôt
joyeux. Sa gravité mène souvent à la
jalousie, qui en est la grimace
hideuse, tandis que sa gaieté a fait
éclore des sourires heureux sur les
lèvres toujours avides de
l’humanité. C’est cette gaieté qui
définit le mieux l’amour. C’est
tellement vrai, et, parce que c’est
vrai, tellement profond, que je ne
suis pas loin de croire, tout
profane que je sois en la matière,
que le seul salut de l’amour, c’est
l’humour.
Prendre légèrement les choses
sérieuses et sérieusement les choses
légères n’est pas une maxime de
débauché, c’est une perle de
sagesse. Ceux qui ne savent pas rire
je ne dis pas « de l’amour » mais «
avec » lui, risquent de perdre tout
le miel qu’il contient.
Je pense à tous les jolis mots dont
la littérature de l’amour est pleine
et qui font la joie de ceux qui
l’aiment vraiment, qui le font sans
vergogne et qui en gardent,
précieusement accroché au mur de
leur mémoire, le souvenir toujours
plein de poésie. Le cher Verlaine
disait que « les souvenirs d’amour
sont les clairs de lune de nos
solitudes ». Il avait raison : quand
on a aimé quelqu‘un, on est plus
jamais seul, car on peut toujours
donner rendez-vous à son souvenir.
L’instant passe mais le souvenir,
lui reste… éternel.
Et quand parfois l’amour pleure,
c’est toujours l’humour qui vient
essuyer ses larmes. C’est pourquoi
il faut savoir rire un peu de
soi-même quand on est amoureux… pour
ne pas avoir à pleurer de l’avoir
mal été. Et puis en jouir gentiment
aussi : c’est un commandement de la
vie. Car, comme dit le poète :
« On a si peu de temps à s’aimer sur
la terre, qu’il faut bien se hâter
de dépenser son cœur »
Auteur : Doris Lussier tiré de sont
livre "Tout Doris"
|