« Veux-tu être
heureux ou avoir raison »
Cette phrase peut être difficile à
comprendre, surtout quand on est « accaparé » par une situation
qui nous dérange, dans l’ego et les chimères dues à nos vieilles
blessures, mais qui est pourtant très efficace quand on arrive à
s’en souvenir à temps et à l’appliquer !
Avoir raison tient de l’ego mais
on n’a pas toujours raison.
Exemple :
Je pense être « sûre » que j’ai raison quand je pense que mon
conjoint (ou collègue, ami ou parent, ou même le serveur au
restaurant !) a fait ceci ou cela qui m’a énervée, voire même me
fait douter de lui et de son amour.
Sauf que cette personne n’a été
qu’un déclencheur de vieilles blessures qui se sont rouvertes au
contact de certains mots, gestes ou situations qu’il a dits ou
posés.
Donc, j’ai le choix entre :
1- Penser que cette personne est comme ceci ou comme cela, que
ses mots ou gestes ne me conviennent pas, m’énervent, me font du
mal et que je n’en veux pas au point d’avoir envie de me vider
le coeur, voire même de le quitter.
Je pense avoir raison mais
c’est en fait l’ego qui m’empêche d’être avec moi-même, dans mon coeur, avec mon Soi profond. La souffrance que cette personne a
déclenchée m’a amenée dans ma tête, dans mon mental. Je veux
avoir raison mais, si je lui en parle, mes mots risquent de
sortir sous forme de reproches, ce qui n’est pas constructif du
tout et peut même être destructeur.
On doit aussi voir que cette
attitude provient de l’enfant en nous qui a été blessé et qui
n’a pas encore guéri ses vieilles blessures du passé. La
situation actuelle découle donc du passé mais n’a plus sa place
dans le présent.
2- Regarder la situation comme étant un espace de guérison en
allant regarder en moi pourquoi ces mots ou gestes de cette
personne me touchent, où et quelle est la véritable cause
profonde de cette réaction envers elle, qui m’appartient en
propre.
En trouvant ces raisons et causes, et en travaillant à
les guérir et en lâchant prise sur l’ego et le mental, je me
retrouve avec mon Soi profond, je ne suis plus dans ma tête, mon
mental ou mon ego mais dans mon coeur.
En agissant ainsi – qui nécessite
beaucoup d’humilité ! -, je veux être heureuse.
À toi de choisir !
Veux-tu avoir raison ou être
heureux/se ?!
Extrait du Cours en Miracles"
"Avoir raison ou être heureux... Oui, j'ai eu tort de mettre
tout mon amour dans les valeurs du monde, dans les personnes,
dans les pouvoirs et dans toutes les formes que peut prendre
l'illusion. Oui, je peux avoir tort et être heureux. Oui, je
reconnais que si je cherche encore l'amour là où il n'est pas,
je ne pourrai jamais le connaître et je mourrai en n'ayant pas
pu encore m'éveiller de mon rêve d'esclavage"
Vous avez toujours le choix dans la vie, avoir raison ou être
heureux.
Choisissez d'être heureux.
Veux-tu être heureux ou avoir raison
Sept étapes pour devenir qui
l'on est. En voilà un programme ambitieux. Le but ? Être
heureux, tout simplement !
On le sait, et c'est presque devenu une lapalissade, pour aimer
les autres, il faut d'abord s'aimer.
La communication non violente va plus loin pour
être bien avec les autres, pour communiquer tout simplement, il
faut d'abord bien communiquer avec soi-même c'est-à-dire repérer
ses véritables besoins et y répondre.
Cela paraît tout simple
formulé ainsi, mais c’est un véritable travail. L'opération ne se
fait pas en un jour; elle exige d'accepter l'inconfort de devoir
transformer ce qui doit l'être, de faire le deuil de ce qui
n'est plus. Thomas d'Ansembourg, psychothérapeute, formateur en
communication consciente et non violente et auteur a succès*
(son best-seller, « Cessez d'être gentil, soyez vrai », aux
Éditions de l'Homme, a dépassé les 400 000 exemplaires), revient
sur cette manière d’être à soi, qui ouvre au monde. Plan
d'action pour (re)trouver le chemin vers soi-même...
1- J'apprends à écouter mes petites et grosses voix
Malheureux que nous sommes qui avons été conditionnés à ne pas
écouter la tristesse ou la colère que nous ressentons ! La
famille, l'école ou notre culture, qui privilégie le « faire » à
l'« être », ne favorisent pas cette écoute de soi, souvent
perçue comme du narcissisme. Thomas d'Ansembourg le regrette : «
Nous ne sommes pas invités à cette écoute intérieure, si bien
qu'on n'a pas de modèle pour savoir quoi faire en cas de colère,
de peur, de désarroi. »
Par exemple, quand la colère nous prend,
au lieu de la laisser exploser sans rien en faire, on pourrait
se demander : « Pourquoi suis-je à ce point hors de moi. » Ces
sentiments que l'on juge négatifs jouent plutôt le rôle de
sentinelles, des clignotants qui nous renseignent sur nous-mêmes
et renvoient à des besoins fondamentaux (d'affirmation de soi,
de reconnaissance, de réalisation de soi, de sécurité, etc.) que
nous avons négligés. En devenant plus attentifs à ces «
clignotants », nous saurons exprimer nos sentiments plus tôt
sans attendre d'être submerges par la tristesse ou la colère. Et
nous deviendrons alors capables de proposer une action pour
répondre à nos besoins : au lieu de hurler sur son conjoint qui
rentre tard du travail, on pourrait dire : « Je suis en colère
quand tu dis que tu rentres à 19 h et que tu es là à 22 h. J'ai
besoin de profiter de mon temps autrement qu'en t'attendant.
Indique-moi les jours où tu penses qu'on peut dîner ensemble. »
2- Je cesse de faire le hamster qui court dans sa roue
Préjugés (« Je n'y arriverai jamais »), croyances (« On n'a pas
le choix »), automatismes (« II faut - je dois ») le quotidien
ne manque pas de pièges qui musellent notre libre arbitre et
nous transforment en hamsters courant sans cesse dans leur roue.
Ajoutez a cela l'attachement au passé (« J'ai toujours fait
comme cela ») ou la peur du futur et nous voilà devenus des
marionnettes à la merci des conditionnements extérieurs « Cette
façon de concevoir l'existence rend la vie pesante : on ne la
choisit pas, on la subit » indique Thomas d'Ansembourg.
D'accord, la vie comporte un certain nombre de choses pas
marrantes en soi, mais si nous voulons être heureux, nous avons
besoin d'accepter les conséquences, parfois inconfortables, de
nos choix.
Par exemple, on peut trouver la vie de famille très
contraignante. Certes, mais qui nous a obligés à devenir parents
? Personne ! Alors, redevenons acteurs de notre vie et acceptons
les moments
désagréables qui ne pèsent pas grand-chose comparé aux occasions
d'émerveillement.
Il faut simplement apprendre à mieux profiter du bien-être
qu'elles procurent, les potentialiser : un fou rire à table, la
joie de votre petit garçon à l'heure de l'histoire au coucher...
3- Je fais passer mes besoins avant mes envies
Impossible d'être heureux si l'on emploie toute son énergie à
essayer de plaire à notre entourage et à éviter de déplaire aux
autres. Pour ne plus dépendre autant du regard des autres, vous
allez
apprendre à vous aimer davantage. Car votre existence, vous ne
la menez pas en fonction de ce que pensent les autres, mais
selon vos besoins. Vous avez peut-être envie de ne pas froisser
vos
proches ? Mais cette envie peut fluctuer, alors que vos besoins
(d'affirmation de soi, de reconnaissance professionnelle, etc.),
eux, seront pérennes toute votre vie.
Cette étape occasionne souvent quelques frottements avec
l'entourage, par exemple si vous cessez d'aller, chaque été,
dans la maison familiale. Ou si vous abandonnez votre job, sûr
mais à mourir d'ennui, contre l'avis de vos proches. « Ces
frictions sont parfois nécessaires pour faire évoluer la
relation », note Thomas d'Ansembourg.
4- Je suis fier de ne pas rentrer dans le moule
Vos proches font du commerce ou de la haute finance et pas vous
? Résistez à la tentation (ou aux injonctions) de rejoindre le
rang. Être heureux, ce n'est pas adhérer au choix du plus grand
nombre, mais se rapprocher de son véritable besoin. Thomas d'Ansembourg
insiste : « Acceptez d'être hors norme et respectez votre
spécificité. » Car, très vite, poursuit-il, « si l'on se coule
dans un moule, on s'ennuie ». Certains rétorquent que ne pas se
soumettre à la norme revient à se sentir seul. C'est tout le
contraire qui va se passer : en étant différent des autres, vous
devenez passionnant !
5- Je choisis d'être heureux plutôt qu'avoir raison
« Nous avons un choix fondamental à faire : être heureux ou
avoir raison », rappelle Thomas d'Ansembourg. Pourquoi pas les
deux en même temps ? Parce que si l'on cherche à convaincre les
autres qu'on a raison, c'est qu'on manque d'estime de soi et de
capacité à accepter la différence, qui nous remet trop en cause.
Le psy poursuit : « Il va falloir conjurer un vieux modèle de
rapport de domination (fondé sur le principe "qui a tort, qui a
raison") pour instaurer un rapport de collaboration, de type
" Est-ce que je te comprends bien ? Est-ce que tu me comprends
? " »
Démanteler cette « programmation » très profondément ancrée en
nous n'est pas une partie de plaisir. Mais quel confort,
ensuite, de ne plus chercher à tout prix à avoir le dernier mot
!
6 - Je ne confonds plus désaccord et désamour
Il n'est pas rare qu'on pense non, mais qu'on dise oui pour
faire plaisir à belle-maman ou à son n +1. Quitte à s'en
vouloir, ensuite, de se négliger. Et lorsqu'on ose - enfin -
dire non, on culpabilise
devant notre égoïsme. Entendre non n'est guère plus aisé,
analyse l'expert : « Ce « non», on l'entend souvent comme un rejet,
car on confond le désaccord et le désamour. » Il faudrait
arriver à entendre le « oui » qui se camoufle derrière ce non.
Votre
patron refuse de vous augmenter ? Vous pouvez pester contre sa
cruauté. Ou poursuivre la discussion : « Vous préférez attendre
quelques mois avant de vous prononcer, pour être sûr de mon
profil ? » D'un coup, le non se transforme en oui... Apprendre à
dire et à entendre ce non permettra, en outre, de lutter contre
la violence : on n'attend pas que la situation explose pour
s'exprimer. Enfin, cet apprentissage montre aux enfants que tout
choix s'accompagne d'une série de conséquences pas toujours
agréables et d'une série de bonheurs. Il serait dommage de se
priver des seconds parce qu'on refuse les premières, non ?
7- J'accepte d'être triste et joyeux à la fois
Faute d'accueillir les différentes facettes de notre
personnalité - la générosité et l'égoïsme; la douceur et la
violence, etc. -, nous prenons l'habitude de nous scinder. Et de
nous interdire d'éprouver, en même temps, de la tristesse parce
que notre meilleure amie vient de perdre son père; et de la
joie parce que notre aîné a réussi son bac. « Il arrive qu'on
sabote son bien-être parce qu'on culpabilise d'être heureux »,
remarque Thomas d'Ansembourg. Cette pensée binaire - Je ne peux
pas être triste et joyeux à la fois » - nous prive d'une source
de bonheur. Quel dommage !
La vie est une alternance de moments
positifs et d'autres qui le sont moins. On ne devrait pas
s'interdire de vivre le moment présent et de fêter ce qui est à
fêter. Faire des stocks de bonheur ne signifie pas qu'on ferme
les yeux sur la douleur des autres; c'est juste le meilleur
antidépresseur... en prévision des jours difficiles !
Anne Lamy
* Thomas d'Ansembourg est aussi l'auteur de
Qui fuis-je ? Où
cours-tu ? À quoi servons-nous ?
Vers l'intériorité citoyenne,
Éditions de l'Homme
Source : Revue Femina – Février 2011 |