Je haïs les réunions.
Je haïs les puissances
supérieures.
Je haïs quiconque à un
programme.
À tous ceux qui viendrons à me
rencontrer, je souhaite la mort,
je souhaite la souffrance.
Permettez-moi de me présenter :
"Je suis la maladie de
l'alcoolisme, rusée, déroutante,
puissante."
J'ai tué des millions de gens,
et j'en suis ravie. J'adore vous
attraper par surprise.
J'adore vous faire croire que je
suis votre amie, votre amante.
Je vous ai donné du bien-être,
n'est-ce pas ?
Est-ce que je n'étais pas là
pour accompagner votre solitude
?
Est-ce que vous ne m'avez pas
appelé dans vos moments de
désespoir ?
Est-ce que je n'ai pas répondu
"présente" ?
Mais j'aime vous faire souffrir.
J'aime vous faire pleurer.
Mieux encore : j'aime quand je
vous ai rendu si amorphe que
vous ne pouviez plus ni souffrir
ni pleurer.
Que vous ne pouviez plus rien
ressentir du tout.
Je vous donne une satisfaction
immédiate, et tout ce que je
vous demande en retour est une
souffrance à long terme.
J'ai toujours été présente à vos
côtés. Quand tout dans la vie
vous souriait, vous m'invitiez.
Vous disiez que vous ne méritiez
pas, tout ce qui vous arrivait
et j'étais la seule à vous
approuver.
Ensemble nous avons été capables
de détruire tout ce qu'il y
avait de bon dans votre vie.
Les gens ne me prennent pas au
sérieux.
Ce qu'ils prennent au sérieux ce
sont les mauvais coups, les
attaques cardiaques, voire le
diabète.
Ils ne savent pas que sans mon
aide, tous ces problèmes
seraient pratiquement
impossibles.
Je suis pourtant une maladie
détestable.
Et pourtant je ne viens jamais
sans être invitée.
C'est vous qui me choisissez.
Il y en a tant qui m'ont
choisie en dépit de la raison et
de la tranquillité.
Je haïs tous ceux d'entre vous
qui ont un programme en douze
étapes.
Je haïs votre programme, vos
réunions, votre Puissance
supérieure.
Ce sont des choses qui
m'affaiblissent et m'empêchent
de fonctionner à ma manière.
Maintenant je me fais toute
petite.
Vous ne me voyez pas, mais je
vais en croissant plus que
jamais.
Tant que vous existez, je
continue à vivre. Et tant que
vous vivrez, j'existerai.
Au plaisir de nous revoir.
Et en attendant, je souhaite que
vous souffriez au point que je
puisse renaître.
Ce
texte est un extrait de "SHARE"- Grande
Bretagne (Revue Partage)
Je
remercie la personne qui m'a
fait parvenir ce texte qui porte
à réfléchir... |