Vous en avez peut être entendu parler, peut être aussi
dans votre famille elle est présente !
Dans cet espace étudions les formes multiples des
violence conjugales et de leurs conséquences :
Dévalorisation ou humiliation, relations sexuelles de
force, des scènes de jalousie, des coups, puis il regrette
et demande de lui pardonner pour repartir à zéro…
La violence conjugale est l’utilisation délibérée et
récurrente de plusieurs de ces formes de violence.
La victime est toujours la même personne (selon la
Commission Européenne et Canadienne), la femme en est la
victime dans 98 % des cas).
Ces comportements violents sont utilisés par l’agresseur
dans un but de contrôle et de domination.
La violence physique :
La violence physique correspond aux atteintes physiques
au corps :
taper, frapper, empoigner, donner des coups
de pied ou de poings, donner des claques, frapper avec
un objet; tirer les cheveux, brûler, pincer,
électrocuter, cracher, jeter par la fenêtre ou dans un
escalier; séquestrer, empêcher de sortir ou de fuir;
taper la tête contre un mur, déchirer des vêtements,
étouffer, tenir la tête sous l’eau; étrangler, tirer
avec un pistolet, poignarder, tuer.
La violence verbale :
Elle s’associe aux autres formes de violence, et est
permanente. Il ne s’agit pas de disputes entre
conjoints, elle s'exprime dans un rapport inégalitaire.
Cette forme de violence est considérée comme relevant de
la violence conjugale parce qu'elle est utilisée par
l'agresseur pour contrôler et détruire sa conjointe.
Quelque soit le ton utilisé, l'agresseur envoie un
message à la victime :
crier, utiliser un ton brusque et
autoritaire pour demander un service, faire des
injonctions;
interrompre sans cesse l’autre ou lui
reprocher de parler, de se taire, de faire ce qu’il
n’aime pas;
diriger la conversation, ne pas écouter ce
que dit l’autre.
La violence psychologique :
Il s’agit de comportements ou propos méprisants
dénigrants les opinions, les valeurs, les actions de la
femme et portant atteinte à son intégrité psychique :
des insultes;
des remarques vexantes,
des critiques permanentes sur ses pensées ou ses actes;
un comportement de l’agresseur qui se présente comme
celui qui sait tout, qui dicte ce qu’il faut faire, qui
fait passer la femme pour folle;
des chantages : en utilisant les sentiments, les
enfants;
des menaces : de représailles, de suicide, de viol, de
prendre le droit de garde des enfants, d’être violent.
La violence économique :
Elle est utilisée comme moyen de contrôle permanent de
la victime et s’associe à d’autres comportements
agressifs et destructeurs. Il s’agit du contrôle
économique ou professionnel.
empêcher de travailler, dévaloriser le travail de
l’autre;
considérer le salaire de l’autre comme secondaire;
empêcher d’avoir accès à l’argent du couple, d’avoir un
carnet de chèques ou une carte bancaire, distribuer
parcimonieusement l’argent pour le ménage, vérifier
toutes les dépenses de la femme;
obliger à démissionner ou changer de type de travail ou
à verser son salaire sur le compte de l’homme.
La violence sexuelle :
contrainte à la sexualité ou une insatisfaction de la
vie sexuelle;
actes d’agression;
être insultée, humiliée ou brutalisée pendant un rapport
sexuel;
être prise de force, être ligotée de force pendant un
rapport sexuel;
être pénétrée de force dans l’anus, être pénétrée de
force avec un objet;
être violée après avoir été battue ou injuriée;
être forcée d’agir selon les fantasmes sexuels du
conjoint;
être obligée de reproduire des scènes pornographiques;
être “prêtée” à un ami pour un rapport sexuel;
L'agresseur :
Il s'adapte et élabore des stratégies en fonction des
réactions de sa partenaire.
Négation des
faits : il nie la violence elle-même ou sa gravité.
Déresponsabilisation et transfert de la responsabilité :
Il est pourtant totalement responsable de ses
agissements. Son comportement violent n'est pas une
perte de contrôle mais bien sa façon d'exercer une
domination et le contrôle de sa femme. Il utilise la
violence parce qu'il ne supporte pas la contradiction.
S'il fait passer la violence physique pour un ou des
accidents, les autres formes de violence plus
insidieuses et permanentes qu'ils utilisent aussi
(économique, psychologique, verbale) sont une des
preuves que ses agissements ne sont pas ponctuels.
L'homme violent se trouve toutes sortes d'excuses pour
expliquer son comportement. Il en attribue la
responsabilité à sa femme et utilise n'importe quel
prétexte pour justifier sa violence (la salière n'est
pas placée au bon endroit, elle a dit bonjour au voisin,
il a eu une contrariété au travail, il a bu et a perdu
le contrôle de ses nerfs).
La victime :
Il n'y a pas de profil type de femme maltraitée ni de
réaction type.
Négation de la violence : elle refuse d'admettre qu'il y
a un problème et considère les scènes de violence comme
des accidents.
Culpabilité :
ayant appris à se conformer à son rôle de dévouement et
de compréhension, elle cherche d'abord à comprendre
pourquoi elle est victime de ces violences, ce qu'elle a
fait pour mériter ça. Elle se croit responsable et se
sent coupable. C'est un moyen de se dire qu'elle peut
changer les choses. De plus, son partenaire lui dit que
"c'est elle la coupable" et se déresponsabilise ainsi, son
entourage (famille, amis, institutions, professionnels)
lui dit parfois aussi qu'elle est responsable. Les
femmes qui ont été victimes de violence dans l'enfance
se culpabilise plus vite.
Emprise :
Si elle reste sous l'emprise de son agresseur,
ce n'est pas parce qu'elle aime ça mais parce qu'elle
est prise au piège. Elle vit dans la peur, est
dévalorisée par l'agresseur et parfois par son
entourage. Du fait de son isolement, elle se sent
abandonnée et se croit incapable de s'en sortir. Elle a
du mal à réaliser que la situation ne changera que si
elle part. Plusieurs raisons font qu'elle reste sous
l'emprise de l'homme :
Elle a perdu toute estime de soi;
Elle a aimé ou aime encore cet homme;
Elle pense pouvoir changer la situation et modifier le
comportement de son conjoint;
Elle ne veut pas priver les enfants de leur père et
veut préserver l'unité familiale;
Elle subit des pressions extérieures et/ou la
réprobation de son entourage;
Elle est isolée et a très peu d'opportunités pour
trouver de l'aide;
Elle a peur de la misère et des obstacles matériels à
surmonter (hébergement, emploi, nouveau logement);
Elle n'a pas les ressources physiques et
psychologiques nécessaires pour entreprendre des
démarches ;
Elle est menacée et a peur des représailles sur
elle-même ou ses enfants;
Elle méconnaît ses droits et se montre réticente à
affronter les institutions et l'appareil judiciaire.
Elle reste et tente de se conformer aux attentes de
son mari pour éviter de nouveaux accès de violence.
Prise de conscience et engagement dans une nouvelle vie
:
Lorsqu'elle comprend que son conjoint ne changera pas,
elle peut prendre la décision de bâtir une nouvelle vie
:
Si elle ne peut pas partir, elle peut tenter de
renverser le rapport de force et mettre en place des
stratégies.
Elle peut partir pour bâtir une nouvelle vie. Parfois le
départ du domicile est la seule issue face au danger.
Pour rompre le processus de violence il faut que la
victime en comprenne les mécanismes. Si c'est l'homme
qui enclenche la violence, c'est malheureusement souvent
à la femme de fuir pour la stopper.
Un petit vidéo qui explique bien ce qu'est la violence
psychologique
VIDÉO
La communication perverse
Rien ne paraît
aux yeux des autres, qui peut croire ce que je vis ?
Et comment moi,
comprendre ce que je vis !
Ternir tête à un manipulateur, c’est s’exposer à la
haine.
Un certain moment, la victime n’en peut plus de
supporter ce sévisse moral et ose dire "Stop, ça suffit
!". Elle veut en finir en se posant comme une personne
et veut sortir de cette prison psychique.
À cette phase de réveil, le manipulateur montre au grand
jour sa haine pour sa victime. Cette haine qui est de la
colère. Il est en colère car il ne tient plus sa victime
sous sa domination. Alors, il faut qu’il la fasse taire.
Comment ? Par une colère ouverte faite de violence
verbale :
- coups bas et injures; - paroles humiliantes; - menaces, chantage (affectif ou d’emploi) - dérision et j’en passe.
Elle peut être, selon les circonstances, accompagnée
d’une violence physique afin de pétrifier sa victime
pour qu’elle revienne dans sa position de subordination.
Cette tactique permet à l’agresseur de se protéger de la
communication qu’il refuse délibérément d’établir.
La victime a besoin de se libérer en dénonçant, en
essayant de trouver les mots pour exprimer cette torture
insupportable qu’elle a subi pendant de longs mois, si
pas durant des années.
Malheureusement, lorsque celle-ci révèle les faiblesses
de son persécuteur, celui-ci exploite les révélations
contre elle. Il ose, non, il a le culot de se faire
passer aux yeux des autres pour la victime. "Ce n’est
pas elle la persécutée dans la relation, mais c’est moi.
Vous avez entendu tout ce qu’elle ose dire à mon sujet.
C’est une vraie folle ! Elle dirait n’importe quoi pour
me faire passer pour quelqu’un que je ne suis pas."
Il ne faut pas oublier que le schéma de la haine présent
ici, ne fait pas partie du schéma ordinaire de la haine
qui fait mal par amour mais la haine destructrice de ce
l’autre possède et que l’on veut ardemment s’approprier.
C’est une haine de frustration.
L’agresseur se sent persécuté par les qualités que
l’autre possède et justifie ces actes comme étant de la
légitime défense.
En outre, l’agresseur projette sa haine. Il est persuadé
que la haine qu’il porte à sa victime est réciproque. Il
voit en sa victime une personne néfaste, une bête
destructrice à éliminer. Quoi que la victime puisse dire
ou faire, elle est coupable de délit d’intention. Tout
est de sa faute et non de la sienne.
Disqualifier, diviser pour mieux régner, jalousie, abus
de pouvoir
Comment disqualifier une personne ?
Tout simplement en lui faisant perdre ou diminuer sa
confiance et son estime de soi. Le manipulateur va
retirer toute qualité à sa victime, il va répéter sans
cesse qu’elle ne vaut rien, jusqu’à ce qu’elle le pense
vraiment.
Cela se fait d’abord par le non verbal :
Regards méprisants; Soupirs excédés; Bouderie (comme
un enfant de 3 ans)
Ensuite, dans le verbal indirect :
Sous-entendus; Allusions déstabilisantes; Remarques désobligeantes; Critiques indirectes qui sont le plus souvent
dissimulées dans une plaisanterie ou dans de la
raillerie.
Il est rare de pouvoir se défendre face à ce genre
d’attitude. Le harceleur fini par convaincre sa victime
et lui impose sa vision erronée de la réalité. Ces
tactiques sont destinées à enfoncer l’autre pour mieux
se rehausser.
Diviser pour mieux régner Il ne faut pas oublier que le harcèlement est un acte
unilatéral. Il n’y a aucun consensualisme de la part de
la victime lorsque l’agresseur moral a entamé son jeu
destructeur. Comment atteindre sa victime ? Comment l’enliser sans
porter le chapeau, sans être accusé d’être l’auteur des
faits ?
En divisant.
En effet, c’est un as pour monter les gens les uns
contre les autres en provoquant des rivalités et des
jalousies ou mieux encore en colportant des rumeurs.
Quelle dose de jouissance pour lui d’avoir la capacité
de porter le discrédit par l’intermédiaire de
l’assemblée. Ni vu ni connu. Son regard et son attitude
ne suffisent pas pour détruire, il lui faut l’aval des
autres de manière sournoise. La jalousie Amorcer la jalousie pour arriver à l’envie est une
tactique qui permet à l’agresseur de se maintenir hors
du champ de la colère ou de la haine. En établissant le
sentiment de l’envie chez sa victime, l’agresseur la
conduit sur le même plan que lui : "Que tu le veuilles
ou non, nous sommes pareils !".
Par cette attitude, le
harceleur fait un transfert de ce qu’il ressent. Sans se
rendre compte, il se dévoile au travers de sa victime et
il se renvoie les qualités de celle-ci qu’il aspire tant
à posséder.
Lorsque la victime n’est pas dupe du jeu de l’envie, le
harceleur bouillonne à l’intérieur et s’empresse de lui
imposer son pouvoir de manière plus intensif.
L’abus de pouvoir C’est restreindre l’autre dans un comportement de
subordination. C’est un besoin de dominer. Le plus souvent, le pouvoir se fait par la prise de
parole dans laquelle l’agresseur veut démontrer qu’il
est détenteur de la vérité universelle.
Il connaît tout,
il sait tout, il a raison sur tout mais si l’on va dans
la profondeur de son discours, il ne sait rien. C’est un
discours de surface.
L’abus de pouvoir s’instaure par :
Un processus de domination,
l’agresseur a besoin que sa victime soit soumise,
subjuguée, contrôlée. Si celle-ci se rebiffe, le
harceleur mettra en avant une agressivité et une
méchanceté mesquine de la part de sa victime afin de
prétexter une nuisance pour les autres.
Il fonctionne de manière totalitaire qui est basé
sur la peur pour obtenir une obéissance passive. Il a besoin de rejeter sa victime pour se sentir
rassurer sur le besoin inconditionnel qu’a sa victime
envers lui.
L’abus de pouvoir est tout simplement de la tyrannie au
sens propre. Cependant, elle est nié par l’agresseur qui
l’utilise par la douceur et de la bienveillance envers
l’autre.
Le paradoxe
Comment l’agresseur va-t-il s’y prendre pour affaiblir
la confiance de sa victime en l’humiliant et en la
mortifiant ? Tout simplement en corrompant ce qu’il y a de mieux chez
sa victime par des offres, des présents, des promesses
et en l’impliquant dans des actions hasardeuses, qui
permettront à l’agresseur de les divulguer à autrui. Le manipulateur, dans son agression, a besoin d’ébranler
l’autre, de le faire douter sur son raisonnement et sur
ses émotions.
Il a besoin que sa victime perde son
identité afin qu’elle ne puisse plus penser et
comprendre ce qui lui arrive. Elle doit absolument
rester à sa disposition.
Le processus de déstabilisation se déroule en double
contrainte, c’est-à-dire qu’une chose est dite
verbalement et le contraire est manifesté par le non
verbal. C’est ce qu’on appelle un discours paradoxal,
composé d’un message explicite et d’un sous-entendu,
dont le manipulateur nie l’existence. Le discours paradoxal se base sur le besoin de semer le
doute sur des évènements anodins de la vie quotidienne.
La victime s’ébranle sur cette mise en doute et finit
par ne plus savoir qui a raison ou qui a tort. Si la victime tente de nommer ce qu’elle ressent, elle
se fait traiter de personne instable qui interprète tout
de travers. Le paradoxe :
Vient d’un décalage entre les
paroles prononcées et le ton sur lesquelles elles
sont émissent.
L’observateur témoin de l’action n’y
verra que du feu dans la portée de ces paroles puisqu’il
n’est pas visé par cette action. Seule la victime se
sent concernée dans cette attitude.
Consiste à faire éprouver à
l’autre de la tension et de l’haine sans que rien ne
soit exprimé à son égard.
Les discours paradoxaux sont très
difficiles à repérer puisque leurs buts est de rendre
l’autre dans la confusion tout en le gardant sous son
emprise et de s’assurer de pouvoir lui donner tort. Il ne faut pas oublier que la finalité de toutes ces
actions est de pouvoir, pour l’agresseur, de contrôler
les sentiments et les comportements de sa victime.
Mais
surtout, l’agresseur cherche à retrouver sa position
dominante en obtenant de sa victime l’acceptation de
mortification et qu’elle se disqualifie elle-même.
Conflit normal |
Conflit avec un manipulateur |
1) Il y a un vrai débat |
1) Le vrai débat n’existe pas |
2) Il y a un sujet ouvert au conflit
|
2) Le manipulateur n’évoquera jamais le sujet réel
du conflit, au contraire il le nie |
3) Éclat de voix |
3) Il n’y a pas d’éclat de voix de la part de
l’agresseur. |
4) Énervement de la part des 2 parties |
4) Le manipulateur ne s’énerve pas mais se moque de
la colère de l’autre et le tourne en ridicule |
5) Il y conciliation |
5) Il n’y a pas de conciliation |
6) Il y a des excuses |
6) Pas d’excuse |
|
En d’autre terme, dans un conflit
normal, il y a un échange entre les personnes.
Dans le
conflit avec un manipulateur, il n’y pas d’échange
possible car sa victime est un objet sans importance à
ses yeux et donc, il n’y pas lieu de polémiquer. Le manipulateur bloque la communication par des discours
paradoxaux afin de placer son interlocuteur dans
l’impossibilité de donner des réponses appropriées sur
une situation qu’il ne comprend pas. Le manipulateur
fait en sorte que la victime s’emberlificote dans la
recherche d’une solution pour une situation dans
laquelle elle inapte à pouvoir se défendre.
Le manipulateur use de messages subtils qui ne sont pas
perceptibles immédiatement comme étant agressifs ou
destructeurs puisqu’il utilise la double contrainte qui
embrouille le message principal. Ce décodage ne sera
possible lorsque la victime sera sortie de l’emprise de
son agresseur. "La « démentalisation » dévalorise et disqualifie un
individu mais diffuse également à tout l’entourage, qui
ne sais plus qui a fait quoi ou qui a dit quoi. Au-delà
de la personne visée, qu’il faut paralyser pour réduire
au silence, c’est toute une famille ou l’entourage
professionnel ou relationnel qui se trouve dans un état
de grande confusion." (Marie-France Hirigoyen)
User du mépris, de la dérision, du sarcasme Quelques définitions :
Le mépris : sentiment par lequel on considère quelqu’un
comme inférieur ou indigne d’estime, comme moralement
condamnable. (Le Robert, langue française)
La dérision : mépris qui incite à rire, à se moquer de
quelqu’un. (Le Robert, langue française)
Le sarcasme : ironie, raillerie acerbe, insultante. (Le
Robert, langue française) "Le mépris est l’arme du faible ; il est une protection
contre des sentiments indésirables"
(Le harcèlement moral, M-F Hirigoyen) Le mépris concerne principalement le partenaire conjugal
ou le collègue de bureau haï, sur sa manière de
raisonner, de la manière dont il agit mais aussi son
entourage (amis et parents). La personne qui méprise se cache dans l’ironie ou la
plaisanterie pour ne pas déclarer ouvertement sa haine. Ce comportement vise particulièrement les femmes : pour
le pervers sexuel, il a un déni du sexe de la femme, et,
quant au pervers narcissique, il dénie la femme dans son
entièreté. Ces individus prennent plaisir à tourner la femme en
dérision par toutes formes de plaisanteries.
Malheureusement, ils sont encouragés le plus souvent par
les autres hommes qui ne prennent pas ses railleries
dans les mêmes considérations. Pour monsieur tout le
monde, dirons-nous, ce sont des blagues entre copains
devant à une petite chope de manière de se détendre
comme la gent masculine sait si bien le faire. Mais, le pervers sexuel ou narcissique, il en est tout
autre, c’est un besoin viscéral d’écorcher un maximum
l’image de la femme. Car pour lui, la femme n’est qu’un
être inférieur au bas mot, bonne à être qu’une simple
chose à tout faire. Il suffit de regarder ses petits talk-show français à
l’américaine où les hommes sont généralement en accord
avec le mari méprisant à l’égard de sa femme et les
femmes qui, de leur côté, sont outrées par les dires de
ce même mari. Il ne faut pas s’y méprendre, il y a aussi des femmes
manipulatrices. Quel que soit le sexe de la personne manipulatrice, elle
use de la dérision, non pour elle-même, mais pour se
moquer de tout et de rien afin d’obtenir la confiance
des autres. Elle fait tomber les garde-fous pour créer
un environnement désagréable et place une communication
dénaturée pour mieux viser sa victime. Dans la dérision, sont introduites les méchancetés et
les calomnies suscitées par le sentiment envieux que le
manipulateur ressent vis-à-vis de sa victime. Comme déjà mentionné dans le message « altérer la
communication », le manipulateur est persuadé qu’il
connaît parfaitement le mode de fonctionnement de sa
victime. Il va utiliser la dérision pour se donner le
droit de se moquer de la personne en faisant de son
interlocuteur/observateur son allié pour mieux entacher
sa cible. Le plus souvent, la victime prend alors au pied de la
lettre les critiques de son agresseur et finit par
croire qu’elles sont légitimes. Les railleries et les
remarques désagréables sont supportées comme le prix à
payer pour conserver une relation avec une personne tout
au plus difficile. Pour se donner une bonne contenance, le manipulateur a
un besoin d’enliser l’autre. Il procède par des petites
réflexions déstabilisantes, en présence d’un ou
plusieurs observateur(s), à partir de petites choses
anodines peintes de manières exagérées. Ce qui lui
importe, c’est de pouvoir embarrasser sa victime. L’observateur perçoit une hostilité mais n’en étant pas
plus sûr, il pense qu’il s’agit plus d’une plaisanterie
sans conséquence. En effet, le manipulateur semble
taquiner, alors qu’en réalité, il attaque sur les points
faibles de la personne visée. Sans que l’on puisse déterminer à quel moment
l’agression a réellement commencé et sans que cela en
soit une, elle se manifeste de façon légère, par
allusions, par sous-entendus pour agacer la victime qui
finira à un moment donné par être agressive.
L’agresseur tourne la situation à son avantage en
mettant en avant les désirs agressifs de sa victime sans
se compromettre.
Dans son plaisir de dénigrer, il aime affubler l’autre
de surnoms qui s’appuient sur ses défauts. Ces
sobriquets, plus que blessants, sont la majeure partie
acceptée par l’entourage qui en rit et qui devient
complice de la violence morale. Peinée par les remarques blessantes et qui ne sont pas
aplanies par des marques de gentillesses, la victime
finit par se mettre en dérision pour ne pas monter
qu’elle est meurtrie par le comportement de ses
interlocuteurs.
Par cette méthode de communication, l’agresseur trouve
le plaisir de la polémique, la jouissance de pousser
l’autre à s’opposer et de le mettre à bout. Dans sa provocation, le manipulateur va soutenir un
point de vue un jour et dire le contraire le lendemain,
juste pour relancer le débat, ou pour choquer afin de
faire réagir son partenaire dans l’agressivité.
La victime finit par ne plus réagir à l’agression, soit
parce qu’elle a tendance à excuser l’autre (dans le
couple), soit parce qu’elle veut éviter, au maximum,
l’affrontement susceptible d’envenimer un peu plus sa
relation de travail. C’est ainsi que la violence s’installe insidieusement.
La victime, par habitude, ne repère plus le message
agressif mais se ronge inconsciemment de l’intérieur par
les incessants rabaissements de son agresseur. Le manipulateur, séducteur averti, a un besoin constant
d’un auditoire pour se valoriser. Un auditoire peu
sensibilise aux humiliations que subit l’autre. Il n’est
pas rare qu’il demande au groupe de participer bon gré,
malgré, à son œuvre de démolition. Il suffit pour désorienter la victime de :
- se moquer de ses convictions, de ses goûts; - ne plus lui adresser la parole; - la ridiculiser en public; - la dénigrer devant les autres personnes; - la priver de s’exprimer; - de rire de ses points faibles; - proférer des allusions acerbes, sans en donner des
explications; - mettre en doute ses capacités de raisonnements et de
décisions.
Mentir
Le manipulateur a besoin constant de leurrer. Il utilise
pour cela un groupement de sous-entendus, de non-dits
pour créer un malentendu afin de l’exploiter à son
avantage. Par ces messages inachevés et paradoxaux, il
feinte par peur de la réaction des autres. Il ne nomme pas dans l’espoir que l’autre aura compris
son message ambigu, sans que les choses soient dites de
manière ouverte. C’est une manière habile de faire face
à toute situation qui se présente à lui.
Pour tout observateur témoin, son mode de langage paraît
anodin et général car il ne se sent pas visé par le
manipulateur, et donc, il ne prend que très peu
conscience de l’impact produit sur la victime choisie.
L’observateur devient à son insu, de façon détournée, un
agresseur passif au grand désarroi de la victime dont la
seule issue est de se taire ou de se rebiffer, ce qui a
pour conséquence de se faire passer pour une personne
instable.
Très posément, le manipulateur veut toujours avoir le
dessus dans l’échange verbal même s’il est indirect. Ou lorsqu’il sait qu’il ne pourra avoir le dernier mot,
il fait en sorte d’impliquer une personne qui va se
positionner à sa place, de manière à ne pas s’exposer
directement à la situation dans laquelle il devra rendre
des comptes. Il fuit pour ne pas devoir faire face à ses
propres responsabilités, et que la victime ne puisse pas
démontrer son autoritarisme envers elle.
Le mensonge indirect est une autre forme de la diversion
qui consiste à répondre de manière imprécise, de
répondre de travers ou par une attaque. Le leurre peut
aussi se lier aux détails petits ou grands qu’ils soient
afin de tourner la situation à son avantage car il sait
que sa victime va être décontenancée par ses propos qui
a priori n’ont rien avoir avec le sujet. C’est une
méthode pour désarçonner la victime est qui déjà dans un
état de confusion entre la vérité et le mensonge.
Le mensonge devient direct lors de la phase de
destruction complète de sa victime; c’est une
manipulation méprisante, un mensonge résolu qui persuade
immanquablement l’autre. Pour le manipulateur croyant lui-même à la force des
choses ses propres mensonges, ce qu’il dit sur l’instant
est vrai et incontournable. De plus, le manipulateur est persuadé que tout ce qui
est dit ne laissera aucune trace, et donc, il n’y aura
aucune empreinte objective dans la plainte de sa
victime. Le mensonge pour l’agresseur est un outil qui répond à
un besoin d’ignorer ce qui va à l’encontre de son propre
intérêt personnel et qui lui permet de détruire
lâchement sa victime.
Altérer la communication Le manipulateur, envers sa victime, aborde un ton froid,
plat et monocorde. Ce mode de communication est sans
tonalité affective, laissant échapper dans le discours
le plus anodin le mépris ou de la dérision. La couleur
de sa voix signifie des sous-entendus, des reproches non
exprimés et des menaces voilées. Seule la victime peut reconnaître son mode de langage
qui fait resurgir en elle la pression et la peur. Le
discours en lui-même est sans importance, c’est la
menace qui importe.
Le manipulateur, lors d’une dispute, ne s’énervera que
très rarement. Seule la victime lèvera la voix qui la
mettra dans une situation instable. Et lorsqu’il y a des
témoins, le manipulateur pourra démontrer que ce n’est
pas lui le coupable. La personne agressive est l’autre
et non lui.
Quelques petits procédés de communication du
manipulateur :
Le manipulateur fait en sorte de ne pas articuler ou
de parler entre les dents pour forcer l’autre à se
déplacer et à le faire répéter afin de lui reprocher
plus facilement son manque d’écoute. Délibérément le discours du manipulateur est flou et
imprécis afin d’entretenir le trouble. C’est sa manière
de fuir ses responsabilités et à éviter tout reproche.
Son jeu favori est de faire passer des messages sans
s’impliquer. Il entretient, de cette façon, différentes
communications contradictoires. Il n’achève que très
rarement ses phrases pour ouvrir le chemin à différentes
explications et à toutes sortes de quiproquos. Il
entretient des propos obscurs et rejette de les
expliquer. Ces messages d’apparence normaux, calmes et détendus,
mais agressifs engendrent, chez l’autre, de l’agacement
qui l’entrainera en finalité vers la colère, et donc,
vers la culpabilité de s’être énervé et de paraître peu
conciliant. L’un des plaisirs du manipulateur est d’utiliser un
langage ou des propos dits savants pour que l’autre se
sente démuni dans l’échange au point d’avoir peur de
demander des explications pour ne pas se sentir idiot
face à son agresseur.
Mais, ce que la victime ne sait pas, c’est que le
manipulateur use de ce langage de manière superficiel en
employant des mots techniques pour paraître, pour
montrer qu’il possède des connaissances, alors qu’il
n’en est rien en réalité. Il suffit de gratter un peu en
profondeur et l’on remarque que ses connaissances sont
insuffisantes. Ce qui est primordial pour le
manipulateur, c’est la forme de son discours et non la
forme.
Le manipulateur aime également nommer les intentions
de sa victime ou de pouvoir deviner les pensées de
l’autre, comme s’il savait mieux que lui ce qu’il pense.
Il se persuade qu’il connaît parfaitement le mode de
fonctionnement de sa victime pour la discréditer aux
yeux de l’entourage.
Refus de la communication directe
L’emprise est un processus tiré d’un système particulier
de l’échange qui ne cherche pas à relier, mais au
contraire à repousser et à priver la communication dans
le but d’exploiter l’autre. L’agresseur discourt de manière perverse afin que son
interlocuteur soit dans la confusion et ne comprenne
rien à ce qui se passe. Il refuse toute homogénéité sur
les informations qui sont essentielles pour réduire sa
victime à l’inactivité. Cette forme de violence est porteuse d’angoisse
permanente car l’être humain prend peu en considération
la portée d’un discours comme on pourrait le croire,
mais est attentif à tout ce qui l’entoure, c’est-à-dire
la gestuelle et le non-verbal qui sont des signes
distinctifs d’hostilité ou d’amabilité dans un dialogue.
Pourquoi l’agresseur prendrait-il la peine de
communiquer avec une personne pour laquelle il a peu de
considération, qu’il considère comme une chose sans
importance ? Son attitude ? Éluder, c’est son mode de communication.
Il ne prendra jamais la peine de répondre correctement,
il va utiliser des systèmes de non-dits, des
sous-entendus et des réticences afin de déstabiliser
l’autre pour ne pas être obligé de donner suite à la
conservation. Il paralyse sa victime pour ne pas devoir
se justifier par son refus de communiquer. Il fera en
sorte de retourner la situation en sa faveur en faisant
croire que c’est son interlocuteur qui se refuse à tout
échange. Il criera haut et fort que lui est ouvert à
tout dialogue. Il refuse catégoriquement à entendre ce
que l’autre peut émettre comme avis et finira même par
dire que l’idée émise vient de lui. Le manipulateur possède un raisonnement tortueux, il ne
donne jamais d’explication, ce sont les autres qui
doivent lui rendre des comptes mais lui s’y refuse.
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