Il tient à son
histoire… car il tient à vous.
Lors de cette
histoire du soir, il se crée une relation singulière. Forte.
Votre enfant est seul avec vous. Il en profite totalement. Quand
vous mettez le ton, quand vous laissez vibrer vos émotions, vous
lui parlez aussi de vous, vous lui transmettez votre histoire...
Il aime cette façon bien à vous d'habiter le texte.
Ce qu'il faut
faire : Lisez-lui des
livres à tout moment de la journée. Échangez, partagez vos
émotions. Laissez-vous guider par vos envies ou celles de votre
enfant qui peut se sentir rassuré par un petit héros qui a les
mêmes problèmes que lui. D'autant que votre parole accompagne
l'histoire et le sécurise. Le soir, jouez la variété. Vous
pouvez raconter votre journée, évoquer vos projets du lendemain
ou un souvenir, répondre à un de ses nombreux pourquoi… Ou tout
simplement faire un câlin et hop dodo !
Ce qu'il faut
lui dire : « Si on se racontait notre moment préféré de la
journée ? »
Il veut une
histoire car la nuit l'angoisse
Il est possible
aussi que, la nuit, votre enfant ait peur d'affronter ses
angoisses et la séparation... Notre culture a instauré
l'histoire du soir comme un trait d'union entre veille et nuit.
Ne chargez pas ce moment de trop d'émotions. À vous de réserver
l'histoire au moment où cela vous fait plaisir.
Ce qu'il faut
faire : Plus que l'obscurité, c'est votre absence que
redoute votre enfant. Soyez créatif : jouez avec son nounours «
qui n'a pas envie de dormir », inventez une histoire rigolote
autour de la nuit, ses peurs, la séparation... que vous pourrez
poursuivre le lendemain... Ainsi, vous mettez en scène sa
capacité à se séparer de vous.
Ce qu'il faut
lui dire : « Tu te rappelles de Môôssieur Crabouille qui
court, la nuit, derrière des nuages pour ne pas se faire voir ?
»
Dis, tu me
racontes encore une histoire…
Il insiste
encore ? S'il n'a pas sommeil, il peut peut-être rester près de
vous un petit moment, mais prévenez-le : « Quand la grande
aiguille sera en haut, tu iras te coucher. » Il insiste encore
et encore, une fois la lumière éteinte ? Non, c'est non !
L'histoire n'est ni un rituel obligatoire ni un médicament pour
affronter la séparation.
Ce qu'il faut
faire : Ne cédez pas. Votre « grand » de 3-4 ans est capable
de comprendre vos émotions, votre lassitude, surtout que vous
lui avez clairement annoncé la couleur en rentrant le soir.
Dites-vous qu'il est bon pour lui de sentir que vous vous
autorisez à sortir, à passer un moment en amoureux ou tout
simplement à vous ressourcer... sans lui !
Ce qu'il faut
lui dire : « Je n'en ai pas envie. Demain, on fera mieux.
Papa viendra te faire un câlin... »
Source : Agnès
Barboux avec le Dr Patrick Ben Soussan, pédopsychiatre.
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